En marge de la dernière réunion du Crd, présidé par le ministre Oumar Gueye, à l’hydrobase, les maires du département de Podor ont exprimé leur reconnaissance et leur gratitude au président Macky Sall, pour la bonne diligence qu’il a apportée à la mise en place de deux programmes intitulés « Papic » et « Pagor » de développement local financés par la coopération espagnole et qui permettront de contribuer efficacement à la mise en œuvre du Pse.
Ces deux programmes, financés par la Coopération Espagnole, pour un coût global de près de 900 millions Cfa, ont été lancés officiellement par le ministre Oumar Gueye, le 17 juin dernier, dans la capitale du Nord. Dix-huit communes du département de Podor bénéficient de ces deux projets.
Enjeux du Papic
S’adressant à la presse, ces maires de Podor ont rappelé que es limites objectives notées dans l’espace du développement local et de la décentralisation sont identifiées dans le PROACT comme des défis majeurs. En effet, ceux-ci affectent sérieusement les capacités d’investissements des collectivités territoriales.
Sans être exhaustifs, les défis tournent essentiellement autour de l’étroitesse du financement du développement territorial caractérisé, entre autres, par la faiblesse des ressources de transferts financiers de l’État aux CT (FDD, FECT et BCI), l’incohérence des critères de répartition et des mécanismes de financement expérimentés (sauf pour le FECT), l’insuffisante valorisation de la fiscalité locale, du partenariat public privé, du financement direct, du contrat-plan, de l’emprunt, de la coopération décentralisée et transfrontalière et d’autres mécanismes innovants.
Le manque de viabilité et d’attractivité des territoires qui réduit l’accès des populations, à la fois à l’emploi et aux infrastructures, équipements et services publics et privés de la vie courante (transport, communication, éducation, santé, action sociale, eau, …) et la valorisation des potentialités de développement des territoires, figurent en bonne place dans ces défis.
Pour y faire face, l’AECID (Coopération espagnole), selon ces maires interrogés, souhaite accompagner le Gouvernement du Sénégal pour mieux soutenir les Collectivités territoriales à améliorer leur capacité d’investissement. D’où la mise en place du Projet d’appui aux plans d’investissements communaux de 18 CT du département de Podor (PAPIC).
Il s’agit d’un projet d’investissement complémentaire au PAGOR doté d’un montant d’un million d’euros, octroyé au Ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires (MCTDAT) afin d’améliorer la gouvernance budgétaire des 18 Communes ciblées. Le PAPIC s’aligne également au PACASEN URBAIN. Ainsi, le soutien sera accordé aux 18 Communes du département Podor qui n’ont pas pu intégrer le PACASEN URBAIN. Il s’agit des communes de : Méry, Doumga Lao, Madina Ndiathbé, Mboumba, Walaldé, Aéré Lao, Gamadji Saré, Dodel, Guédé Village, Guédé Chantier, Démette, Bodé Lao, Fanaye, Ndiayene Pendao, Mbolo Birane, Boké Dialloubé, Galoya Toucouleur et Pété.
Perspectives du Pagor
Les résultats de 22/23 CT du département de Podor montrent un gap d’au moins 30 points pour atteindre le niveau requis de performance. Les limites qui entravent la performance sont : la faible prise en charge des rôles et responsabilités des élus et leur personnel ; l’insuffisance des ressources humaines de qualité, le manque de ressources financières et matérielles, la faible valorisation des espaces de dialogue et de concertation avec les différents acteurs du territoire. L’exercice de la fonction d’état civil par les CT, souffre-t-il de beaucoup de manquement en termes de fiabilité, de sécurité et de durabilité. En effet, précisent nos interlocuteurs, en présence de certains experts de l’Ard, il est fréquent de trouver surtout en milieu rural, des centaines d’enfants sans acte de naissance. Dans le département de Podor, ce phénomène se pose avec acuité surtout dans les zones les plus reculées notamment dans le Diéri ou les populations doivent parcourir plus de 80 kilomètres pour les actes d’état civil. Cette tendance est confirmée par les résultats de l’évaluation des performances des CT qui montre la très moyenne fonctionnalité (1.5/3 points) des centres d’état civil dans les 2/3 des communes. Pour y faire face, l’AECID souhaite accompagner le Gouvernement du Sénégal pour mieux soutenir les Collectivités territoriales à améliorer leur gouvernance institutionnelle et technique ainsi que la modernisation du système d’état civil. D’où la mise en place du PAGOR qui ambitionne de renforcer les capacités managériales, techniques et financières des CT et de promouvoir des mécanismes citoyens de participation au processus décisionnel pour un développement territorial harmonieux et durable. Awa Diagne Sall Kharachi
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