Karim Khan est arrivé samedi soir à Khartoum pour une visite de cinq jours. Dès son arrivée, il s’est rendu au Darfour, région dans l’ouest du pays ravagée par une guerre civile début des années 2000, qui a fait plus de 300 000 morts selon l’ONU et 2,7 millions de déplacés.
Cette visite intervient alors que la CPI tente d’obtenir le transfert de l’ancien président Omar el-Béchir à La Haye. Celui-ci est actuellement en prison à Khartoum. Il a été reconnu coupable de corruption et parallèlement est jugé pour son rôle dans le coup d’État qui l’a porté au pouvoir en 1989.
C’est la troisième visite d’un procureur de la CPI au Soudan depuis l’éviction de l’ancien président en 2019.
Pour Hussein Harran, militant de la société civile du Darfour, cette visite est pleine d’espoir : « La principale demande des habitants du Darfour est que des gens comme Omar el-Béchir et d’autres criminels, recherchés par la CPI, soient arrêtés et traduits en justice, dit-il. Aujourd’hui, de nombreux habitants du Darfour sont déçus, car après la révolution et le départ d’Omar el-Béchir, ils n’ont pas obtenu cette justice ; en cela cette visite est une bonne chose, car elle leur donne de l’espoir.
Le procureur de la CPI est venu en personne au Darfour, visiter des camps de déplacés, et écouter lui-même les victimes – il y a eu énormément de crimes dans cette région. Donc oui, cette visite est positive, les habitants espèrent qu’ils obtiendront gain de cause et que les auteurs de crimes au Darfour comme l’ancien président ou l’ancien ministre de la Défense, Abdel Raheem Muhammad Hussein, seront punis. »
Le procureur de la CPI sera mardi 23 août à Khartoum où il doit y rencontrer les autorités.