Le 03 mai 2022, le chef de l’Etat, Macky Sall, à l’occasion de la cérémonie de remise des cahiers de doléances des centrales syndicales a affirmé que La Poste est une entreprise en difficulté et, pour la sauver « il faut une recapitalisation et créer une nouvelle société nationale ».
L’UNSAS (Union Nationale des Syndicats Autonomes du Sénégal), pour sa part, affirme que c’est une manière plus explicite de « reconnaître la légèreté et la complaisance qui ont toujours prévalu dans la gestion de cette entreprise par des directeurs généraux qui l’ont transformée, sous le regard complaisant des hautes autorités du pays, en lieu de recasement de leur clientèle politique », déclare le syndicat dans un communiqué.
« Aveu d’échec ou simple reconnaissance d’une faute dont les autorités au pouvoir ont été les seules coupables ? », se demande-t-elle.
L’UNSAS dénonce avec force cette tendance à « abandonner des entreprises aussi vitales que La Poste entre les mains de politiciens peu soucieux des intérêts à la fois du pays et des travailleurs ». Elle exige la « nomination de Directeurs généraux compétents, sur la base d’un appel à candidature largement ouvert à des techniciens chevronnés, intègres et non partisans. »
« la restructuration est très souvent un risque pour l’emploi »
Toutefois, l’Union Nationale des Syndicats Autonomes du Sénégal estime que les mutations qui vont affecter La Poste ne peuvent se faire sans la participation des représentants légitimes des travailleurs. « la restructuration est très souvent un risque pour l’emploi. Son ampleur, la profondeur de ses effets et la teneur de ses risques justifient largement la mise en œuvre de moyens destinés à en assurer un traitement juste et équitable. Ce qui impose la nécessité d’un dialogue social permanent tourné vers des objectifs clairement partagés », indique-t-elle.
L’UNSAS est certes d’accord sur la nécessité de restructurer La Poste, mais, elle exige que cela « se fasse à partir d’une vision large, intégrant un processus de réorganisation de l’entreprise qui affecte son périmètre, son capital, ses marchés, ses méthodes de production, son organisation du travail, sa gouvernance, les compétences de ses salariés, et qui se caractérise par un impact plus ou moins direct sur l’emploi, tant dans son volume que dans des dimensions plus qualitatives ».
Enfin, le syndicat encourage les travailleurs à « anticiper dans la réflexion stratégique sur les contours de la restructuration annoncée par le président de la République, afin d’éviter les surprises désagréables, notamment le piétinement de leurs intérêts matériels et moraux ».
L’UNSAS exprime sa solidarité, ainsi que sa disponibilité à les « accompagner dans ces moments de doutes et d’interrogations légitimes sur leur avenir professionnel ».