L’Union des magistrats Sénégalais (Ums) a apporté, selon
le quotidien L’AS, une réplique énergique, suite aux commentaires du Bâtonnier
de l’ordre des avocats, Me Mbaye Guèye, concernant l’application à géométrie
variable du règlement 5 de l’Uemoa, qui exige la présence de l’avocat dès les
premières heures de garde-à-vue, dans le cadre des affaires Khalifa Sall et
Thione Seck.
L’Union des magistrats du Sénégal (Ums) s’est offusquée de
la sortie du Bâtonnier des avocats, Me Mbaye Guèye, la semaine passée. En
effet, dans un communiqué, l’Ums souligne que le Bâtonnier de l’ordre des
avocats a « fait de graves déclarations à l’encontre des magistrats du parquet,
qu’il accuse d’arrestations illégales. Par ailleurs, il a fait des menaces de
déballage et même de saisine d’organismes des Nations -Unies et a accusé le
procureur de la République de Dakar, d’avoir instruit la violation délibérée du
règlement n°5/CM/Uemoa dans l’affaire Kalifa Sall».
Souleymane Téliko et cie condamnent « avec la plus
grande fermeté, ces attaques personnelles en déphasage avec les règles les plus
élémentaires de courtoisie et de respect qui doivent prévaloir entre avocats et
magistrats et qui sont d’autant plus injustifiées qu’elles sont faites sur la
base de considérations fondées sur une opinion personnelle du déroulement d’une
procédure ».
L’Ums « rappelle qu’aucune disposition légale
n’interdit une arrestation devant la prison et qu’en tout état de cause, les
divergences de vues qui sont le propre du débat judiciaire, doivent trouver
leur solution à travers l’exercice des voies de recours. Mais, elle juge
inacceptable qu’une personne, fût-elle bâtonnier, puisse s’ériger en censeur
des magistrats et brandir contre eux des menaces ».
Pour rappel, lors de la prestation de serment de 18 avocats
stagiaires, jeudi dernier, 23 mai 2019, le Bâtonnier, interpellé sur le sujet,
n’y est pas allé par quatre chemins pour dire qu’il y a eu deux poids deux
mesures dans les dossiers Khalifa Sall et Thione Seck, concernant l’application
du règlement 5 de l’Uemoa. A l’en croire, l’ancien ministre de la Justice, Me
Sidiki Kaba, et le procureur de la République avaient reçu des instructions
pour ne pas appliquer le règlement numéro 5 de l’Uemoa à Khalifa Sall.
« Me El Hadji Diouf, qui était l’avocat de Khalifa
Sall, m’a dit qu’on lui a refusé de voir Khalifa Sall. En réalité, ce que
voulaient Me Kaba et le Procureur, selon l’avocat, c’était de gagner du temps
dans l’application de ce règlement, prétextant vouloir introduire une réforme
du code de procédure pénale ». Or, a insisté Me Mbaye Guèye, « ne pas
dire à l’accusé qu’il a droit à un avocat entraîne la nullité de la procédure,
à plus forte raison ne pas lui en commettre un ».
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