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Mimi Touré : « Karim Wade ? C’est la fin de l’histoire »

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L’ancienne Premier ministre Mimi Touré demande à l’opposition de prouver que le pouvoir prépare, comme elle le déclare, un hold-up électoral. Et indique que l’affaire Karim Wade est définitivement classée. Malgré l’injonction du Comité des droits de l’homme de l’Onu. Entretien.

La tension est perceptible dans le pays à trois mois de la présidentielle. Faut-il s’inquiéter ?
Je trouve le climat plutôt apaisé. J’ai conduit plusieurs missions d’observation  dans des pays africains. À trois mois des élections, en Afrique, c’est souvent des moments d’angoisse générale. La situation de notre pays est différente.

Votre lecture de la situation ne traduit-elle pas un déni de la réalité ?
Nous avons une démocratie majeure avec des acteurs qui, malgré leur rhétorique guerrière, restent dans la tradition pacifiste de notre vie politique. L’opposition a manifesté hier, maigrement c’est vrai- les rangs étaient plutôt dégarnis-, mais je salue aussi le caractère pacifique de leur démarche. La situation du pays est tout à fait normale : le Président préside, le gouvernement gouverne, l’opposition s’oppose et les citoyens vaquent à leurs occupations respectives. Incha Allah, il en sera ainsi jusqu’au 24 février prochain et au-delà, car la démocratie sénégalaise est solidement ancrée et les électeurs matures. Ils savent qu’ils s’exprimeront librement dans les urnes au moment venu.

L’opposition n’est pas de votre avis. Elle dénonce une gestion opaque du fichier électoral, soupçonnant votre camp, celui présidentiel, de vouloir détourner la volonté du peuple…
Objectivement, il faut dire que l’opposition n’est vraiment pas raisonnable. Elle se comporte comme un enfant gâté qui demande un jouet et dès qu’il l’a, réclame à nouveau, à  grands cris un deuxième jouet puis un troisième et un quatrième. L’opposition a voulu et obtenu la refonte complète du fichier électoral. Ce fut une première et cela a été très onéreux. Ensuite, elle a demandé et obtenu l’audit du tout nouveau fichier déclaré fiable à 98% par des consultants indépendants de l’Union européenne. Puis, l’opposition a demandé et obtenu la mise à disposition du fichier électoral. Actuellement, tout électeur peut consulter librement le fichier électoral. Le gouvernement a donné amplement les preuves de sa bonne volonté à conduire une élection libre et transparente.

Le Pds et ses alliés avancent que le fichier mis à leur disposition n’est pas le bon. Ces réserves ne nécessitent-elles pas de la part du gouvernement des efforts supplémentaires de transparence dans la gestion du processus électoral ?
Visiblement, l’opposition cherche prétexte  à querelle et elle y arrive difficilement. L’opposition veut maintenant le fichier des cartes d’identité tout en sachant que c’est impossible car les citoyens ont droit à la protection de leurs données personnelles. En réalité, l’opposition cherche matière à bagarre, mais il n’y en a  pas car ça fait longtemps que le processus électoral du Sénégal est rodé et il est aussi incorruptible. Sinon l’opposant Macky Sall ne serait pas arrivé au pouvoir.

« Comme la cigale de la Fontaine, l’opposition a beaucoup chanté dans les médias pendant que, comme la fourmi de la fable, le Président Macky Sall travaillait sans relâche. »

Pourquoi l’opposition continue-t-elle de vous accuser de vouloir commettre un hold-up électoral ?
Que ces membres de l’opposition expliquent aux Sénégalais comment ce hold-up, qui n’existe que dans leur imagination, va se faire ? Il est impossible de frauder au Sénégal. Qu’ils apportent les preuves de ce qu’ils disent aux Sénégalais et à la communauté internationale !  Ce sont des allégations non sérieuses de nature à expliquer plus tard leur déroute électorale. L’opposition n’a pas travaillé pendant sept ans. Et comme la cigale de la Fontaine, elle a beaucoup chanté dans les médias pendant que, comme la fourmi de la fable, le Président Macky Sall travaillait sans relâche. Aujourd’hui, l’opposition n’a que la théorie du complot imaginaire comme argument qu’elle essaye de faire prospérer. Mais les électeurs sénégalais ne sont pas dupes.

Autre point de discorde : la justice. En tant qu’ancienne Garde des Sceaux, pouvez-vous défendre que le secteur est indépendant par rapport à l’exécutif ?
Je pense que le justice suit le cours normal de sa vie. Les procureurs sont les maîtres des poursuites et représentent le ministère public, c’est-à-dire vous, moi et tous les citoyens; les avocats défendent leurs clients librement et les juges prennent leurs décisions en leur âme et conscience. Si vous faites référence à Karim Wade, il n’est quand même pas le seul justiciable du Sénégal. De nombreux Sénégalais ont eu maille à partir avec la justice, son seul cas ne suffit pas à rendre complexe l’institution judiciaire qui existe depuis notre indépendance.J’ai eu à travailler avec les magistrats et je peux vous dire qu’ils méritent d’être respectés. Je ne connais pas de pays qui peut fonctionner sans une justice respectée par les citoyens. Il faut développer l’éducation citoyenne pour le respect de nos institutions, y compris la justice.

« Karim Wade a demandé et rempli les conditions d’obtention de la grâce présidentielle. Donc lui-même a fermé son propre dossier judiciaire. C’est la fin de l’histoire. »

 

Le récent avis du Comité des droits de l’homme de l’Onu, qui demande au Sénégal de réexaminer la condamnation de Karim Wade, ne risque-t-il pas, entre autres cas de rappels à l’ordre et de suspicions, de ruiner la respectabilité de cette justice ?
Le Comité des droits humains est composé de 18 experts qui se réunissent en leurs noms personnels, pas au nom de leurs États. Ils émettent des avis et recommandations. Ils ne sont pas plus connaisseurs du Droit que tous les magistrats du monde réunis. Ils sont utiles, c’est vrai, mais ils n’ont pas la science juridique infuse non plus. Sur la cas Karim Wade, leurs recommandations sont en retard sur les événements.

Et sur le fond ?
Karim Wade a demandé et rempli les conditions d’obtention de la grâce présidentielle tel que défini par le code de procédure pénale. Pour bénéficier de la grâce présidentielle, il faut que le requérant incarcéré ait épuisé toutes les voies de recours judiciaires. Ce que le sieur Karim Wade a eu à faire. Donc lui-même a fermé son propre dossier judiciaire. C’est la fin de l’histoire. Pour revenir au Comité des droits humains de l’ONU, il n’est ni une cour ni un tribunal. Dans le jargon des Nations Unies qui est très précis, le Comité ne délivre pas des décisions judiciaires mais formulent des observations et des recommandations.

Soit. Mais il n’y a pas de fumée sans feu. Les observations et recommandations en question sont motivées. Et en l’occurrence, elles disent que le droit de Karim Wade à un procès équitable, a été violé.
Cette différence de termes et de langage n’est pas un hasard. Cela veut dire que les recommandations du Comité des droits humains des Nations Unies ne sont pas exécutoires, elles ne s’imposent absolument pas aux Etats. Pour revenir à Karim Wade, son cas est à classer au registre de l’autorité de la chose jugée.

Karim Wade a annoncé lui-même son retour au Sénégal…
La liberté d’aller et de venir est un droit consacré. S’il veut revenir dans son pays, je ne vois pas de problème. Le code pénal est de portée générale et s’applique à tous les justiciables. Il est clair quant au paiement des amendes infligés. Donc, la question est à poser au sieur Karim Wade, qui a eu le temps de connaître le code pénal durant ses trois années carcérales.

Vous êtes chargée de coordonner le parrainage pour Macky Sall. Où en êtes-vous ?
À dix jours de la date de dépôt des candidatures, nous avons engrangé plus de deux millions de parrainages valides. Mais nous allons poursuivre nos efforts dans la dernière ligne droite. Ceci nous rend très optimistes pour la suite des événements. Ça met du baume au cœur à toute notre majorité car notre président a fait du très bon travail en sept ans et les citoyens le lui reconnaissent.

seneweb

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Guédiawaye : Ahmed Aïdara retire à GFC son stade, Lat Diop annonce une plainte

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Dans une correspondance adressée à Lat Diop, président de GFC et responsable local de Benno, le maire Yewwi de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, annonce la suspension «pour un temps» de la convention dans le cadre duquel la mairie met à la disposition du club le stade Ibrahima Boye. Celle-ci a été signée sous le magistère de son prédécesseur, Aliou Sall.

D’après Les Echos, Ahmed Aïdara a invoqué «un déficit budgétaire criard». Ainsi, renseigne le journal, GFC a jusqu’au 1er octobre prochain à 18 heures pour vider les lieux. L’édile de Guédiawaye offre cependant la possibilité de renouveler la convention «dans d’autres circonstances particulières qui seront définies d’accord parties».

Les Echos rapporte que Lat Diop ne l’entend pas de cette oreille. «Il veut nous retirer le stade que Aliou Sall avait mis à notre disposition sur la base d’une convention de quatre ans, en contrepartie de l’appui financier que la ville devait octroyer à GFC. Il ne sait même pas qu’il ne peut dénoncer une convention de façon unilatérale», souligne le président du club de football.

Ce dernier informe que les avocats de GFC vont saisir la justice et que le Comité exécutif du club va se réunir ce mercredi avant de faire face à la presse demain, jeudi.

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Lenteurs au Port autonome de Dakar: Le Dg Aboubacar Sadikh Bèye explique

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Les lenteurs au niveau du Port autonome de Dakar ont été décriées pendant la réunion présidentielle sur la cherté de la vie.  Mais pour le directeur général de cette structure,  cela s’explique  par une situation conjoncturelle. En effet Aboubacar Sadikh Beye a expliqué l’indisponibilité de certains quais entrave  l’offre portuaire. Sur 23 postes, les huits sont immobilisés. Par exemple, au mole 1,  deux postes sont au service du pétrole et du gaz pour la plateforme Tortue et Sangomar. Le bateau hôpital occupe aussi un poste au Port autonome de Dakar. Deux autres postes sont mobilisés pour être modernisés et seront récupérés en octobre.

  Le directeur général du Port d’ajoute que ces lenteurs s’expliquent aussi par un atre facteur lié à la forte portuaire. « En juillet on a fait 104% en importation. La congestion terrestre est réglée parce que les camions sortent très tôt du Port  alors qu’ils pouvait y faire plus de 4 jours ».  S’agissant de la manutention, un bateau de 40 000 tonnes reste à  quai pendant 20 jours parce que les manutentionnaires font 2000 tonnes par jour. « La manutention se fait encore comme il y a 40 ans. Il faut une modernisation. Il ajoute que les concessionnaires et les lignes maritimes sont aussi dans le Port et occupent de grandes surfaces », conclut-il.

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Lutte contre le trafic illicite à Thiès : Une contrevaleur de 437 millions FCfa de produits prohibés incinérés

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La Douane de Thiès a procédé à l’incinération de produits prohibés d’une contrevaleur de 437 millions de francs CFA.

Les produits prohibés saisis en 2021, dans le cadre des opérations de « bouclage » des couloirs et réseaux de trafic illicite, sont composés de faux médicaments vétérinaires d’une contrevaleur de 175 259 382 francs CFA ; de 3529 kg de chanvre indien pour une contrevaleur de 236 940 000 francs CFA ; de sachets en plastique pour une contrevaleur de 25 000 000 francs CFA.

L’adjointe au Gouverneur de Thiès, Mme Tening Faye Ba, a supervisé la cérémonie d’incinération en présence des représentants des autres Forces de Défense et de Sécurité, du corps médical et des services en charge de l’environnement.

Le Lieutenant-Colonel Amadou Lamine Sarr, Chef du Groupement polyvalent de Recherche et de répression de la fraude a rappelé la dangerosité des produits incinérés sur la santé de la population.

Il a affirmé une fois de plus l’engagement de son unité à combattre farouchement le trafic illicite sur toutes ses formes conformément aux directives de la Direction générale des Douanes, le DG en particulier. 

L’Adjointe au Gouverneur, Tening Faye Ba, a ensuite, invité les populations, celles du littoral plus précisément, à une collaboration plus étroite avec les forces de défense et de sécurité. 

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