Abdoul Hakim Mbacké Bao il s’appelle. Son histoire relève des plus insolites de ce procès de l’imam Alioune Badara Ndao. Devant la barre, il a répondu aux questions du procureur, mais aussi du juge Samba Kane sur le motif de son exil au Mali où il sera, finalement « retenu contre son gré ».
Le prétexte? Le faire combattre dans les rangs de Aqmi (Ndlr: groupe rebelles touaregs au Nord du Mali). Il sera, par la suite formé à la confection d’explosifs.
Abdoul Kakim Mbacké Bao vit à Ouakam, il est père d’une fille. Il a fait des études jusqu’en classe de Terminale avant de suivre une formation en maintenance réseau. Il est accusé d’actes terroristes par menaces, financement du terrorisme et blanchiment de capitaux. Toutefois, il ne reconnait pas les faits qui lui sont reprochés. Et Lors de son interrogatoire, il s’est dit être surpris. Un récit empreint de contradictions. A rappeler qu’il fut interpellé au Burkina Faso.
Tout serait parti, selon l’accusé, d’un besoin pressant d’argent. Et c’est après en avoir parlé à une connaissance que ce dernier lui aurait signifié qu’il connait des gens qui pourraient le financer. Il s’agissait, effectivement des rebelles d’aqmi, groupe de rebelles touaregs.
« Vous aviez dit, lors de l’enquête, face au magistrat instructeur et devant votre avocat que vous étiez parti au Mali faire le djihad« , lui rappelle le juge Samba Kane qui se base sur l’ordonnance de renvoi du magistrat instructeur.
« Je vous jure que je n’ai pas dit ça…« , rétorque le sieur Mbacké Bao. Toutefois, non sans signifier que c’est le doyen des juge, lui même qui s’est trompé sur ses propos, qu’il n’aurait pas « bien entendu…« . Il poursuit: « Je suis allé les voir (…) mon but n’était pas de faire le djihad. J’ai juste voulu faire au Mali, un mois et profiter, afin de leur soutirer de l’argent« .
Cependant, il affirme avoir été financé, pour son voyage au Mali, par le frère de son contact, mais aussi par Saliou Ndiaye alias Baye Zal, un de ses co-accusés, qui lui a remis la somme de dix mille (10.000) F CFA pour l’aider dans son voyage.
Une fois au Mali, toujours selon ses dires, les djihadistes de Aqmi lui ont demandé de suivre une formation qui consistait à manier des armes de type Kalachnikov, des grenades lacrymogènes, des lances roquettes… Avant d’être formé en préparation d’explosifs.
Toujours selon Hakim Mbacké Bao, une fois sur place, ces djihadiste à qui il voulait extorquer de l’argent avant de repartir au Sénégal, auraient découvert ses intentions suite à une fouille de son sac.
« Ils ont découvert que je leur avait donné un faux nom. Ils ont découvert mon vrai nom en fouillant mon sac et en découvrant ma pièce d’identité. Je ne voulait pas suivre la formation, je l’ai faite malgré moi« , poursuit-il.
Abdou Hakim Mbacké Bao affirme n’avoir participé à aucun combat dans les rangs de Aqmi contre l’armée malienne, avant de se rétracter après que le président Samba Kane lui ait rappelé ses propos lors de son face à face avec le juge d’instruction. Parmi les rôles qu’il a joué dans les rangs des djihadistes extrémistes, il avait comme tâche de surveiller, pour le compte de ces terroristes, des prisonniers suédois, Sud-africains… « Je suis parti au Mali combattre accidentellement…« , précisera-t-il.
Toujours dans on interrogatoire, cette fois-ci devant le procureur, il maintient ses propos, c’est à dire être parti au Mali pour l’argent.
« Vous avez dit au magistrat instructeur et aux enquêteurs que vous êtes parti au Mali pour combattre, faire le djihad« , lui rappelle le représentant du ministère public.
« Ils ont exagéré mes propos (…) J’ai juste dit que j’y parti pour de l’argent…« , répondra-t-il.
Et par rapport à la spécificité de sa formation au Mali, il confie qu’il avait comme arme une Kalachnikov avant d’être « initié » en confection d’explosifs tout en montrant au procureur le procédé par lequel il faut passer pour faire une bombe.
SENEGO
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