Alors que la levée des restrictions sanitaires autour de la covid-19 se propage aussi bien en Europe que sur le continent, le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré dimanche dernier que ce n’est pas le moment de baisser la garde. Il a d’ailleurs appelé à la prudence les populations.
S’exprimant à l’ouverture de la session annuelle de l’Assemblée mondiale de la santé, le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Gebreyesus a martelé sur l’importance de ne pas baisser la garde, même si les cas et les décès signalés de la Covid-19 ont considérablement diminué.
Notant que c’était la première fois depuis 2019 que l’Assemblée pouvait se tenir en personne, il a demandé aux ministres où en était le monde après deux ans de la crise sanitaire la plus grave depuis un siècle.
«Alors, est-ce que la Covid-19 est terminée ? Non, ce n’est certainement pas fini. Je sais que ce n’est pas le message que vous voulez entendre, et ce n’est certainement pas le message que je veux faire passer», a-t-il souligné.
Il a ajouté que bien que dans de nombreux pays toutes les restrictions aient été levées et que la vie ressemble beaucoup à ce qu’elle était avant la pandémie, les cas signalés augmentent dans près de 70 pays de toutes les régions. « … Et cela dans un monde où les taux de dépistage ont chuté », a-t-il ajouté.
Dr Tedros a averti que les décès signalés augmentaient également en Afrique, le continent avec la couverture vaccinale la plus faible. «Ce virus nous a surpris à chaque tournant – une tempête qui n’a cessé de déchirer les communautés, et nous ne pouvons toujours pas prédire sa trajectoire, ni son intensité», a-t-il souligné.
Lacunes mondiales dans la réponse à la Covid-19
Tout en convenant qu’il y a des progrès avec 60% de la population mondiale déjà vaccinée, le chef de l’OMS a rappelé que près d’un milliard de personnes dans les pays à faible revenu ne sont toujours pas vaccinées. «Ce n’est fini nulle part tant que ce n’est pas fini partout… Seuls 57 pays ont vacciné 70% de leur population – presque tous des pays à revenu élevé», a-t-il noté.
Dr Tedros a également averti que l’augmentation de la transmission du virus signifie plus de décès et plus de risque d’émergence d’un nouveau variant, et le déclin actuel des tests et du séquençage signifie que «nous sommes aveugles sur l’évolution du virus». Il a également souligné que dans certains pays, l’engagement politique pour déployer les vaccins est encore insuffisant et qu’il existe encore des lacunes dans les capacités opérationnelles et financières.
«Et dans l’ensemble, nous voyons une hésitation à la vaccination motivée par la mésinformation et la désinformation», a-t-il ajouté.
«La pandémie ne disparaîtra pas comme par magie»
Dr Tedros a déclaré que l’objectif principal de l’OMS est désormais d’aider les pays à transformer les vaccins en vaccinations le plus rapidement possible, mais ils rencontrent toujours des problèmes d’approvisionnement pour les tests et les thérapies avec des fonds et un accès insuffisants. «La pandémie ne disparaîtra pas comme par magie. Mais nous pouvons y mettre fin. Nous avons les connaissances. Nous avons les outils. La science nous a permis d’avoir le dessus», a-t-il déclaré, appelant les pays à travailler ensemble pour atteindre 70% de couverture vaccinale.
Pour rappel l’OMS est composée de représentants de 194 pays. Le thème de l’Assemblée de cette année qui prend fin demain samedi 28 mai 2022, est : ‘’la paix pour la santé’’.
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