Contribution
Président-politicien, messieurs les juges, Khalifa Ababacar Sall a bon dos ! (Par Mody niang)
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5 ans ..Date :
Par
Mamadou diaga
Le Maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall (KAS), croupit en prison depuis le 7 mars 2017. Traduit devant le juge, il a été condamné en première instance à cinq ans de prison ferme et à une amende de cinq millions de francs CFA, pour les délits de « faux et usage de faux » et « escroquerie portant sur des deniers publics », exactement sur un milliard 800 millions de francs CFA.
La défense de KAS a naturellement interjeté appel et n’attendra pas longtemps : le Président de la Cour d’Appel fixe le début du procès au 9 juillet 2018, soit seulement un peu plus de trois mois après. Cette diligence n’a pas échappé aux Sénégalais, même pas au moins avertis d’entre eux.
Elle en rappelle d’autres, qui ont caractérisé des décisions antérieures, notamment la transmission du Rapport qui incriminait KAS au Parquet, le traitement du dossier par le Procureur de la République et, immédiatement après lui, par le juge chargé de l’affaire. Le verdict de l’Appel n’attendra pas non plus : il sera rendu le 30 août prochain.
A moins d’un miracle, le jugement de première instance sera confirmé. A la rigueur, la première condamnation pourrait être allégée, en tout cas pas au point de permettre à KAS d’être candidat à l’élection présidentielle du 24 février 2019. C’est mon humble point de vue, celui d’un modeste citoyen qui, n’étant pas juriste et n’ayant pas lu le rapport qui incrimine KAS, ne s’est jamais prononcé sur le fond de l’affaire.
Ce qui me navre, par contre, et que j’ai plusieurs fois crié haut et fort, c’est l’acharnement sur la seule personne de KAS, le traitement de Kumba amul ndey qui lui est réservé. A supposer qu’il soit coupable des différents délits qui lui sont reprochés, notamment de « l’escroquerie portant sur des deniers publics » à hauteur d’un milliard 800 millions ! Combien sont-ils, dont les dossiers beaucoup plus lourds que celui de KAS, dorment sous le coude du président-politicien et sur la table du Procureur de la République de Dakar ?
J’ai passé en revue, dans plusieurs contributions, certains de ses dossiers en me fondant sur des documents officiels, rendus publics pour nombre d’entre eux. Je ne m’attarderai surtout pas sur ceux des deux amis du président-politicien et responsables politiques à Thiès et à Ndioum. Il s’agit naturellement de Cheikh Oumar Hanne et de Ciré Dia.
Le président-politicien, les juges et même le commun des mortels savent parfaitement qu’ils ont fait pire que KAS et continuent tranquillement leurs massacres des deniers publics, qui alimentent leurs activités politiciennes et électoralistes, pratiquement au su et au vu de tout le monde.
Je m’appesantirai, par contre, pour rappel, sur l’un des lourds dossiers d’un déjà candidat déclaré à l’élection présidentielle du 24 février 2019. Il a même commencé tranquillement sa campagne électorale alors que, si nous avions à la tête de notre pays un Président de la République digne de ce nom, respectueux de sa fonction comme de l’opinion publique, ce candidat déclaré, Samuel Sarr en l’occurrence, aurait bien d’autres préoccupations aujourd’hui.
Entre l’homme et moi, il n’y a aucun contentieux et il ne saurait y avoir d’ailleurs. Nous ne nous connaissons pas, sinon que de nom.
Nous avons emprunté, dans la vie, des chemins différents. L’homme me laisse, peut-être même, l’impression d’être courtois et sympathique. Nous avons eu à échanger deux ou trois mails relativement à mes contributions, lui prenant toujours l’initiative.
« Même si je ne suis pas d’accord avec toi, même si nous n’avons pas la même vision (…) », commençait-t-il toujours ses mails, avant de me porter la contradiction sur tel ou tel point, avec une courtoisie que je lui rendais bien. Il comprendra que notre pays traverse un point de non retour et que la langue de bois ne devrait plus y être de mise.
Donc, c’est une injustice et un parti-pris flagrants que M. Sarr hume l’air de la liberté et fasse déjà tranquillement campagne pour une élection présidentielle dont tout est mis en œuvre pour en écarter KAS. Je rappelle que, dès que le Rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) mettant en cause la gestion (de la caisse d’avance) du Maire de Dakar a été transmis au Parquet, j’ai fait publier, notamment au quotidien ‘’Walfadjri’’ du 22 février 2017, une contribution ayant pour titre : « Transmission au Parquet d’un rapport de l’IGE mettant en cause la gestion du Maire de Dakar : une diligence inhabituelle et suspecte. »
Dans la contribution, j’ai donné des exemples concrets tirés du « Rapport public sur l’Etat de la Gouvernance et de la Reddition des Comptes » de l’Inspection générale d‘Etat (IGE), juillet 2013 et juillet 2014. Le lecteur intéressé pourrait se reporter à ces deux rapports, surtout à celui de juillet 2013, qui met en évidence des ‘’cas flagrants de mauvaise gestion’’.
C’est notamment le cas de la gestion catastrophique du Festival mondial des Arts nègres (FESMAN) dont le Rapport est sous le coude du président-politicien qui l’a lui-même reconnu publiquement, justifiant ce choix inédit par le fait qu’il ne peut pas envoyer en même temps en prison le frère (Karim) et la sœur (Sindièly). Le rapport de l’IGE de juillet 2013 met en évidence d’autres actes caractérisés de mal gouvernance financière. Le lecteur qui s’y reporte aura l’embarras du choix.
Il pourrait cependant s’arrêter sur le cas flagrant de la Société africaine de Raffinage (SAR), avec les ‘’hauts faits d’armes’’ de Samuel Sarr, ancien Directeur général de la SENELEC et ancien Ministre de l’Energie. Les contrôleurs de l’IGE rappellent que la SAR importe du pétrole brut en vue de le raffiner pour assurer l’approvisionnement régulier du marché sénégalais en divers produits finis.
Leur Rapport précise que la Société a importé en 2008 une cargaison de 122 222 tonnes de pétrole brut auprès du fournisseur Arcadia Petroleum Limited (APL), qui l’a expédié à partir du Nigeria, à bord du « M/T OLINDA ».
On se rappelle que cette cargaison contenait une énorme quantité d’eau mélangée au pétrole et a été, de surcroît, importée par la SAR « dans des conditions marquées par bien des irrégularités, manquements et autres dysfonctionnements », précisent les contrôleurs de l’IGE. Ces irrégularités et autres manquements gravissimes ont été décrits en détail dans le Rapport de 2013, notamment aux pages 116-120.
En particulier, l’importation de la cargaison ‘’Olinda’’ n’avait fait l’objet d’aucun appel d’offres, ni de l’application des dispositions du Code des Marchés publics alors en vigueur, ni de l’application de la procédure interne d’appel à la concurrence de la SAR. Au total, selon l’IGE, quatorze (14) cargaisons (9 en 2008 et 5 en 2009) seront importées exactement dans les mêmes conditions et auprès du même fournisseur, pour une valeur globale de quatre cent quatre-vingt-quinze milliards trois cent soixante-cinq millions (495 365 000 000) de francs CFA.
C’est énorme !
Le plus surprenant encore, c’est que le même fournisseur APL avait été choisi « sur simple instruction de l’ancien Ministre de l’Energie adressée à l’ex-Président du Conseil d’Administration de la SAR par lettre confidentielle n° 00159/ME/CAB du 05 mai 2008 ».
Ce qui est plus grave encore c’est que, dans sa fameuse lettre, notre ministre demandait que « la SAR ne fasse pas d’appel d’offres pour son approvisionnement en pétrole brut, invoquant un contrat de gouvernement à gouvernement ‘’G to G’’ supposé lier le Nigeria au Sénégal, dans le domaine de la fourniture de pétrole brut ».
Or, ce contrat ‘’G to G’’ n’a laissé aucune trace à la SAR, où il était inconnu de tous les responsables de la Société comme du successeur de Samuel Sarr. Il n’existe donc nulle part ailleurs, et a été sûrement le fruit de sa seule imagination, pour s’enrichir rapidement et largement.
Le pétrole était donc importé en l’absence de tout document de commande, sur la base d’un ‘’contrat’’ conclu entre deux parties (le ministre et APL), le 05 juin 2008, et qui fixe un prix comportant un différentiel de 6,15 dollars US par baril. Un « différentiel excessif, comparé aux différentiels négociés avec les ‘’traders’’ à la suite des appels d’offres pour des cargaisons similaires », de l’avis des dirigeants de la SAR.
Pour mieux confondre notre ministre bourreau de deniers publics, le Rapport, révèle ceci : « la Société TOTAL, par la voie d’un de ses anciens administrateurs à la SAR avait même offert de livrer à la raffinerie une cargaison de pétrole brut, moyennant un différentiel d’environ 3 dollars US par baril, ce qui n’avait pas été accepté. Le mémorandum qu’il a établi à ce sujet confirme bien que le différentiel se situait à cette période à 3,30 dollars US par baril ».
Le brigandage organisé par l’ancien Ministre de l’Energie aura donc fait perdre à la SAR, pour chaque baril de brut, la différence entre les 6,15 dollars payés à APL et les 3,3 dollars US de l’offre de vente faite par TOTAL. Cette perte « calculée en appliquant les mêmes paramètres que pour déterminer la valeur-facture de l’ensemble de la cargaison », équivaut à deux milliards cent soixante quatorze millions huit cent soixante quinze mille cent quatre-vingts trois (2 174 875 183) francs CFA. . Combien de milliards ce fameux contrat ‘’G to G’’ lui a-t-il rapportés ? On peut se poser légitimement la question.
Les contrôleurs de l’IGE ne se sont pas arrêtés en si bon chemin : ils ont aussi mis en évidence de nombreuses autres pertes importantes pour la SAR (Rapport du 13 juillet, pp. 119-120). En particulier, en achetant délibérément de l’eau au prix du pétrole brut, la SAR aura perdu un montant d’un milliard cent soixante-quatre millions trois cent six mille neuf cent quarante-huit (1 164 306 948) francs CFA, auquel plus de cinq milliards sont venus s’ajouter, « du fait des retards dans la fabrication de ces produits raffinés et à l’évolution moins favorable de leurs prix de vente ».
En agrégeant les différents manques à gagner, pertes et autres surcoûts, le Rapport de l’IGE estime le préjudice globalement subi par la SAR, pour la seule importation OLINDA, « au moins à neuf milliards sept cent quatre-vintg- seize millions sept cent soixante-neuf mille soixante-dix-sept (9 796 769 077) francs CFA ».
Le Rapport relève aussi « la forte présomption de collusion d’intérêts avec le fournisseur APL au préjudice de la SAR, avec la complicité de l’ancien Ministre de l’Energie et de l’ancien Directeur général de la (Société) ».
Et, pour ces forfaits cumulés, « l’IGE (proposait) l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre de l’ancien Ministre de l’Energie et de l’ancien Directeur général de la SAR ». Proposition restée jusqu’ici sans suite, malgré la flagrance des crimes mis en évidence.
Voilà, pour résumer les actes de brigandage financier – il y en bien d’autres dans le Rapport de l’IGE – de l’ancien ministre Samuel Sarr ! Combien de milliards a-t-il soustraits à la SAR, donc à toute la collectivité nationale ? Le candidat déclaré à la Présidence de la République est fortement impliqué dans d’autres dossiers aussi sulfureux que celui de la SAR.
J’en passerai en revue un dans ma prochaine contribution. On n’oubliera pas, non plus, qu’il figure en bonne place sur la liste des vingt-cinq compatriotes accusés d’enrichissement illicite. Pourtant, il n’est pas inquiété le moins du monde et se la coule douce entre Dakar et Touba, son refuge préféré.
Pas seulement d’ailleurs : malgré les nombreux forfaits à son passif, il se porte candidat à l’importante fonction présidentielle et s’est lancé déjà en campagne électorale. Pendant, ce temps, KAS est en prison et tout est mis en œuvre pour l’y maintenir et l’empêcher de jouir des mêmes droits que ce Samuel Sarr, dont nous venons de passer en revue seulement quelques forfaitures. Amnesty International a-t-elle tort de nous pointer du doigt dans son dernier rapport ?
Le président-politicien et les juges qui ont en charge l’affaire du Maire de Dakar ont-ils vraiment la conscience tranquille ? Ne vont-ils pas conforter nombre de Sénégalaises et de Sénégalais dans leur sentiment, peut-être leur conviction, que notre justice devient de plus en plus une justice sélective, manifestement à deux vitesses ? Ces questions, nous ne pouvons pas ne pas nous les poser. Et nous nous les posons avec toute la force dont nous sommes capables.
Dakar le 22 août 2019
Mody Niang
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Retour en zone, après 5 années + 2! (Par Djibril SARR).
Publié il y'a
2 ans ..Date :
22 janvier 2022Par
Marie
Au basket c’est une faute. Lorsqu’on revient dans sa zone, quelle que puisse être la durée.
S’il y’a ce rappel dans un contexte plutôt CAN et non d’Afrobasket, c’est parce que nous en arrivons au terme d’une longue quinzaine de réconciliation entre la plupart des élus et leurs collectivités respectives. Quinze jours pendant lesquels vous avez quotidiennement vu vos élus.
Pourtant, il y’a plus de cinq années passées plus deux bonus, la plupart s’était battu pour le fauteuil de maire ou de président de conseil départemental, avant de déserter ces localités lointaines, au profit d’un cumul exagéré et illogique d’emplois inaccessibles à une bonne partie d’une jeunesse en quête d’occupation.
Il y’a deux semaines déjà que sonnait l’heure de retour en zone. Une occasion pour ces collectivités orphelines de retrouver au quotidien pendant 2 semaines, les sourires charmeurs de leurs élus perdus de vue et qu’ils n’apercevaient par chance, que pendant leur passage le temps d’un week-end.
Pour nous autres populations, la vigilance et l’éveil des consciences nous dictent un choix responsable où aussi bien les nouveaux candidats que les performants parmi les anciens ont leur chance à jouer.
Donnons l’opportunité à ceux qui ont un programme clair, la capacité, la détermination, la maturité et le temps, de dérouler leur mission. Faisons attention aux marchands d’illusions mais également aux arrogants, aux irresponsables, aux belliqueux et aux incendiaires.
Nos choix doivent être éclairés, argumentés et raisonnables.
Dans certaines contrées desservies par les politiques publiques, n’attendons surtout pas que l’insécurité, l’obscurité, la faible scolarisation, la précarité sanitaire, les inondations, l’absence d’assainissement, les moustiques, entre autres, viennent nous rappeler notre mauvais choix.
Ne confondons ni religion, ni confrérie, ni coloration politique, ni lien familial avec le choix utile à la localité.
Cultivons le travail, la rigueur, la persévérance, l’endurance, la simplicité, la responsabilité, le sens de la mesure, l’humilité, l’acceptation, pour savoir compter sur nous-mêmes dans les conditions que nous réserve le destin, le hasard ou Dieu selon nos croyances.
Ne troquons pas notre devoir d’exiger des résultats à nos élus dans l’amélioration de notre qualité de vie à travers des équipements et des services collectifs contre un simple soutien financier aux cérémonies socio-culturelles, sportives et religieuses.
Changeons de paradigmes en portant nos choix sur des compétences éclairées et engagées, sans les soumettre au prix de leur intimité, d’invectives et de violence familiales.
Exigeons en revanche, des résultats qui ne sauraient provenir que d’une bonne planification, une réalisation correcte, un suivi régulier, un contrôle rigoureux et une amélioration continue, soutenus par une communication inclusive.
Que le vote de ce dimanche 23 janvier 2022 traduise nos choix libres des personnes en charge de la destinée de nos collectivités respectives.
Qu’il se déroule dans la paix et le fair-play, pour une reprise en main dès le lendemain, des dossiers en souffrance par le simple fait de cette période de retour en zone, de personnalités indivisibles à responsabilités plurielles en quête de base solide capable de leur garantir une longévité improbable dans nos instances de gouvernance. Nos plans de développement doivent être traduits en plans d’actions qui survient aux hommes qui les portent.
Djibril SARR
CEO SECURIZONS
Actualités
Plaidoyer pour les habitants de Keur Massar et des populations sous les eaux (par Alioune Badara Seck)
Publié il y'a
2 ans ..Date :
25 août 2021Par
Marie
La pandémie liée à la Covid 19 et les inondations dans la banlieue de Dakar en Septembre 2020, avaient fait vivre le martyre aux populations notamment celles de Keur Massar.
Suite à cette période vécue avec de grandes difficultés par les populations et les promesses fermes de l’État du Sénégal à travers ses représentants que le supplice jadis traversé par les habitants de la banlieue ne se réitérerait plus, l’espoir semblait être permis pour cet hivernage 2021.
Hélas, dès les premières gouttes de pluie, tous les espoirs s’évaporèrent et laissèrent place aux inondations habituelles et à leurs lots de souffrances.
Le spectacle désolant des femmes désemparées et des pères de famille réduits à l’impuissance devant la montée des eaux déferlantes est une atteinte à la dignité humaine.
Des autorités responsables auraient pris toutes les dispositions nécessaires afin que pareille calamité ne se répète plus.
Nul ne peut comprendre qu’un tel calvaire se soit produit l’année précédente après les pluies du 5 et 6 septembre 2020 et que onze mois plus tard, l’on se retrouve avec le même désolant spectacle de maisons et de routes envahies par les eaux, de familles déplacées, de milliers d’hommes et de femmes mis dans la précarité.
La responsabilité des autorités du Sénégal est engagée au premier chef et les habitants de Keur Massar et de la banlieue exigent des réponses.
Les populations exigent une réponse immédiate de l’Etat du Sénégal combinée à la mise en place d’une solution structurelle qui réglera définitivement le problème des inondations. La souffrance n’a que trop duré.
L’Etat doit en urgence :
1. doter tous les quartiers sous les eaux de pompes de grande capacité et en quantité suffisante pour rapidement évacuer les eaux de pluie. La saison des pluies n’a pas encore pris fin.
2. assister toutes les familles sous les eaux ainsi que les familles déplacées et qui font face à d’énormes difficultés matérielles et financières pour assurer leur survie quotidienne. Mettre un place un plan d’urgence d’assistance des familles.
3. finaliser le plus rapidement possible les interconnexions entre les bassins et fournir des délais précis de réalisation. Sans quoi des bassins construits isolément ne peuvent régler le problème d’évacuation des eaux.
4. associer les délégués et représentants des quartiers de Keur Massar au suivi et contrôle des travaux. Il n’est pas crédible de vouloir régler le problème de Keur Massar et de la banlieue en excluant du processus les populations et leurs représentants.
Avec tous les milliards dépensés dans le cadre du programme décennal de lutte contre les inondations, notamment dans sa composante PROGEP (Projet de Gestion des Eaux Pluviales), les habitants de la localité n’attendent pas moins de l’État du Sénégal.
Alioune Badara Seck
Syndicaliste
Leader de la coalition Taxawu Keur Massar Jotna
Actualités
HISSEIN HABRÉ VA EN PAIX : UN NOM, UN HOMME ET UN DESTIN (Par Brahim OGUELEMI )
Publié il y'a
2 ans ..Date :
25 août 2021Par
Marie
C’est avec le cœur lourd et la gorge nouée que nous venons d’apprendre le décès ce matin de l’ancien Président du Tchad Hisseine Habré, décès survenu à la suite d’une contamination de Covid-19. En ces instants sombres et troubles, nous présentons nos condoléances les plus attristées et les plus émues à sa famille nucléaire, à ses proches, à ses connaissances, au peuple Tchadien et au peuple Africain tout entier !
Mais quel héritage l’homme aura-t-il légué à la postérité ?
L’histoire retiendra à jamais que le Président Hissein Habré fut celui qui aura sauvé la bande d’aouzou contre l’occupation libyenne de Kadhafi. Par-là même, il aura ainsi sauvé tous les pays limitrophes du Tchad contre la folie démentielle de Kadhafi. Le Président Camerounais Paul Biya s’était même confessé auprès du Président Habré au lendemain de la libération du Tchad en lui ayant dit en substances que : « Mon frère, tu nous a sauvés. Sans toi Kadhafi aurait annexé et marché sur tous les pays limitrophes du Tchad ».
Hissein Habré c’est aussi celui qui aura refusé de brader les ressources naturelles du Tchad au profit du consortium des firmes multinationales occidentales. Il aura tenu simultanément et parallèlement tête à l’invasion libyenne, à l’impérialisme, au néocolonialisme et à la finance internationale mondialisée ainsi qu’à leurs valets locaux. Son caractère était foncièrement forgé et tempéré dans le fer ardent de la lutte et de son corollaire la résistance.
Pour son patriotisme et pour son nationalisme, le Président Habré fut seul contre le reste du monde dans un monde où de plus en plus les dirigeants du Sud s’aplatissent si facilement face aux injonctions politiques et économiques injustes du Nord au grand dam des intérêts vitaux et stratégiques des populations du Sud.
C’était dans un contexte où l’Occident employant tous ses moyens stratégiques et ses armadas et en cela épaulé par la Libye, le Soudan et les négres de maison que le Président Hissein Habré était parti en ayant préféré laisser le Tchad dans une situation relativement stable. Aujourd’hui 31 ans plus tard, il est rappelé vers son Seigneur. Mais il est rappelé vers son Seigneur en ayant toujours gardé tenaces sa fierté, sa conscience patriotique et son amour-propre pour n’avoir point servi le Tchad sur un plateau d’argent à ses ennemis et notamment aux prédateurs financiers et économiques du pays.
Donc, au regard de toutes ces raisons susmentionnées, nous pouvons tirer les légitimes et objectives considérations suivantes sur l’homme : il fut intègre et incorruptible, digne et fier, patriote et nationaliste, courageux et téméraire, travailleur et exigeant, instruit et cultivé, héros et libérateur, résistant et vainqueur. L’homme n’aura pas, pour ainsi dire, vécu inutilement. Il y’a apporté, considérablement, sa part de lumière sur la grande phare qui éclaire la longue marche de ce monde.
L’homme est parti mais son combat, sa lutte et ses œuvres demeureront à jamais dans la postérité. La jeunesse Tchadienne en particulier et celle Africaine en général, auront tout à gagner à s’inscrivant dans la dynamique du noble sentier de la résistance et de pouvoir ainsi vaincre la couleuvre tentaculaire qu’est la Françafrique qui n’a semé et qui continue toujours de semer mort, désolation, tristesse, chaos, pillage, vol, humiliation et bradage sur le continent africain depuis le début des années 60.
LA LUTTE CONTINUE ! LE COMBAT CONTINU !LES PATRIOTES TCHADIENS VAINCRONT !LES PATRIOTES AFRICAINS VAINCRONT !
HISSEIN HABRÉ VA EN PAIX !QUE LE PARADIS SOIT VOTRE DEMEURE ÉTERNELLE !
Brahim Oguelemi, Dakar le 24 août 2021, depuis l’hôpital principal.
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