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Procès du 13-Novembre: dialogue de sourds avec Muhammad Usman, celui qui ne savait rien

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Après une semaine sans audience à cause du Covid-19, les interrogatoires des accusés se sont poursuivis, mardi 25 janvier, avec Muhammad Usman. Pour l’accusation, ce Pakistanais qui a fait le voyage de la Syrie vers l’Europe avec un coaccusé, Adel Haddadi, et les deux Irakiens futurs kamikazes du stade de France, devait faire partie des commandos. Mais ils ont été stoppés et détenus en Grèce en octobre 2015, avant d’être finalement interpellés en Autriche, un mois après les attentats. 

Les réponses de Muhammad Usman, en ourdou émaillé de quelques phrases en français, sont répétitives, souvent évasives ce mardi 25 janvier au palais de justice de Paris. L’accusé, qui nie le passé d’artificier d’un groupe terroriste que lui prêtent les renseignements pakistanais, affirme avoir étudié en madrasa jusqu’à ce qu’un recruteur, « qui avait un don pour retourner le cerveau des gens » dit-il, le persuade via internet de rejoindre l’organisation État islamique en Syrie.

« Je restais à la maison, j’allais à la mosquée, c’est tout »

Mais une fois sur place puis en Irak, « rien ». « Vous faites des milliers de kilomètres et vous ne faites rien ? » s’étonne le président. « Je restais à la maison, j’allais à la mosquée, c’est tout » soutient Usman.

« Je ne vais pas y revenir dix fois, mais il faut être logique. On vous fait venir du Pakistan et vous ne faites que lire et prier ? » s’agace le président, qui tente : « Vous aviez reconnu avoir combattu un mois à Falloujah. » « C’est faux, j’y suis resté quelque jours, je n’ai rien fait et je suis retourné à Raqqa », rétorque l’accusé.

« Et à Raqqa, vous faites quoi ? ». « Rien », maintient Usman, qui finit par reconnaître un entraînement de « deux jours » à la kalachnikov.

« Je ne pensais pas que ce serait un si grand attentat »

Et puis il y a cette mission qu’on lui confie. Une mission « martyre », avait-il admis durant l’enquête. Une « action violente », nuance-t-il aujourd’hui, précisant qu’il n’a « jamais voulu mourir » et n’a finalement accepté « de faire une vengeance » qu’après qu’on lui a montré des enfants tués dans des bombardements attribués à la France.

Sa réaction en apprenant depuis l’Autriche les attentats de Paris ? « J’ai été surpris, du coup j’ai abandonné la mission. » « Comment pouvez-vous avoir été surpris, et pourquoi n’êtes-vous pas alors rentré au pays », s’étrangle le président. « Je ne pensais pas que ce serait un si grand attentat, je ne savais rien », répète Muhammad Usman. 

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