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Saint-Louis, une ville patrimoniale en péril.

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Ancienne capitale de l’Afrique occidentale française, puis du Sénégal, Saint-Louis a beaucoup perdu de son lustre quand Dakar est devenue la capitale du pays peu avant l’indépendance, en 1960. Mais des résidents se battent pour redonner à leur ville côtière son charme d’antan. Selon Marie-France Abastado de Radio-Canada, rien  de tel que la calèche pour parcourir les rues sablonneuses de Saint-Louis du Sénégal, surtout quand c’est en compagnie de deux passionnés de patrimoine. Il y a d’abord Yves Lamour, un Français d’origine, propriétaire d’une maison d’hôte de quatre chambres. Et puis Biram Seck, guide touristique de l’association  Amis du patrimoine de Saint-Louis.

En effet, la vieille ville garde des temps lointains un rythme nonchalant. Mais malgré les apparences, Saint-Louis, située stratégiquement à l’embouchure du fleuve Sénégal, a souvent été à travers l’histoire l’objet de convoitise. Ce sont d’abord les Français qui s’y sont implantés en 1659. « Elle a une position très stratégique entre les deux bras du fleuve et tout à côté de l’embouchure du fleuve Sénégal. Pour faire du commerce, c’est donc une ville qu’il fallait prendre », explique Birham Seck. Mais les Anglais aussi l’ont compris, et la ville passera à plusieurs reprises sous le contrôle des uns et des autres.                                

Chassés croisés entre Anglais et Français.

À en croire Biram Seck, qui est, par ailleurs, le responsable de la programmation artistique du festival international de jazz de Saint-Louis, C’était chaque fois des chassés croisés entre tantôt les Anglais tantôt les Français. Mais ceux qui sont vraiment restés et qui ont construit, ce sont les Français.

À l’époque, Saint-Louis était le lieu de tous les commerces lucratifs : la gomme arabique, l’or, l’ivoire, le sel et… les esclaves. De cette période humainement désolante, mais économiquement florissante, restent de nombreux bâtiments patrimoniaux, et parmi ceux-ci, des bâtiments commerciaux. « À l’intérieur, il y avait toujours un endroit aménagé qu’on appelait les esclaveries. Mais, contrairement à ce qu’on a raconté pendant longtemps, Saint-Louis était juste une étape de transit », soutient Biram Seck.                          

La nécessité de restaurer le patrimoine Saint-Louis compte aussi de grandes demeures bourgeoises. Façade à arcades, balcon de bois, balustrades de fer forgé et volets colorés, on dit de Saint-Louis que c’est une ville coloniale. Mais en fait, son architecture est très variée.Un point commun toutefois à plusieurs de ces maisons, c’est leur piètre état. Celles qui ont été restaurées donnent toutefois une idée de ce à quoi pourrait ressembler cette ville pleine de charme si on y mettait les moyens.

C’est le cas entre autres du magnifique Musée de la photographie. Mais les rénovations irréprochables ne sont pas légion. Il y a bien le Musée de la photographie qui ressort par sa restauration parfaite. Mais bien des maisons patrimoniales de Saint-Louis du Sénégal sont tellement décrépites qu’on dirait qu’elles « tiennent par la peur ». L’ancien orphelinat des sœurs de Saint-Joseph-de-Cluny en est un bon exemple.                     

    

La maison, avec son escalier à double révolution.

Malgré sa vétusté, la maison, avec son escalier à double révolution, est magnifique. Mais pour combien de temps encore? se demande le passionné de patrimoine Yves Lamour. « Cette maison est dans un film avec Philippe Noiret qui s’appelait « Coup de torchon», rappelle-t-il.Le bâtiment devrait devenir la Maison du patrimoine, mais il faudra d’abord songer à la restaurer. « Il faudrait commencer à dépenser l’argent qu’on nous a donné pour réparer les jolis bâtiments », lance Yves Lamour qui se demande ce qu’on attend pour le faire.

« La meilleure façon de conserver ces bâtis, c’est de redonner à ces maisons chargées d’histoire une nouvelle fonction », ajoute Biram Seck. Pourtant, en 2000, Saint-Louis a été nommée ville du patrimoine mondial de l’UNESCO. En 2008, un plan de sauvegarde et de mise en valeur de la ville a été élaboré par le gouvernement du Sénégal. Mais le financement qui devrait l’accompagner tarde à arriver.

Et puis, pour la population en général, dit le guide Biram Seck, la restauration des maisons patrimoniales n’est pas une priorité. C’est d’autant plus le cas qu’elles sont le témoin d’une période de l’histoire, la colonisation, que certains préféreraient oublier.  

Une certaine frange considère ce patrimoine comme le patrimoine du Blanc dont il faut complètement se débarrasser parce qu’on n’est plus en colonisation. « Je pense que c’est une aberration d’aller jusque-là parce que derrière chaque bâtiment il y a une histoire, et nous, nous faisons partie de cette histoire », ajoute le guide. Il trouve que les autorités devraient davantage sensibiliser la population à l’importance de préserver le patrimoine.                

Sensibiliser la population locale à la valeur du patrimoine.

Arrêt chez Marie-Caroline Camara, une Française de père saint-louisien. En 2007, elle s’installe dans la ville d’origine de son père. Passionnée d’architecture, elle achète un ancien entrepôt de gomme arabique qu’elle transforme en maison d’hôte. Elle souhaiterait que la dénomination de ville du patrimoine mondial de l’UNESCO soit plus qu’un titre. « On a des droits, mais on a aussi des devoirs par rapport à ce patrimoine mondial. Il ne nous appartient pas qu’à nous maintenant ».

Marie-Caroline Camara comprend que cette question ne soit pas la priorité des Saint-Louisiens, qui pour beaucoup sont en mode survie. Mais on devrait davantage expliquer en quoi le tourisme peut être bénéfique à tous. « Ce n’est pas forcément facile, ajoute-t-elle, de comprendre en quoi on peut en bénéficier si on n’est pas hôtelier par exemple».

Et si elle croit, elle aussi, qu’il faut éduquer la population à l’importance de la préservation du patrimoine, c’est sur les jeunes qu’elle fonde tous ses espoirs. Trois clubs de sauvegarde du patrimoine ont été formés dans les écoles de Saint-Louis. Ces jeunes ont compris que c’était une partie de leur identité et que même quand on était contre une histoire coloniale, un témoignage bâti ça permettait aussi de poser le débat. Je crois que c’est les jeunes qui, à l’heure actuelle, sont à même de comprendre qu’il ne s’agit pas d’être nostalgique de l’histoire.                    

                  

Changements climatiques.

Mais il n’y a pas que le manque d’argent ou le manque de volonté politique qui mettent la ville de Saint-Louis et son patrimoine en péril; les changements climatiques aussi.L’île de Saint-Louis est protégée de la montée de la mer par une bande de terre, la langue de Barbarie, où vit une population de pêcheurs, les Lébous. Cette bande de terre est elle-même menacée de disparaître d’ici une vingtaine d’années. « On parle de montée des eaux, du réchauffement climatique, mais il faut aussi avoir l’honnêteté de reconnaître que ce sont des populations qui, pendant très longtemps, ont pris le sable de la plage pour construire toutes les habitations qui sont sur cette bande de terre et, donc, elles ont un peu creusé leur propre tombe », dit Birham Seck.                                            

Aide de la France.

Lors de son passage à Saint-Louis en février dernier, le président français Emmanuel Macron a annoncé une aide de 15 millions d’euros pour la construction d’une digue qui permettrait de contenir les eaux au large de la langue de Barbarie.En attendant, Marie-Caroline Camara invite les Sénégalais de la diaspora à venir investir dans leur ville. « Les gens de la diaspora qui vivent en Europe, qui vivent au Canada, ont compris ce qu’était un patrimoine, ils comprennent l’impact de sa promotion. Je crois que c’est à eux aussi de revenir et réinvestir à Saint-Louis s’ils le peuvent, honorer leur ville. Ça nous ferait très plaisir de les voir revenir ».

Mbagnick Kharachi Diagne, avec Marie-France Abastado de Radio-Canada et Mame Biram Seck.

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Guédiawaye : Ahmed Aïdara retire à GFC son stade, Lat Diop annonce une plainte

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Dans une correspondance adressée à Lat Diop, président de GFC et responsable local de Benno, le maire Yewwi de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, annonce la suspension «pour un temps» de la convention dans le cadre duquel la mairie met à la disposition du club le stade Ibrahima Boye. Celle-ci a été signée sous le magistère de son prédécesseur, Aliou Sall.

D’après Les Echos, Ahmed Aïdara a invoqué «un déficit budgétaire criard». Ainsi, renseigne le journal, GFC a jusqu’au 1er octobre prochain à 18 heures pour vider les lieux. L’édile de Guédiawaye offre cependant la possibilité de renouveler la convention «dans d’autres circonstances particulières qui seront définies d’accord parties».

Les Echos rapporte que Lat Diop ne l’entend pas de cette oreille. «Il veut nous retirer le stade que Aliou Sall avait mis à notre disposition sur la base d’une convention de quatre ans, en contrepartie de l’appui financier que la ville devait octroyer à GFC. Il ne sait même pas qu’il ne peut dénoncer une convention de façon unilatérale», souligne le président du club de football.

Ce dernier informe que les avocats de GFC vont saisir la justice et que le Comité exécutif du club va se réunir ce mercredi avant de faire face à la presse demain, jeudi.

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Lenteurs au Port autonome de Dakar: Le Dg Aboubacar Sadikh Bèye explique

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Les lenteurs au niveau du Port autonome de Dakar ont été décriées pendant la réunion présidentielle sur la cherté de la vie.  Mais pour le directeur général de cette structure,  cela s’explique  par une situation conjoncturelle. En effet Aboubacar Sadikh Beye a expliqué l’indisponibilité de certains quais entrave  l’offre portuaire. Sur 23 postes, les huits sont immobilisés. Par exemple, au mole 1,  deux postes sont au service du pétrole et du gaz pour la plateforme Tortue et Sangomar. Le bateau hôpital occupe aussi un poste au Port autonome de Dakar. Deux autres postes sont mobilisés pour être modernisés et seront récupérés en octobre.

  Le directeur général du Port d’ajoute que ces lenteurs s’expliquent aussi par un atre facteur lié à la forte portuaire. « En juillet on a fait 104% en importation. La congestion terrestre est réglée parce que les camions sortent très tôt du Port  alors qu’ils pouvait y faire plus de 4 jours ».  S’agissant de la manutention, un bateau de 40 000 tonnes reste à  quai pendant 20 jours parce que les manutentionnaires font 2000 tonnes par jour. « La manutention se fait encore comme il y a 40 ans. Il faut une modernisation. Il ajoute que les concessionnaires et les lignes maritimes sont aussi dans le Port et occupent de grandes surfaces », conclut-il.

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Lutte contre le trafic illicite à Thiès : Une contrevaleur de 437 millions FCfa de produits prohibés incinérés

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La Douane de Thiès a procédé à l’incinération de produits prohibés d’une contrevaleur de 437 millions de francs CFA.

Les produits prohibés saisis en 2021, dans le cadre des opérations de « bouclage » des couloirs et réseaux de trafic illicite, sont composés de faux médicaments vétérinaires d’une contrevaleur de 175 259 382 francs CFA ; de 3529 kg de chanvre indien pour une contrevaleur de 236 940 000 francs CFA ; de sachets en plastique pour une contrevaleur de 25 000 000 francs CFA.

L’adjointe au Gouverneur de Thiès, Mme Tening Faye Ba, a supervisé la cérémonie d’incinération en présence des représentants des autres Forces de Défense et de Sécurité, du corps médical et des services en charge de l’environnement.

Le Lieutenant-Colonel Amadou Lamine Sarr, Chef du Groupement polyvalent de Recherche et de répression de la fraude a rappelé la dangerosité des produits incinérés sur la santé de la population.

Il a affirmé une fois de plus l’engagement de son unité à combattre farouchement le trafic illicite sur toutes ses formes conformément aux directives de la Direction générale des Douanes, le DG en particulier. 

L’Adjointe au Gouverneur, Tening Faye Ba, a ensuite, invité les populations, celles du littoral plus précisément, à une collaboration plus étroite avec les forces de défense et de sécurité. 

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