La succession de Roberto Azevedo à la présidence de l’Organisation mondiale du commerce tourne au casse-tête, en particulier en raison des blocages imposés par Donald Trump, qui a fait le choix de politiser le processus de nomination.
Roberto Azevedo quitte la tete de l’organisation mondiale du commerce ( OMC), lundi 31 août, en laissant une institution en crise et sans capitaine. Une situation qui pourrait s’éterniser en raison des élections américaines, selon des experts.
En plein marasme économique mondial causé par la pandémie de Covid-19, plusieurs chantiers de taille attendent le futur patron de l’OMC : préparer la conférence ministérielle de 2021, relancer les négociations et dénouer les conflits opposant l’organisation aux États-Unis.
Washington, s’estimant « inéquitablement » traité par le gendarme du commerce mondial, a menacé de quitter l’organisation, dont il réclame la refonte, et paralyse depuis décembre le tribunal d’appel de son organe de règlement des différends.
« Les États-Unis veulent que le prochain directeur général partage les préoccupations américaines, dont beaucoup concernent la Chine. Étant donné que le directeur général est choisi par consensus, cette position ferme complique la sélection », pointe le professeur en relations internationales Manfred Elsig, du World Trade Institute à Berne. « Il se pourrait bien que de nombreux membres de l’OMC veuillent attendre après l’élection, en espérant que l’administration change », estime-t-il.