Le représentant
spécial des Nation unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn
Chambas, à Dakar, en janvier 2015. SEYLLOU / AFPLe représentant spécial des
Nation unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, qui a
débuté une mission d’une semaine en Côte d’Ivoire, a appelé « à la retenue
tous les acteurs » de la présidentielle du 31 octobre. « Les
Nations unies invitent tous les acteurs à la retenue, à éviter les violences et
[les]
discours de haine. Nous exhortons les acteurs politiques ivoiriens à la
concertation », a dit M. Ibn Chambas à l’issue d’une audience avec le
président ivoirien, Alassane Ouattara, candidat à un troisième mandat
controversé.
« Nous avons
partagé les préoccupations des Nations unies sur la persistance de l’absence de
consensus sur certains aspects du processus », a souligné le représentant
spécial, alors que l’opposition accuse la commission électorale et le Conseil
constitutionnel d’être « inféodés » au pouvoir. « Ma visite
s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement des Nations unies pour
l’organisation d’une élection présidentielle pacifique, inclusive, transparente
et crédible », a-t-il rappelé. M. Ibn Chambas s’est entretenu dans
l’après-midi avec le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Koné, mais
aucun des deux hommes n’a fait de déclaration à l’issue de la rencontre.
M. Ibn Chambas « aura également une série de rencontres avec des
membres du gouvernement, les acteurs politiques, les représentants de la
société civile, des représentants du corps diplomatique », selon le
communiqué qui a précédé le début de la visite.
« Désobéissance
civile » L’ex-président ivoirien Henri Konan Bédié a appelé dimanche, au
nom de l’opposition, à la « désobéissance civile » face à la
« forfaiture » du président Ouattara. Elu en 2010, réélu
en 2015, M. Ouattara, 78 ans, avait annoncé en mars qu’il
renonçait à briguer un troisième mandat, avant de changer d’avis en août après
le décès de son dauphin désigné, le premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
La nouvelle
Constitution adoptée en 2016 limite à deux le nombre de mandats
présidentiels, mais le Conseil constitutionnel a estimé que son entrée en
vigueur avait remis les compteurs à zéro, ce que conteste farouchement
l’opposition. Des violences, dans le sillage de l’annonce de la candidature du
président Ouattara, ont fait une quinzaine de morts en août.
Les candidatures de
Laurent Gbagbo, 75 ans, qui vit à Bruxelles dans l’attente d’un possible
appel de la Cour pénale internationale (CPI) après son acquittement en première
instance de crimes contre l’humanité, et de Guillaume Soro, 47 ans,
ex-chef de la rébellion et ancien premier ministre, en exil en Europe, ont été
rejetées par le Conseil constitutionnel, au grand dam de leurs partisans. Les
deux hommes ont été condamnés par la justice ivoirienne à des peines de vingt
ans de prison.