Applaudissements d’opposants à Rangoun et Mandalay, les deux plus grandes villes du pays, en signe de défiance aux militaires. Grève silencieuse dans une grande partie du pays, les Birmans ont tenu à marquer avec des actions fortes ce 1er anniversaire du putsch et de protester contre la répression sanglante de la junte qui a fait plus de 1 500 morts et près de 9 000 prisonniers.
Rues et marchés déserts, commerces fermés, les images et les vidéos qui nous parviennent via les réseaux sociaux des quatre coins de la Birmanie montrent une détermination sans faille de la population qui a choisi d’envoyer un message fort à la junte, et ce malgré les menaces d’emprisonnement pour haute trahison, de fermetures des commerces qui participent à l’action, et les appels à la délation.
L’écrasante majorité de la population est donc restée confinée, à l’exception de quelques manifestations éclairs et disparates notamment dans plusieurs quartiers de Rangoun et Mandalay où des applaudissements soutenus ont retenti en signe de défiance aux militaires. Vive la révolution, lit-on sur des banderoles.
Dans plusieurs villes, de la peinture rouge a été étalée sur la chaussée, en référence aux centaines de victimes tombées sous les balles des forces de sécurité lors des manifestations quotidiennes réprimées dans le sang. Tortures, viols, exécutions extrajudiciaires, les exactions sont nombreuses et la communauté internationale a accentué la pression sur les généraux à la veille de ce 1er février en annonçant une enquête sur des crimes contre l’humanité.
La junte, « une entreprise criminelle »
« La junte militaire fonctionne comme une entreprise criminelle, commettant des meurtres, des tortures, des enlèvements, des déplacements forcés, tout en volant les revenus et en saisissant les biens qui appartiennent légitimement au peuple de Birmanie », accuse ce mardi le Rapporteur de l’ONU sur la Birmanie, l’Américain Thomas Andrews, déplorant l’absence de résolution du Conseil de sécurité pour un embargo complet sur les armes. « Le peuple de Birmanie mérite mieux de la part des Nations unies », a-t-il dit, dans un communiqué.