La triste nouvelle s’est répandue comme une
traînée de poudre dans la région nord. Un éminent sportif nous a quittés.
L’ancien président du comité d’organisation du tournoi international de judo de
Saint-Louis s’est éteint. Un régulateur social, longtemps considéré comme une
figure emblématique de la cité magique et mystique de Mame Coumba Bang (Génie
tutélaire des eaux), proche collaborateur de Ngor Faye, président de la Ligue
Nord de Judo, de feu Maître Ababacar Fall, dit Mbaye Boye, a été rappelé à Dieu,
ce matin, avant la grande prière du vendredi, à la suite d’une courte
maladie.
Décédé dans les premières
heures de la matinée, Amar Aw, car, c’est de lui qu’il s’agit, a tiré sa
révérence après avoir rendu de bons et loyaux services à la nation, pendant une
quarantaine d’années, dans le domaine du sport, notamment, du football et des
arts martiaux. Il a contribué efficacement à la gestion du mouvement navétane
et de l’équipe fanion de football de la capitale du Nord, la Linguère de
Saint-Louis. Lors de la dernière édition du tournoi international de judo, de
nombreux amis, parents, voisins et sympathisants, lui ont serré la main dans
les rues, ruelles et artères de l’île de Ndar au moment où il s’activait de
toutes parts pour préparer cet événement sportif de grande envergure.
Ce sportif rompu à la tâche a quitté ce bas monde, sur la pointe des pieds,
laissant derrière lui, toute une famille attristée, domiciliée à Saint-Louis,
dans le faubourg de Sor. « Aw », comme on le surnommait affectueusement, était
bien connu dans tous les milieux sportifs de Saint-Louis, grâce à sa
disponibilité, son efficacité, ses performances, son élégance, sa modestie, son
humilité, ses analyses pointues et pertinentes, son impartialité, sa neutralité
sur tous les plans et à tous les niveaux.
Jusqu’à son dernier souffle, il a géré rigoureusement et avec passion, le stade
de football Mawade Wade, situé à Médina Courses, dans le faubourg de Sor. L’ami
de toutes les personnalités de notre pays ne passait pas inaperçu. Il arrivait
à organiser correctement les matchs du championnat national de football, à
deviser tranquillement avec ses concitoyens, à distribuer des salamalecs
tonitruants aux passants.
Egal à lui-même, très fidèle en amitié, humble et disponible, Aw ne ratait pas
la moindre occasion pour communier avec la population de la vieille cité dans
la joie et l’allégresse. Sa communication était vivante, ponctuée de tapes
amicales et de congratulations. Les populations de Saint-Louis sont restées
profondément marquées par sa façon de commercer avec ses prochains, sa manière
particulière d’égratigner les autorités administratives, municipales,
politiques, coutumières et religieuses, de taquiner ses amis et proches
collaborateurs.
Mbagnick Kharachi Diagne/ chroniques.sn