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Sommet de Hanoï: Trump réussira t-il à dénucléariser la Corée du Nord?

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Donald Trump et Kim Jong-un sont tous les deux arrivés à Hanoï au Vietnam. Les deux chefs d’Etat doivent se rencontrer mercredi 27 février pour tenter d’avancer au sujet de la dénucléarisation de la Corée du Nord. Le précédent sommet entre les deux dirigeants, en juin dernier à Singapour, avait été qualifié d’historique : c’était la première fois qu’un président américain rencontrait un dirigeant nord-coréen, mais il n’a débouché sur aucune avancée concrète. Très peu de détails ont filtré sur le programme de ce nouveau rendez-vous, précise la radio France internationale.

Juste avant de quitter Washington, il faisait preuve d’optimisme. « Je pense que nous allons avoir un très bon sommet, un sommet extraordinaire, a déclaré le président américain. Nous voulons la dénucléarisation et je pense que la Corée du Nord va battre tous les records de vitesse en matière d’économie. Ce sera une très bonne rencontre. »

Définir la dénucléarisation

Cela fait des mois que Donald Trump promet une croissance économique record à la Corée du Nord si elle renonce au nucléaire. Mais l’émissaire des États-Unis à Pyongyang a récemment reconnu que les deux pays ne s’étaient pas encore mis d’accord sur ce que signifiait le terme de dénucléarisation.

Car depuis l’an dernier, les négociations sont bloquées. Les États-Unis souhaitent toujours une dénucléarisation « complète, vérifiable et irréversible » de la Corée du Nord, qui, elle, veut une dénucléarisation « de la péninsule », c’est-à-dire que les États-Unis ne protègent plus la Corée du Sud avec leur « parapluie nucléaire ».

La définition de la dénucléarisation devrait donc être au cœur du sommet de Hanoï, d’autant que, selon les rapports de l’ONU ou de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Pyongyang continue d’enrichir des matières fissiles et ne compte pas, d’après les renseignements américains, abandonner ses armes nucléaires.

Vers un traité de paix ?

Peut-être est-ce la raison pour laquelle Donald Trump affirmait avant son départ pour Hanoï qu’il n’est pas pressé, que tant qu’il n’y a pas d’essais nucléaires ou de missiles, les Etats-Unis sont « contents », avance encore la source.

Pour Akira Kawasaki, membre de l’Ican, la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires, cette déclaration n’est pas très engageante : « Avec ce type de comportement, on peut se demander si le gouvernement américain est totalement engagé pour un désarmement nucléaire. L’arrêt des tests nucléaires ou de missiles ne doit constituer que la première étape vers un désarmement nucléaire total. Donc, nous ne pouvons accepter un traité de paix qui permette à la Corée du Nord de continuer à posséder des armes nucléaires. Une paix avec des armes nucléaires n’est pas acceptable ».

En cas d’échec sur la question de la dénucléarisation, le président américain pourrait préférer une déclaration politique qui ouvrirait la voie au traité de paix que Pyongyang appelle de ses vœux (à la fin de la guerre de Corée en 1953, seul un armistice a été signé). Mais Washington sait que ce serait se priver d’un moyen de pression efficace alors que les engagements à dénucléariser ne sont pas concrétisés.

Du côté de Pyongyang, il faudra donc aller plus loin que le simple respect de son moratoire sur les tests nucléaires et balitiques, analyse Olivier Guillard, chercheur à l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques) : « La Corée du Nord explique qu’elle a déjà fait le nécessaire pour montrer sa bonne foi. Elle n’a plus procédé depuis septembre 2017 à des essais nucléaires. Et parmi les choses qu’elle devrait ou qu’elle pourrait mettre sur la table, il y aurait ce que demandent notamment les Américains, à savoir avoir un panorama un peu moins flou des installations balistiques et des installations nucléaires [sur son sol], et éventuellement promettre le retour, un jour ou l’autre, d’inspecteurs internationaux qui pourraient vérifier ce qui se trouve sur ces sites. »

Pas d’avancées depuis Singapour

Donald Trump mise sur sa relation personnelle avec le dirigeant nord-coréen pour progresser, mais il faudra des engagements plus précis que ceux pris à Singapour pour marquer une réelle avancée.

Car « lors du dernier sommet, ils se sont mis d’accord sur un objectif de paix et de dénucléarisation, mais aucun progrès réel n’a été accompli depuis », pointe Akira Kawasaki.« Nous avons donc besoin d’un programme très complet d’actions pour un désarmement nucléaire vérifiable et irréversible. Jusqu’ici, les informations dont les médias et les proches du sommet se font l’écho ne sont pas suffisamment bonnes, et les préparatifs des deux côtés semblent avoir été très lents. »

« Tant qu’il y a des armes nucléaires, il y a un véritable risque de guerre nucléaire, par accident ou par choix, ce qui aurait des conséquences catastrophiques, rappelle Akira Kawasaki. Les armes nucléaires sont tellement dangereuses pour tout le monde, pas seulement pour les Coréens… Donc, j’espère vraiment que les présidents vont devenir responsables, et pleinement conscients du grave danger que présentent aujourd’hui les armes nucléaires. »

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Invasion russe : le chef de la diplomatie ukrainienne à Dakar en octobre

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Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, est attendu à Dakar les 3 et 4 octobre prochain. D’après Le Quotidien, qui donne l’information, il sera reçu par son homologue sénégalaise, Aïssata Tall Sall, et le Président Macky Sall.

Le journal souligne qu’à travers ce déplacement au Sénégal, qui assure la présidence de l’Union africaine, Kiev cherche à élargir son cercle d’amis dans ce contexte d’invasion russe et, surtout, à établir des rapports solides avec les pays du continent.

«Je suis convaincu que le Président Macky Sall peut jouer un rôle important en tant que président en exercice de l’Union africaine», avait déclaré Dmytro Kuleba, en juin dernier, dans un entretien avec le journal Le Quotidien.

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Iran: au moins 76 personnes tuées dans la répression des manifestations selon une ONG

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Au moins 76 personnes ont été tuées en Iran dans la répression des manifestations déclenchées il y a dix jours par la mort d’une jeune femme détenue par la police des mœurs, a indiqué lundi une ONG. 

Selon l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, « au moins 76 personnes ont été tuées dans les manifestations » dont « six femmes et quatre enfants », dans 14 provinces du pays. L’IHR a affirmé avoir obtenu des « vidéos et des certificats de décès confirmant des tirs à balles réelles sur des manifestants ».

Les protestations ont éclaté le 16 septembre après le décès à l’hôpital de Mahsa Amini, une jeune Iranienne de 22 ans, arrêtée trois jours auparavant à Téhéran pour non-respect du code vestimentaire strict pour les femmes en République islamique d’Iran. Depuis, les Iraniens descendent chaque soir dans la rue à Téhéran et ailleurs dans le pays. Les autorités iraniennes ont elles jusque-là donné un bilan de 41 morts incluant manifestants et forces de l’ordre. Elles ont aussi annoncé l’arrestation de plus de 1 200 manifestants. 

Tirs à balles réelles

Ce lundi soir, les protestations ont repris avec les mêmes slogans de « Mort au dictateur » dans la capitale et dans d’autres villes, selon des témoins. À Tabriz dans le nord-ouest, une vidéo diffusée par l’IHR a montré des policiers tirant du gaz lacrymogène contre les manifestants. Le bruit des tirs de balles y est en outre entendu.

Selon de récentes vidéos publiées par l’AFP, la police anti-émeute a, lors des protestations, frappé des manifestants à coups de matraque et des étudiants ont déchiré de grandes photos du guide suprême Ali Khamenei et de son prédécesseur, l’imam Khomeiny. Et d’après des groupes de défense des droits humains, elle a aussi tiré des plombs et à balles réelles sur les protestataires qui ont lancé des pierres, incendié des voitures de police et mis le feu à des bâtiments publics. D’autres images ont montré des femmes enlevant et incendiant leurs voiles ou se coupant symboliquement les cheveux, encouragées par la foule, dans plusieurs villes.

Outre les plus de 1 200 arrestations par les autorités, le Comité pour la protection des journalistes a fait état lundi de l’arrestation de 20 journalistes iraniens depuis le 16 septembre.

L’UE dénonce l’usage « généralisé et disproportionné de la force »

Face à la répression, l’Union européenne a dénoncé l’usage « généralisé et disproportionné de la force ». Condamnant la « répression brutale » de la contestation par Téhéran, la France a indiqué lundi soir qu’elle examinait avec ses partenaires européens « les options disponibles en réaction à ces nouvelles atteintes massives aux droits des femmes et aux droits de l’homme en Iran ».

Le président américain Joe Biden a, lui aussi, dénoncé la répression des manifestations, se disant solidaire des « femmes courageuses d’Iran ». Le Canada a décidé d’imposer des sanctions contre une dizaine de responsables iraniens et d’entités dont la police des mœurs. Et Berlin a appelé l’Iran à « ne pas recourir à la violence » contre les manifestants.

Mais les autorités iraniennes restent fermes. Samedi, le président conservateur Ebrahim Raïssi a appelé les forces de l’ordre à agir contre les manifestants, qualifiés « d’émeutiers ». Après lui, le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejei, a exclu toute « indulgence » envers les instigateurs des « émeutes ».

RFI

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RDC: Kinshasa confrontée à la résurgence d’attaques des «kulunas»

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La terreur règne dans plusieurs communes de Kinshasa à la suite de la résurgence des attaques des « kulunas », criminels qui amputent des membres, tuent, rackettent et volent des biens, le jour comme la nuit. Les autorités assurent que la situation est sous contrôle, mais la flambée des cas inquiète la société civile. Les députés dénoncent un vide sécuritaire dans la capitale.

Le cas le plus récent des attaques des « kulunas » est celui d’un policier tué durant le week-end du 24-25 septembre à coups de machettes dans la commune de Kimbanseke, la plus peuplée des 24 communes de la capitale Kinshasa. Le député provincial Erick Bukula est excédé :

« La police n’arrive plus à contenir le phénomène. Il y a des  » kulunas  » qui abattent, tranchent la main ou la tête de telle ou telle personne, qui blessent même des policiers. Ils sont devenus comme des milices pour des règlements des comptes. »

La police fait, selon lui, face à plusieurs problèmes, dont des effectifs réduits, mais pas seulement : « Dans plusieurs communes, comme dans la commune de Limete par exemple, avec 14 quartiers, vous serez étonnés de savoir qu’il y a moins de quatre sous-commissariats. Dans ces commissariats, vous ne trouverez que trois ou quatre policiers, soit un seul qui a une arme à feu. Donc, il y a un problème d’effectifs, d’équipements et de recrutement des policiers. Le gouvernement national devrait financer la police de Kinshasa en ce qui concerne la sécurité. »

Le chef de la police de Kinshasa, Sylvano Kasongo, assure que la situation est sous contrôle grâce aux opérations de bouclage et des patrouilles de routine. Mais il attend une plus grande collaboration :

« Nous ne sommes pas débordés ni dépassés. Il y a des mesures que nous allons prendre pour endiguer le phénomène. La difficulté, c’est la collaboration de la population, parce que ces  » kulunas  » ne sont pas des extra-terrestres. Ils habitent dans des maisons, des parcelles, ils ont des parents et tout ça. J’appelle la population à collaborer toujours, pour charger les  » kulunas  » pour que ces gens puissent être condamnés par la justice. Nous avons installés des boîtes aux lettres anonymes dans chaque commune pour que les populations se sentent à l’aise de venir dénoncer. »

Des milliers de « kulunas » ont été mis aux arrêts depuis le début de l’année par la police. Certains ont été envoyés au service national pour leur rééducation, tandis que d’autres ont été déférés devant la justice.

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