« Il n’est pas prouvé que Jawad Bendaoud a fourni un hébergement à des terroristes (…) afin de les soustraire aux recherches », a déclaré la présidente du tribunal Isabelle Prévost-Desprez. A l’énoncé du verdict, Jawad Bendaoud, qui était jugé depuis le 24 janvier pour « recel de malfaiteurs terroristes », a levé les bras, tapé sur l’épaule de gendarmes et embrassé son avocat à l’annonce du jugement.
En revanche, Mohamed Soumah, lui aussi jugé pour « recel de malfaiteurs terroristes », a été condamné à cinq ans d’emprisonnement. Il avait eu le rôle d’intermédiaire : il avait mis en contact Hasna Aït Boulahcen, chargée de trouver une planque aux deux jihadistes en fuite, et Jawad Bendaoud. Le parquet avait requis quatre ans de prison contre lui.
Le troisième prévenu, Youssef Aït Boulahcen, jugé pour « non-dénonciation de crime terroriste », a lui été condamné à 4 ans de prison, dont un avec sursis. Le tribunal n’a toutefois pas demandé de mandat de dépôt pour ce prévenu qui comparaissait libre. Il est le frère d’Hasna Aït Boulahcen et le cousin d’Abdelhamid Abaaoud, l’un des cerveaux présumés des attentats. Le parquet avait requis cinq ans de prison contre lui.
Jawad Bendaoud, un délinquant multirécidiviste, encourait six ans de prison pour avoir mis à disposition d’Abdelhamid Abaaoud et de son complice, Chakib Akrouh, un squat où ils s’étaient repliés à Saint-Denis. Ils étaient arrivés le 17 novembre au soir dans l’appartement où ils sont morts le lendemain tôt dans l’assaut des policiers du Raid.
Surprise et colère des parties civiles
La relaxe de Jawad Bendaoud a été annoncée à la surprise genrale. Et elle est mal vécue par bon nombre de parents de victimes des attentats.
« J’ai la haine, j’ai envie de faire ma justice moi-même tellement je suis révolté. Je suis écœuré. C’est un beau parleur, il a enfumé la cour, ses avocats, tout le monde. Lui, il fait le beau. Nous, les parties civiles, on est comme des couillons à attendre. Et puis pour finir, il se passe rien », enrage Patrick Jardin, qui a perdu sa fille au Bataclan.
« Moi je sais que ma fille est décédée et que ces mecs-là sont complices des terroristes qui ont tué ma fille, et à ce titre-là, j’estime que c’est un manque de respect pour toutes les victimes, martèle-t-il. Je m’attendais à ce que la présidente donne un peu moins que ce qu’avait réclamé le procureur – même si je trouve que le procureur n’avait pas été bien méchant – là, relaxé, je tombe du grenier à la cave. C’est inadmissible. »
RFI

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