Jadis considérée comme le fleuron de l’économie de la région, la pêche n’incarne plus le secteur qu’il était il y a une dizaine d’années. Aujourd’hui, la pêche connait de sérieux problèmes, qui découlent de plusieurs facteurs. A savoir : l’utilisation de matériels inadéquats, la surpêche, la pollution marine. Bref, les causes du déclin de ce fleuron sont multiples.
Originaire du nord du Sénégal, le Fouta, Mamadou Ba est né de parents pêcheurs qui se sont installés à Ziguinchor, il y a une soixantaine d’années. Natif de Ziguinchor, dés son bas âge, Mamadou a, sans difficulté appris le métier à coté de son père.
Après une dizaine d’années d’apprentissage, les rouages et contours de la pêche, ne sont plus un secret pour le jeune Mamadou. Qui a très top lancé ses propres affaires. Avec l’achat d’une pirogue, des filets et d’autres matériels de pêche.
Des langoustes, crevettes, mérous, et d’autres espèces nobles, il vend tout. « Les affaires marchaient à merveille », témoigne t il.
Mais, déplore notre interlocuteur. Qui indique que la présence des bateaux européens, dans les eaux sénégalaises, a rendu difficile le travail des pêcheurs artisanaux.
« Depuis l’arrivée massive des bateaux de pêche européens, nous connaissons des problèmes. Ils pillent tout sur leur passage. Ils ne laissent pas la chance à nous autres pêcheurs artisanaux de pêcher. Nous sommes victimes d’une surpêche », dénonce t il. En ajoutant que « on a l’impression que l’Etat laisse faire. Parce qu’il a signé des accords avec l’Union Européenne. Et, note il, « il ne peut pas revenir sur les accords qu’il a signés ».
En plus, fait savoir Souleye Diop, pêcheur au quai de pêche de Boudody, « nous sommes toujours peinés de voir que ces gros bateaux utilisent des filets qui ne sont pas à la norme. Ce sont des filets interdits par le code de pêche sénégalais. Mais, ces pêcheurs européens s’en foutent pas mal de nos lois. Ils font ce que bon leur semble, sans être inquiétés ».Ce qui, selon Souleye, explique la cherté du poisson à Ziguinchor.
Pour le jeune Aliou Sarr, qui se dit être né dans une famille Al pular(thioubalo) très alarmiste, souligne que d’ici une vingtaine d’années, si l’Etat du Sénégal ne rompt pas ces accords avec l’Union Européenne, (UE), les sénégalais n’auront plus de poissons de qualité dans leurs mets de midi.
« Il faut tout revoir, sinon, nous nous dirigeons inéluctablement vers un manque criard d’espèces nobles dans nos eaux », avertit le jeune Aliou. Qui poursuit, « Ce phénomène de raréfaction de poissons a même démarré. Vous avez constaté que les pêcheurs sénégalais vont jusqu’au Liberia, Guinée Conakry et en Mauritanie pour trouver du poisson », fait il remarquer.
Alpha, âgé d’une soixantaine d’années, est pêcheur depuis sa tendre enfance. Selon ses termes, il n’a jamais mis le pied à l’école. A l’en croire, en son temps, il pêchait avec des filets qui leur permettaient d’épargner les petits poissons.
Mais aujourd’hui, peste t il, « on rafle tout. On ne laisse même pas la chance aux petits poissons de grandir. C’est déplorable». Avant d’assurer, « aujourd’hui avec le chômage endémique qui frappe sur toutes les portes en Casamance, tout le monde se dit pêcheur. On ne sait pas qui est pêcheur ou pas ».
Notre vieux pêcheur de voir l’avenir avec inquiétude. « Si l’Etat du Sénégal laisse faire, et ne réglemente pas le secteur, les ressources halieutiques vont se raréfier crescendo. Et les jeunes générations vont payer les pots qu’ils n’ont pas cassés. Car, elles n’ont trouveront rien dans les eaux sénégalaises », prévient t il.
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