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Grands Reportages

Reportage: à la découverte de l’île de Saint-Louis

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Le Nord ou Lodo, le Sud ou Sindoné, sont deux quartiers de l’île de Saint-Louis, qui continuent d’attirer chaque année, des milliers de touristes et autres visiteurs qui ne ratent pas la moindre occasion de se promener à travers les rues, ruelles et artères de ces endroits idylliques et paradisiaques de la ville amphibie de Mame Coumba Bang (Génie tutélaire des eaux). Lorsqu’on évoque l’histoire de ces quartiers, une foule de sensations, de souvenirs de faits réels ou imaginaires se bousculent à l’esprit. C’est que cette ville plusieurs fois séculaire, ne ressemble à aucune autre en Afrique. Son histoire et son destin sont demeurés exceptionnels.

Lorsque l’on arrive dans l’île en descendant du pont Faidherbe, la vue est remplie par un bloc d’édifices composites communément appelé Gouvernance. Ici, tous les visiteurs sont crucifiés par la métamorphose de la nature, due aux changements climatiques. Tous les étrangers ont, en général, un véritable coup de foudre pour ce superbe pont Faidherbe qui surplombe le grand bras du fleuve Sénégal. En effet, cet ouvrage long de 511 mètres, est impressionnant et nous coupe le souffle avec ses sept archers, sa belle architecture.
Ici, aucun être humain n’est assez compact, assez serré, assez rigide, pour résister au charme et à la beauté de l’île de Ndar, comprise entre le grand et le petit bras du fleuve. Comme tous les fleuves, celui qui ceinture le Nord et le Sud de l’île, creuse son empreinte dans la terre. Il ne lui cède pas pour autant une partie de sa vigueur. Au contraire, il la ronge. Il ne fertilise que les glèbes (motte de terre, terre grasse et compacte, etc.) denses, bien assises. Majestueux et indifférent, ce fleuve est calme, amorphe et serein, bien dompté par le Génie tutélaire et protecteur Mame Coumba Bang (une légende vivante de Saint-Louis) qui y a élu domicile depuis la nuit des temps. Ce n’est pas pour rien que ces milliers de touristes, de festivaliers, de vacanciers, de pèlerins, accueillis chaque année par le festival international de jazz, le Magal des deux Rakaas de Serigne Touba, la fête du 15 août, mettent tout en œuvre pour séjourner dans l’île. C’est parce que tout simplement, ces derniers ont l’occasion de dormir et de se prélasser dans des réceptifs (hôtels et auberges) très modernes, haut de gamme, qui proposent des services de très bonne qualité. En effet, dans ces chaumières paisibles, on a droit à un sommeil réparateur, peuplé de rêves merveilleux qui nous laissent ivre d’espoir au réveil. Une quiétude et une paresse qui pourraient même nous geler les moelles, si nous dormons sur nos lauriers.
                             Des hôteliers dégourdis
Dans ces réceptifs du Nord et du Sud de l’île, on est bien pris en main par des employés motivés, résolument engagés, enthousiastes et reconnaissants, prêts à mettre à notre service leur ardeur pour nous satisfaire. Ces travailleurs dégourdis, adoptent des attitudes et autres comportements respectables et respectueux, qui n’ont pas encore fini de nous émouvoir. Ces gens n’ont pas un caillou à la place du cœur. Ils se font respecter par les clients et refusent de passer leur temps « à ramener les bêtes à l’écurie » moyennant quelques espèces sonnantes, trébuchantes et grisonnantes. Ils n’acceptent pas de faire les sales besognes. Ils sont présentables, corrects, extravagants et fiers d’exercer ce métier de réceptionniste dans ces réceptifs. Souvent, les visiteurs sont également bien entretenus dans des piaules bien aménagées, savamment décorées, que certains pères de famille généreux, des fils et ressortissants de la vieille cité, authentiques et chaleureux, n’hésitent pas à mettre gracieusement à leur disposition.
De l’ancien fort colonial, partie de la Gouvernance, subsistent encore des murs à la base très épaisse, vestiges des premiers contreforts, visibles de la rue Milles Lacroix. À l’ouest, la Gouvernance s’ouvre sur une place ombragée portant le nom du Gouverneur Faidherbe dont la statue trône imperturbable dans le jardin.
En cette belle matinée de juillet 2019, nous nous dirigeons vers le nord en empruntant le quai qui longe le grand bras du fleuve. Il fait 13 h 30. La chaleur est torride et suffocante. La circulation est intense. Du fait des préparatifs d’un grand mariage qui doit être célébré à quelques encablures de la chambre de commerce, cette partie de l’île n’arrête pas de recevoir ces nombreux invités dégoulinants de sueur, qui sont à la recherche effrénée d’un gîte d’étape. Ainsi, Lodo grouille de monde. Le soleil monte dans un ciel d’un bleu scintillant. L’agitation de la journée ne s’est pas encore apaisée. L’air est pesant, immobile, chargé d’odeurs grasses de gas-oil. La cohue est à son comble. Une fine poussière rouge en suspension dans l’atmosphère nous obstrue les narines et s’effiloche de temps à autre entre les vieilles guimbardes, poussives et brinquebalantes et autres véhicules de transport en commun qui traversent le pont Faidherbe pour déposer des clients en provenance du Fouta au centre-ville.
Accoudé à une rampe de protection installée sur la place Faidherbe, le vieux Feugueye Diouf, détendu, donne l’impression de s’intéresser à nos questions. Ce colosse sait bien exprimer ses sentiments. Tantôt, il nous sert des réponses brutales, cinglantes et catégoriques. L’air narquois et dubitatif, il nous explique que Lodo signifie en ouolof le Nord d’une localité quelconque. Il s’empresse de préciser que dès sa tendre enfance, ses parents de Santhiaba avaient l’habitude de l’envoyer faire des courses vers cette partie nord de l’île que les habitants de Saint-Louis avaient déjà baptisé « Lodo ou Boppou Ndarou Lodo, le Nord ou la Pointe Nord de l’île ».

Des prestidigitateurs et des prédicateurs

Aux abords de la Gouvernance, quelques vendeurs de fruits et autres pastèques volumineuses, prennent d’assaut certains véhicules pour proposer aux automobilistes leurs marchandises, qu’ils n’hésitent pas à brader à vil prix. Des produits maures artisanaux jonchent le sol à l’entrée de la principale avenue qui mène vers l’hôtel de ville. Entre la mairie, la chambre de commerce et le tribunal, on peine à se frayer un chemin. Ici, un murmure, là, un marmonnement, là-bas, de rudes empoignades entre un pickpocket et une ménagère. À quelques encablures de la Grande Poste, des prestidigitateurs et des prédicateurs à la langue mielleuse, arnaquent les visiteurs naïfs et imprudents.
Au siège du syndicat d’initiative et de tourisme, nous retrouvons un vieux guide touristique, qui semble confirmer les propos de Feugueye Diouf, précisant que même à Guet-Ndar, la partie Nord de ce quartier est communément appelée Lodo. Les deux autres sous-quartiers sont Dack et Pondokholé. Ce guide touristique, musicien et poète, est tellement content qu’il nous donne l’impression d’un gradé qui vient d’arborer un galon très important qui s’est ajouté à son « auréole d’artiste héroïque ». Très taquin, ce mec écarquille les yeux et répond à cœur joie à nos questions indiscrètes. Prétextant des douleurs abdominales, ponctuées de grimaces et autres contorsions, qui peuvent arracher le rire aux plus timides, il est, cependant, formel lorsqu’il nous explique que Lodo était le quartier africain ou musulman avec sa grande mosquée dotée d’une cloche.
Lodo serait une déformation de London
Cette mosquée a été construite en 1825, avant le démarrage en 1 827 des travaux d’édification de la Cathédrale du sud de l’île. Dans son ouvrage intitulé « Saint-Louis d’hier à aujourd’hui », Abdoul Hadir Aïdara, ancien directeur du Crds (centre de recherches et de documentation du Sénégal), précise que plusieurs versions de l’histoire de cette île sont servies. Ainsi, selon certaines sources, Lodo serait une déformation de London, capitale de l’Angleterre. D’autres soutiennent que ce nom viendrait du wolof loo doon (qui es-tu ? le lieu d’habitation de ceux qui viennent d’ailleurs. Pour d’autres encore, Lodo découlerait du haalpuular Lawdo, le petit ruisseau. En fait, souligne l’auteur de ce livre, le quartier Nord de l’île comporte trois sous-quartiers : Biir Ndar, de la rue Général de Gaulle à la rue Pierre Loti, Lodo, de la rue Pierre Loti à la rue Servant et Boppou Ndar Lodo ou Pointe Nord.
Il fait 14 heures Nous retournons vers le quartier Nord. Sur le quai qui longe le grand bras du fleuve, était débarqué et embarqués des marchandises qui faisaient l’objet du commerce fluvial. Les entrepôts alignés en enfilade, particulièrement sur quai du Nord, témoignent de la prospérité d’antan. Selon un enseignant sexagénaire à la retraite, Babacar.D. Seck, interrogé aux abords d’un hôtel qui fait face au fleuve, ces maisons de commerce bordelaises et marseillaises (Maurel et Prom, Devès et Chaumet, CFAO, etc.) occupaient généralement tout un îlot avec une cour intérieure fermée ; côté fleuve des entrepôts où étaient stockées les marchandises débarquées ; côté rue, des boutiques à grandes portes en bois et vitrine au rez-de-chaussée et appartements des négociants à l’étage avec vastes terrasses et balcons à balustrade.
Nous poursuivons notre ballade. Au bout des quais Nord, après l’école française, une grande silhouette en fer s’est détachée. C’est la grue à vapeur de vingt tonnes. Témoignage vivant de l’intensité du commerce fluvial de l’époque, cet ouvrage à vapeur est probablement l’un des rares, existant encore au monde. De la grue, on s’achemine vers l’intérieur du « Nord » dans les quartiers militaires. Le long des allées Jean Mermoz, c’est une succession d’édifices anciennement à vocation militaire : le Consulat de France et ses annexes, la caserne des sapeurs pompiers logée dans l’ancien camp des Spahis dont l’histoire meuble le « Roman d’un Spahi » de Pierre Loti, l’Intendance Militaire, etc. Plus loin, à gauche, le camp El Hadj Omar, ex-camp Archinard, abritant l’ancienne poudrière et les cantonnements des « Tirailleurs Sénégalais ». De la pointe Nord, vue sur l’amont du fleuve, juste en face, l’île de Bopp Thior où fut installée la première briqueterie de la région.


Lodo était un petit village

Au 17e siècle, le quartier Nord n’était qu’un petit village de paillotes et de baraques. Dans sa Description de la Nigritie, Pruneau de Pommegorge le nomme Laudau et précise qu’il est habité par des nègres libres ou captifs, presque tous mahométans. Les rues ne furent tracées qu’au début du 19e siècle, époque à laquelle on commença à construire des maisons, à l’imitation du quartier Sud. Toute la partie dénommée Pointe Nord n’était qu’une vaste cuvette que la saison d’hivernage et les infiltrations du fleuve transformaient en marigot pendant toute une partie de l’année. Dès son arrivée dans la colonie, le Colonel Brière de l’Isle, Gouverneur, s’en préoccupe et recherche le moyen d’assainir ce point extrême de l’île. Le drainage n’y étant pas possible et le sable de la Langue de Barbarie se trouvant à portée, un remblai paraît être le moyen le plus approprié. Il sera exécuté par des disciplinaires d’abord, par des tirailleurs ensuite, payés à raison de trente centimes par jour.

Sindoné, le quartier des chrétiens

Les Saint-Louisiens donnent à ce quartier du sud de l’île, le nom de Sindoné, qui est sans doute une corruption du mot sud. Ce quartier est le plus ancien de Saint-Louis. Lorsque l’habitation fortifiée devient trop petite, la population du comptoir s’installe d’abord sur la partie méridionale avant de déborder plus tard vers le Nord. Voici ce qu’en dit Pruneau de Pommegorge en 1789, dans sa Description de la Nigritie, « De chaque côté du fort, est un grand village, celui qui est situé à gauche se nomme le quartier des chrétiennes, où se sont retirées toutes les métisses, mulâtresses, quarterons et quarteronnes, plus les négresses libres et leurs captifs ». En effet, les premiers habitants du Sud furent les émigrés du Cayor et cette ancienneté leur faisait regarder les autres d’un air supérieur. La partie sud qui va de la Gouvernance jusqu’à la rue Repentigny, est la plus homogène et la plus urbanisée. Selon Marius Gouané, le président de l’Association Entrevues, Charles Ndiayes, les vieux Saint-Louisiens appellent encore ce secteur « Keurtiane », une déformation du mot chrétien. C’est la partie la plus anciennement bâtie de la ville. Le type de la maison saint-louisienne à étage est né ici, au début du 19e siècle, alors que la partie Nord n’était qu’un fouillis de cases et de végétation. Keurtiane conserve, malgré les vicissitudes du temps, le charme de ses façades claires à arcades et balconnets de fer forgé, avec son allure de ville créole sur la côte africaine.
Selon Abdoul Hadir Aïdara, c’est dans ce vieux quartier qu’on voit les vastes et confortables demeures où régnait autrefois la puissante aristocratie métisse, « les gens du pays » ou « habitants » qui se faisaient appeler ainsi pour bien montrer qu’ils étaient d’ici. Ces maisons étaient luxueuses. Ce quartier conserve toujours son aspect architectural. On tombe dès le contournement de la Gouvernance sur la cathédrale. Consacrée en 1828, elle fut la première église de l’Afrique de l’Ouest. On peut toujours admirer sa façade néoclassique, son porche avancé et son fronton surmonté d’une statue de Saint-Louis. Sur le même alignement, vers l’ouest, l’ancienne école des Frères Ploermel (1 841), devenue au début du siècle Établissements Peyrissac, conserve encore ses façades d’époque. Vers le grand bras du fleuve, un magnifique bâtiment blanc au balcon en fer forgé richement décoré ; d’abord siège du Conseil Général, il devint Conseil colonial puis Assemblée Territoriale, Assemblée Régionale, Centre culturel Régional, Conseil régional de Saint-Louis et aujourd’hui Conseil départemental de Saint-Louis. Une fois franchie la lourde porte en bois, on peut admirer le superbe plafond de bois à caissons peints. Vers la pointe sud, on découvre l’ancienne maison des sœurs de Saint-Joseph de Cluny, qui abritait le service régional des impôts. Elle offre l’une des plus intéressantes originalités de Saint-Louis avec son escalier monumental aux deux volets circulaires.
Avant d’arriver à la pointe sud de l’île, halte au lycée Ameth Fall dont les bâtiments construits en 1 840 sur l’emplacement du premier cimetière chrétien, abritèrent successivement l’hôpital civil puis le collège Blanchot avant de devenir lycée de jeunes filles. Sa cour majestueuse, l’équilibre de son architecture offrent une sensation de douce intimité. Accolé au lycée, un bâtiment plus moderne, le Crds, ex-Institut français d’Afrique Noire (Ifan), construit en 1954, abrite une importante bibliothèque, un trésor inestimable d’archives de l’Aof, un musée et une galerie d’exposition d’art moderne.

Mbagnick .K.Diagne/ CHRONIQUES.SN

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Campagne hivernale de production agricole 2020/2021 dans la vallée: une pluviométrie excédentaire, un volume de crédit de 4,6 milliards Cfa et les premiers semis de riz sont au stade de levée.

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 Dans son dernier rapport de suivi hebdomadaire de la campagne hivernale de production agricole 2020/2021, le directeur régional du développement rural (Drdr), Hamadou Baldé, s’est déclaré satisfait d’avoir enregistré une pluviométrie excédentaire dans le delta et la vallée du fleuve Sénégal. 

En effet, la campagne agricole se déroule dans de bonnes conditions dans la Région-Nord où on a constaté, à la date du 5 août dernier, que tous les postes pluviométriques ont affiché des hauteurs d’eaux qui apportent du baume au cœur des paysans, des ingénieurs agronomes de la Saed, de la Drdr, de l’Isra, de l’Ancar et autres agents des sociétés nationales d’appui au développement rural qui interviennent dans la vallée. 

Une situation favorable au développement de l’agriculture dans cette partie de l’Axe-Nord de notre pays. Ce qui permet en même temps de poursuivre correctement les travaux de préparation du sol et les opérations de semis. Par rapport à l’année dernière, à cette même date, l’hivernage s’est installé prématurément dans la région Nord. Et les producteurs se sont rendu compte qu’il y a assez d’eau pour arroser les cultures d’hivernage.

Au rythme où vont les choses, ces derniers espèrent déjà se retrouver avec des récoltes très importantes, qui leur permettront de réaliser de très bons chiffres d’affaires à l’issue de cette campagne agricole, subvenir aux besoins de leurs progénitures et rembourser le crédit auprès de la Banque Agricole (ex Cncas). 

Dans le dernier rapport élaboré par Hamadou Baldé, on précise qu’à la date du 5 août 2020, « les cumuls saisonniers sont compris entre 143,6 millimètres en 6 jours à Dagana et 53,9 mm en 8 jours à Ross-Béthio, soit un excédent en termes de jours de pluies et d’hauteur d’eau par rapport à 2019 ». 

Parlant du stade de développement végétatif des cultures, M. Baldé a précisé« les premiers semis du riz d’hivernage sont au stade de levée et de début de tallage, pour le riz irrigué comme pour les cultures pluviales telles que l’arachide, le niébé, la pastèque et autres espèces, les travaux de préparation du sol ainsi que les semis se poursuivent activement ».

Pendant la période du 31 juillet au 6 août 2020, a-t-il poursuivi, « les activités agricoles sont ainsi marquées par le suivi des cultures d’hivernage, avec les travaux de préparation des champs, la mise en place des facteurs de production, les semis, le suivi de la pluviométrie ainsi que l’exécution des projets et programmes spéciaux ». 
Pour ce qui est du financement de la campagne hivernale agricole, M. Baldé a rappelé dans son rapport que « le premier comité de crédit de La Banque agricole (LBA) de Saint-Louis, dans le cadre du Financement de la production agricole (FPA) de l’hivernage 2020-2021, a accordé un volume de crédit arrêté à 4,604 milliards de francs CFA et destiné à financer les activités sur une superficie de 15.282 ha répartis à travers la vallée du fleuve Sénégal ».

Hamadou Baldé a fait savoir que « les objectifs d’emblavure sont estimés à 34. 800 hectares pour la région dont 31. 000 hectares pour le riz, soit 89,08 pour cent des objectif ».

Il n’a pas manqué d’évoquer le chapitre relatif à la mise en place des semences d’arachides, précisément qu’elle est quasiment terminée et qu’elle correspond à un taux de réalisation de 100%. Il a aussi fait allusion aux semences d’espèces diverses, rappelant que « 55 tonnes de  sorgho ont été mises en place, soit un taux de 100% dont 47,85 tonnes cédées soit 87% ».

Concernant le maïs, a-t-il indiqué, « 38 tonnes ont été mises en place soit un taux de 100% dont 21, 865 tonnes cédées, correspondant à 57,5%, pour le niébé, 393 tonnes ont été mises en place, sur un objectif de 383 tonnes, soit un taux de réalisation de 102,6%, pour des ventes évaluées à 30,45% ».
Hamadou Baldé a laissé entendre que les opérations de mise en place des engrais ont également démarré dans la région avec 12. 005 tonnes d’engrais mises en place, toutes formules confondues. Quant à la situation relative à la forte pression aviaire qu’on avait notée dans la vallée, il y a deux mois, « il y a une accalmie dans la vallée et les activités liées à la riziculture se poursuivent dans d’excellentes conditions, on voit de moins en moins des nuées d’oiseaux granivores survoler les vastes périmètres de paddy ». 

M. Baldé a enfin formulé des recommandations qui tournent essentiellement autour de l’urgence et de la nécessité de renforcer les moyens logistiques dont disposent actuellement les différents services de la Drdr aménagés dans le delta et la vallée du fleuve Sénégal.                                                                                              

Mbagnick Kharachi Diagne

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Projet de fixation des dunes sur l’Axe Lompoul/Potou avec l’appui de la Coopération espagnole, une pépinière réalisée et plus de 1500 ha reboisés depuis 2009.

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La célébration de la Journée nationale se prépare activement dans la région de Louga. À cet effet, le Commandant Mamadou Badji, chef du service régional des Eaux et Forêts de cette partie de l’Axe-Nord de notre pays, à la tête d’une forte délégation, a visité la pépinière de Lompoul, localité située dans le département de Kébémer. Cette délégation a également constaté de visu les actions entreprises dans le cadre du projet de fixation des dunes, mis en œuvre sur une bande 20 kms, sur l’Axe Lompoul-Potou. 

Loin des embouteillages et des fumées de voitures, le village de Lompoul offre un cadre touristique exceptionnel. Malgré le désert qui s’impose, plusieurs activités s’y développent. Cela redonne un sourire aux ruraux en quête permanente de revenus. Ici, tout est conçu pour offrir au visiteur un dépaysement. Un site dans son état naturel entouré des dunes de sable qui, au loin, offrent le cadre magnifique d’une carte postale. Une végétation clairsemée, en majorité de filaos, signe d’une flore typique de la région désertique. L’espace naturel est d’une rare beauté coincée entre le village de Lompoul et l’Océan Atlantique.
Lompoul est peuplé d’agriculteurs, de pêcheurs wolofs et de bergers de l’ethnie peule.

Ce sont des peuples indépendants, au premier coup d’œil, qui sont fortement attachés à leurs formes de vie ancestrale. Ici, on va à la rencontre du Sénégal rural authentique. De petits villages traditionnels de deux à trois cases, voire une dizaine rarement, défilent tout au long de la route. Les réalités culturelles et économiques sont fondées sur une agriculture de subsistance, la pêche, l’élevage.

Maintenant, les populations comptent sur les activités touristiques qui se développent petit à petit sous forme de tourisme communautaire.

Le Commandant Badji a saisi cette occasion offerte par cette ballade organisée dans les dunes de Lompoul, pour rendre un vibrant hommage à la Coopération espagnole qui, par l’entremise de l’ong « Solidarité Internationale Espagne », n’a pas hésité à financer la mise en place de cette pépinière, des activités de reboisement à Kébémer (cette année, sur 100 ha, l’année dernière, sur 180 ha, etc), des actions relatives à l’hydraulique villageoise, aux Volets Genre, Droits Humains, Droits de la Femme, etc . 

Toutes ces réalisations ont été faites dans le cadre d’un grand programme de développement environnemental, qui se développe depuis 2008 à Kébémer, avec un financement global de 450 millions Cfa. Ce grand projet de la Coopération espagnole a permis depuis 2009 de fixer des dunes sur 1500 ha entre Lompoul et Potou.

Un travail remarquable effectué avec des plantations d’eucalyptus, de filaos, d’accacia melifera, d’accacia radiana, accacia nilotica, d’accacia Sénégal et autres espèces végétales forestières.                                                                  

Stabilisation mécanique des dunes.

Parlant de la stabilisation mécanique des dunes, le Commandant Badji a précisé que la phase initiale de la lutte contre l’ensablement consiste à freiner le mouvement du sable en érigeant des palissades de 1 à 1,5 m de hauteur, afin de provoquer à leur niveau une accumulation de sable qui permettra la formation d’une dune artificielle.
Le phénomène s’explique mécaniquement par le fait que la palissade ralentit l’écoulement de l’air, et cette réduction de vitesse provoque des flux d’air, qui se délestent à ce niveau de leur charge de sable. On distingue deux types de dunes artificielles, selon le positionnement de la palissade par rapport à la direction du vent dominant. La dune en arrêt est la pratique la plus courante pour arrêter la progression du sable.

La dune se forme à partir d’une palissade perpendiculaire à la direction du vent dominant (figure 10). Si les vents viennent de directions autres que celle du vent dominant, le dispositif mis en place est complété par un clayonnage croisé ou un quadrillage entre deux palissades successives.

Le quadrillage est un réseau de lignes d’arrêt délimitant entre elles des carrés ou des losanges. La nature et la technique de mise en place sont similaires à celles des palissades. En effet, a-t-il poursuivi,  chaque élément de clayonnage fonctionne comme une palissade au-delà de laquelle se dépose le sable.

Les unités d’espace à l’intérieur du clayonnage se comblent progressivement au fur et à mesure qu’elles piègent le sable. La dune en défilement, ou dune de déviation, dévie la progression du sable dans une direction autre que celle du vent dominant. L’orientation de la palissade fait un angle de 120 à 140 degrés avec la direction moyenne du vent dominant.

Cette disposition est cependant peu utilisée car le sable détourné risque d’envahir d’autres sites (habitats, cultures et infrastructures diverses), même très éloignés de la zone qui fait l’objet des travaux de stabilisation. Les palissades peuvent être tressées (plus coûteuses) ou non tressées; elles sont généralement constituées de branchages provenant de boisements matures d’espèces appropriées, comme les peuplements naturels de Prosopis juliflora, de Balanites aegyptiaca et de divers acacias, mais aussi de feuilles de palmiers ou de tiges de Leptadenia pyrotechnica ou d’euphorbes.                                                         

Associer l’arbre aux cultures Abondant dans le même sens, le Lieutnant Sidy Gadio, chef du service départemental des Eaux et Forêts de Kébémer, a rappelé que la pépinière de Lompoul date de la nuit des temps et, grâce à la coopération espagnole, produit des millions de plants qui permettent de reboiser une bonne partie de ce département et des autres localités de la région du Djolof et du Ndiambour. Il a précisé que cette année, dans le département de Kébémer, cette pépinière a produit 362.000 plants, dont 16.000 plants de filaos.

 Le représentant au Sénégal de l’Ong « Solidarité International Espagne », Makhtar Ndiaye, a magnifié l’exemplarité de la coopération entre ces deux pays, avant de réitérer l’engagement indéfectible de cette Ong à poursuivre cette étroite collaboration avec les responsables des services régionaux et départementaux des Eaux et Forêts de Louga, « qui permettra, à coup sûr, d’atteindre tous les objectifs du projet de fixation des dunes entre Lompoul et Potou. 

Un autre acteur du développement rural, notamment Serigne Cheikh Tidiane Sarr, qui exploite une parcelle maraîchère sur une superficie de 4 ha située vers Potou, dans la commune de Léona, s’est réjoui de la mise en place de cette pépinière et du rôle prépondérant qu’elle joue dans les activités de reboisement de cette zone. Non seulement, il adhère à la mise en œuvre de ce projet de fixation des dunes, mais, avec l’appui de nos partenaires espagnols et l’encadrement technique des responsables des services des Eaux et Forêts de la région de louga et du Département de Kébémer, il a appris, au bout de deux ans, les stratégies à mettre en œuvre pour associer l’arbre aux cultures d’oignon, de pomme de terre, de carottes, de navet, de tomate industrielle, etc. Il a acquis des connaissances qui lui ont permis de dresser des clôtures faites de haies vives, de brise-vents et autres espèces végétales produites dans la pépinière de Lompoul, qui protègent son champ contre la divagation des animaux.                                                                                   

Mbagnick Kharachi Diagne

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Plan départemental de développement de Podor : une territorialisation pertinente et réaliste du PSE.

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Situé dans la partie la plus septentrionale du pays et dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal qui constitue sa frontière au Nord, le département de Podor est limité à l’Ouest par le département de Dagana, à l’Est par celui de Matam, et au Sud par ceux de Louga et de Linguère. Il couvre une superficie de 12 947 Km², représentant 68 % du territoire régional et 7% de l’étendue nationale et est crédité en 2015 d’une densité de 30 habitants au Km². La population du département de Podor, estimée à 387.827 habitants en 2015, est caractérisée par une croissance de 2,5%  par an, soit un dédoublement tous les 28 ans.

Dans les archives du centre de recherches et de documentation du Sénégal (Crds), situé à la pointe-Sud de l’île de Saint-Louis, on note qu’au plan administratif, il est constitué de quatre arrondissements abritant 301 villages officiels et plus de 100 hameaux. Il abrite 23 collectivités locales dont 22 communes et le conseil départemental. La RN2 (Route nationale N°2) est l’artère vitale du département et l’eau est la ressource autour de laquelle s’organisent les activités économiques et le milieu environnemental

                              Caractéristiques physiques

Le visiteur qui fait un saut dans cette partie du Fouta, sera, à coup sûr, impressionné par la beauté de la nature simple et joviale dans ce département, qui est composé de deux grandes zones éco-géographiques, notamment le Walo et le Diéri, deux termes génériques qui désignent respectivement les terres inondables et celles qui ne sont jamais atteintes par la crue. Entre les deux, s’étend une zone de transition : le Jéjéngol. Le département possède plusieurs types de sols selon les zones et à l’intérieur des zones. Les sols du Walo sont : le « palé » limoneux et enrichi par les apports fluviaux et le « holaldé » hydro morphe composé essentiellement d’argile.

Il faut juste taquiner les ingénieurs agronomes de la Saed, pour comprendre aisément que les sols du Jéjéngol sont de texture sableuse et légèrement gravillonaire. On y trouve des sols à tâches et concrétions et des sols brun-rouges subarides. Les sols du Diéri non inondables, sont pour l’essentiel de type Dior, sablonneux où l’on distingue les sols « seňo » aptes à la culture du « souna » et les terres légèrement argileuses « baljol » réputées pour ses herbes nutritives.

                                   Une chaleur torride et suffocante

 Dans ce département, il fait excessivement chaud. La chaleur y est torride et suffocante. Avec une pluviométrie irrégulière, en baisse constante depuis plus de 30 ans, le climat de type sahélien du département évolue vers un climat subdésertique. Les moyennes pluviométriques enregistrées au cours des 25 dernières années, indiquent que le département de Podor est la station la moins arrosée du Sénégal. La température de l’air balance entre deux maxima, 41,4° en mai et 37,6° en octobre et deux minima, 14,3° en janvier et 24° en aout. Les températures sont très élevées dans le département, avec une moyenne de 28,6°. Cette forte insolation surchauffe l’air et crée des tourbillons qui balaient le sol en entraînant des nuages de poussière, sable, limons et fétus de paille, accentuant l’érosion éolienne, facteur de désertification. Les vents sont dominés par le harmattan chaud, direction nord-Est, caractérisé par une grande sécheresse liée à son long parcours continental. Cet aperçu du cadre géographique, fait apparaître les problèmes qui se posent dans le département avec les déficits pluviométriques qui impactent négativement sur l’élevage, les cultures pluviales et même de décrues.

                               Processus de décentralisation

Le Sénégal a engagé un processus de décentralisation avec des évolutions erratiques au gré des préoccupations des régimes politiques qui se sont succédé de la période coloniale en 1872 à l’avènement du Régime du Président Macky Sall en 2012. Durant toute cette période, la décentralisation sénégalaise a eu du mal à afficher des résultats à la hauteur des espoirs suscités, à cause des aspects institutionnel, politique et social, auxquels s’ajoute un manque de moyens financiers et humains.

Ainsi, le Président  Macky Sall, dès sa prise de fonction, a initié la réforme dénommée « Acte 3 de la Décentralisation », qui s’adosse à l’option de territorialisation des politiques publiques pour bâtir le développement du Sénégal à partir des potentialités et dynamiques des territoires. Ainsi la loi 2013-10 du 28 décembre portant code général des collectivités, a permis la mise en place de collectivités locales d’égale dignité, compétitives et porteuses de développement et la création progressive de Pôles territoires. Les Départements ont une fonction centrée sur l’aménagement du territoire pour la promotion d’un développement économique et social durable des territoires, contribuant à la réalisation des objectifs du Plan Sénégal émergent (PSE), qui constitue le cadre d’orientation des interventions dans le pays.

Autant de raisons pour lesquelles, selon des sources proches du conseil départemental de Podor, dirigé par le doyen Mamadou Dia, ancien Directeur Général de la Sde, « aucun effort n’a été épargné pour faire du Plan départemental de développement de Podor, une territorialisation pertinente et réaliste du PSE pour obtenir une participation active de l’Etat et des partenaires au développement dans la mise en œuvre ».

 En effet, ont-elles précisé, au plan institutionnel et opérationnel, les Conseils départementaux sont tous désignés pour apporter l’efficacité, la dimension inclusive et l’équité territoriale érigées en principes dans la mise en œuvre du PSE. Par ce PDD, réalisé par le conseil départemental, en étroite collaboration avec le Directeur Général de l’Ard, Ousmane Sow et l’ensemble de ses collaborateurs,  les collectivités locales de Podor répondent à l’invitation du Président de la République sur la territorialisation des politiques publiques, et compte retrouver à travers sa mise en œuvre, la place de leadership dans le développement économique et social du département en vue de démontrer la grande valeur ajoutée de « l’Acte III de la décentralisation ».

                                      Profil économique attractif

On relève dans les documents de l’Agence régionale de Saint-Louis (Ard) que, dans le département de Podor, l’agriculture est pratiquée en irriguée et en décrue dans le Walo et en pluviale dans le Diéri. Elle fait vivre une population de 95.976 âmes, soit 25% de la population totale du département. En 2015, la culture irriguée a porté sur 19.682 ha dont 12 038 ha soit 61% occupés par le riz, 5 244 ha soit 27% par le maraîchage, 1 107 ha soit 5% pour les fruits (banane et pastèques) et 1 293 ha soit 7% par l’arachide et le maïs. La culture de décrue et celle de sous-pluie orientées vers une fonction vivrière, ont respectivement couvert des superficies de 2167 ha et 1616 ha portant sur le niébé, le bissap, les mils, le maïs, le béref, la pastèque, etc. Avec un rendement de 5 tonnes à l’hectare, le département a déjà assuré son autosuffisance en riz à 112% selon les résultats de l’ESAM (ANSD).

 L’agriculture a enregistré une valeur ajoutée de 23,3 milliards de fcfa et a offert 11 997 emplois dont 32% constituées de femmes, soit respectivement 46% et 48% des richesses et des emplois créés dans le secteur primaire. Réunissant les conditions de réaliser trois campagnes par an, seuls 19 682 ha ont été mis en valeur sur un potentiel de superficie exploitable en irriguée de 23 811 ha, soit une faible intensité culturale de 0,8.

                                   Atouts et défis de l’agriculture

 L’agriculture irriguée a une très grande marge de progression 57.600 ha dans le Walo dont moins de 20 000 ha sont exploités avec une intensité culturale de 0,8 et plus 75 000 ha dans le Jéjéngol propices à la culture maraîchère, fruitière et fourragère. La maîtrise de l’eau et un climat permettant trois campagnes par an, avec des rendements élevés (5 tonnes de riz paddy et plus de 30 tonnes d’oignon à l’hectare). Existence d’une main d’œuvre locale et de plusieurs demandes de terres des privés nationaux et étrangers. Avec ce fort potentiel, le département peut apporter une contribution décisive à la politique d’autosuffisance alimentaire du pays en matière de riz, de produits maraîchers et de fruits (bananes).

                                 Contraintes

 L’accaparement du foncier par la propriété traditionnelle, reste la grande contrainte à laquelle il faut ajouter : la faiblesse de l’intensité culturale des superficies exploitables (0,8), le déficit de moyens pour le financement des investissements et des campagnes, l’enclavement des zones de production, les difficultés de cohabitation entre l’agriculture et l’élevage, les vols et l’insécurité.

                                                    Solutions

Les solutions préconisées par la Saed vont dans le sens de la facilitation de l’accès à la terre aux résidents (agriculture familiale) et aux privés nationaux (entrepreneurs agricoles), de la formation des agriculteurs familiaux qui doivent rester la base de l’agriculture, de la facilitation de l’accès des exploitants familiaux à des de financements adaptés, du désenclavement des zones à fort potentiel agricole, de l’application des POAS (Plan d’occupation et d’affectation des sols) en punissant sévèrement les contrevenants, de l’incitation à la création d’industries agroalimentaires.

                                    Les performances de l’élevage

 Pratiqué dans tout le département, le Diéri constitue la zone de prédilection de l’élevage extensif, le Walo et ses environs se lancent de plus en plus au semi intensif et à l’élevage de case. Les espèces élevées sont les bovins (bœufs), les ovins (moutons), les caprins (chèvres), les camelins (chameaux), les équins (les chevaux), les asins (les porcs) et la volaille. Il fait vivre 96.200 habitants, soit 25% du total départemental. Il est crédité d’une valeur ajoutée de 27,1 milliards de fcfa et fait travailler 12 026 habitants dont 18% de femmes, ce qui le place devant l’agriculture. Cette performance relative de l’élevage est surtout soutenue par les naissances, la montée des prélèvements pour la vente sur pieds des bétails et l’intérêt de plus en plus accordé à la production de lait qui connaît des prix au producteur attractif.

                                                  Compte de l’élevage

La plupart des éleveurs se sont aujourd’hui lancés dans l’insémination et l’achat de races étrangères pour améliorer la productivité de leur troupeau. A côté des peulhs, ethnie traditionnellement éleveur, de nombreux jeunes qui ont pris la ferme décision de retourner à Podor après avoir tenté de gagner leur vie sous d’autres cieux (ces derniers ne croient plus en l’exode rural et ne parlent plus d’émigration clandestine), des retraités et des travailleurs s’engagent dans l’embouche bovine et ovine avec les races améliorées. Les organisations professionnelles d’éleveurs foisonnent et nécessitent une revue pour la promotion d’une fédération départementale crédible et plus efficace. Les éleveurs continuent de bénéficier des soutiens de l’Etat et des partenaires au développement dans les domaines des infrastructures d’appui et de l’amélioration de la productivité.

                                                             Atouts et défis pour l’élevage

Il suffit d’interroger quelques responsables et membres de Gallé-Aynabé (Maison des éleveurs) de cette partie du Fouta, pour entendre dire que le département est crédité de vastes zones de pâturage naturel dans le Diéri et le Walo, de l’abondance de sous-produits agricoles et agro-industriels, de l’existence de forages pastoraux et de cours d’eau pérennes et de marres et de services vétérinaires publics et privés. Les éleveurs montrent des signes de professionnalisation avec l’augmentation de la productivité des troupeaux par l’insémination artificielle et l’acquisition de races étrangères ainsi que la gestion économique des cheptels par des prélèvements plus importants. Avec le fort potentiel et les importants atouts de l’élevage, le département de Podor a, entre ses mains, une bonne opportunité pour s’ériger en pôle pastoral porteur de richesses et d’emplois pour contribuer à l’autosuffisance en viande et en lait du pays et réduire largement les importations de moutons lors des fêtes de Tabaski.

                                               Contraintes pour le développement de l’élevage

Ces contraintes sont relatives aux menaces sur les prairies naturelles (feux de brousse, déficit pluviométrique), aux difficultés d’accès aux aménagements pour développer la culture fourragère, à la mauvaise gestion des forages pastoraux (1/4 à l’arrêt), à la réapparition de certaines maladies qui déciment les troupeaux, au déficit des parcs à vaccination et des infrastructures d’appui à la commercialisation, aux vols de bétail récurrents, à l’insécurité et à la pratique illicite d’auxiliaires vétérinaires, au manque de fabriques et de magasins de vente d’aliments de bétail.

                                             Solutions pour le développement de l’élevage

Certains experts de l’Ard insistent sur l’incitation des privés à l’implantation de fabriques d’aliments de bétail de qualité, la nécessité de promouvoir la culture fourragère et l’aménagement des marres, de mettre en place des infrastructures d’appui pour la commercialisation et l’abattage, d’augmenter les parcs à vaccination et les postes vétérinaires, de promouvoir des métiers liés à la filière élevage, de faciliter l’accès des éleveurs à des crédits adaptés, d’accroître le contrôle des médicaments et des entrées du bétail extérieur, de promouvoir l’assurance bétail et de lutter contre le vol de bétail.

                                Pêche fluviale et continentale

 Avec le fleuve Sénégal et ses affluents, le département dispose de 650 Km environ de cours d’eau auxquels s’ajoutent des mares pérennes et temporaires. La pêche continentale a connu une période faste dans le passé, exportant du poisson transformé partout dans le pays. Son déclin a débuté avec l’avènement des barrages et des aménagements hydro-agricoles, où le développement de la pêche continentale n’était pas pris en compte.

La pêche fluviale est actuellement pratiquée par plus de 500 pêcheurs dont des immigrés maliens. Les tonnages débarqués en 2015 s’élèvent à 288 tonnes pour une valeur commerciale 360 millions de fcfa, contre 356 tonnes pour une valeur commerciale de 158 millions de fcfa en 2014, soit un triplement du prix au kilogramme, passant de 448 fcfa en 2014 à 1249 fcfa le kg en 2015. Le département vit actuellement de l’importation de poisson frais et transformé en provenance de Saint-Louis et des régions de Dakar et Thiès.

 La contribution de la pêche fluviale à la valeur ajoutée du secteur primaire est de 352 millions de fcfa soit 2%. Elle occupe 450 personnes tous de sexe masculin et faisant vivre 2 500 habitants représentant à peine 1% de la population totale du département. Avec le recul sans précèdent de la pêche fluviale, quelques fermes aquacoles communautaires et privées ont été implantées dans le département, mais par manque de maîtrise technique des opérateurs et les difficultés d’accès aux alevins et à des aliments de qualité, la plupart de ces initiatives sont aujourd’hui en arrêt. La plupart de ces fermes ont été financées par les projets d’appui au développement et avaient ciblé les groupements de femmes et quelques individus non-initiés à la pêche. Les villages Thioubalo aujourd’hui sans perspectives, font appel à l’Etat et aux collectivités locales pour leur apporter un appui pour l’ensemencement des marres et le développement de la pisciculture. Les Thioubalo disposent d’une organisation professionnelle, rarement invitée dans les concertations.                                                                                              Mbagnick Kharachi Diagne/Chroniques.sn

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