Les maladies d’origine alimentaire ainsi que les événements ayant une incidence sur la sécurité sanitaire des aliments tout le long de la chaîne alimentaire demeurent une des causes importantes de morbidité et de mortalité dans le monde, surtout dans un contexte de globalisation et de croissance du commerce international des denrées alimentaires destinées à la consommation humaine et animale.Ces maladies constituent une menace pour les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire car pouvant avoir des conséquences alarmantes sur la santé des populations et sur l’économie d’un pays ou d’une région. Leur prévention efficace et durable est donc essentielle pour améliorer la santé publique, la sécurité alimentaire et les résultats commerciaux agroalimentaires.
Des systèmes d’alerte précoce (AP) ainsi que des réseaux d’alerte rapide (AR) bien développés sont des outils qui permettent aux pays et aux régions de prévenir, de détecter et de contrôler en temps opportun les menaces et les urgences liées à la sécurité sanitaire des aliments à tous les niveaux de la chaîne alimentaire.
Des systèmes (AP) qui entraînent une détection et une réponse rapides aux événements liés à la sécurité sanitaire des aliments sont nécessaires pour minimiser les effets négatifs de ces événements sur la santé et le bien-être de l’homme, ainsi que les effets sur le commerce mondial, les revenus, l’emploi et la sécurité alimentaire. Un système AP fait référence aux outils, processus et ressources utilisés pour identifier et vérifier les signaux AP, analyser les données et les informations provenant de ces signaux et communiquer de façon appropriée les alertes associées aux parties prenantes pertinentes afin d’aider à la prise de décision et d’orientation pour les mesures de gestion des risques.
L’analyse de la capacité de surveillance de la chaine alimentaire et des réseaux d’alerte rapide utilisés ou applicables dans les huit pays de la Région de l’UEMOA, qui avait été effectuée en 2016, dans le cadre du projet GCP/SEN/067/LUX, par la FAO, avait montré une quasi absence de système de surveillance d la chaine alimentaire au niveau des pays.
C’est dans ce contexte que le projet GCP/SEN/072/LUX «Amélioration des capacités de surveillance intégrée et de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments au Sénégal et au Burkina Faso », organise un séminaire de formation sur « le développement des capacités de surveillance intégrée en matière de Sécurité Sanitaire des aliments au Sénégal et au Burkina Faso», à Dakar du 30 octobre au 1 novembre 2018.
L’objectif général de l’atelier est de participer à l’amélioration des systèmes nationaux de sécurité sanitaire des aliments notamment par le développement des capacités de surveillance intégrée en sécurité sanitaire des aliments au niveau du Burkina Faso et du Sénégal.
Un des buts premiers de tout système AP est de permettre la prévention et l’atténuation opportune des urgences nationales et internationales sérieuses en matière de sécurité sanitaire des aliments découlant d’événements négatifs possibles tout au long de l’ensemble de la chaine alimentaire, de la «ferme à la fourchette».
Pour qu’un système de contrôle alimentaire quelconque réussisse, il doit être capable de détecter les événements de sécurité alimentaire de façon fiable et rapide, ce que l’on nomme également la capacité de détection précoce. La détection précoce forme la base de l’alerte précoce et des activités ultérieures d’alerte rapide. La surveillance qui est définie comme « le recueil, l’analyse, l’interprétation et la diffusion des données de manière systématique et continue pour des mesures de santé publique et de sécurité sanitaire des aliments » (OMS, 2012), est un élément central des systèmes de contrôle alimentaire et offre un fondement essentiel pour les capacités d’alerte précoce.
Dans le contexte de la sécurité sanitaire des aliments, il existe plusieurs approches de surveillance de la chaine alimentaire, parmi lesquelles, la surveillance intégrée.
La surveillance intégrée de la chaîne alimentaire permet l’attribution du fardeau de la maladie à des catégories alimentaires spécifiques grâce à l’utilisation des informations du suivi de l’alimentation et des animaux (OMS, 2012).
Les systèmes de surveillance intégrée prennent en considération les données de sources humaines, animales, alimentaires et environnementales et reposent sur la prise de conscience que les interrelations complexes entre les êtres humains, les animaux et l’environnement ne peuvent être comprises qu’avec des programmes bien intégrés et multidisciplinaires (Smulders and Collins, 2005). En outre, ces systèmes peuvent être développés dans le cadre de l’approche «Une seule santé», où la santé humaine, la santé animale et l’environnement sont unifiées pour parvenir à une amélioration des résultats pour tous les secteurs et traiter efficacement les problèmes qui émergent à l’interface des différents secteurs.
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