Les Kinois ont constaté de longues files d’attente dans les rares stations-service ouvertes lundi dans la capitale. Les stocks de carburant ont sensiblement baissé et les pétroliers disent avoir du mal à acheter. Ils exigent de l’État le paiement des arriérés de subventions versées pour éviter la flambée des prix à la pompe.
La tension couvait depuis près de 10 jours. Lundi, les automobilistes et les motards étaient au bord de la crise de nerf. Joseph Kouamé Kouamé, directeur général de la SEP Congo, principale société nationale de pétrole explique : « Ce qui s’est passé, c’est qu’un moment donné les stocks étaient très bas. Nous n’avions pas de visibilité et apparemment l’information a circulé. Il y avait un peu de panique dans la ville. Les clients se sont précipités sur les points de vente. Il y en a qui ont fait du stock et cela a tari les stocks dans les stations ».
Selon les dernières négociations entre le gouvernement et les pétroliers, un litre d’essence à Kinshasa devait coûter depuis mars 3 500 francs congolais au lieu de 2 095 francs congolais actuellement. Et le gouvernement avait accepté de payer aux entreprises pétrolières la différence. Sauf que l’État doit à ses mêmes sociétés plusieurs millions de dollars au titre des mêmes subventions accordées depuis 10 mois.
Attente des paiements de l’État
Lundi, au cours de la réunion avec Didier Budimbu, ministre des Hydrocarbures, les pétroliers ont rappelé leur principale revendication. Charles Nikobasale est président du Groupe Professionnel des Distributeurs des Produits Pétroliers (GPDPP) : « Qu’on puisse payer de façon régulière les pertes et manque à gagner subis en 2021 et au premier trimestre 2022 qui va être très dur parce que les prix ont presque doublé suite à la crise Russie-Ukraine ». Les pétroliers attendent le paiement dû par l’État et espèrent une révision de la structure des prix.