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La Chronique du Pr Kitane : le Sénégal, Un Pays En Transe.

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Ndoumbélane, un pays en transe : des hommes en transe, des routes en transe et un ciel en trans

C’est le propre du genre humain que de fermer les yeux quand la vue la réalité impitoyable le gêne ou, à l’inverse, quand il a peur que le plaisir qu’il est en train de vivre prenne fin. D’autres, plus habiles, décident de perdre conscience pour ne plus avoir à faire face à la réalité : la transe en est un mode d’expression. La transe est une excitation extrême qui congédie la mesure, la raison, l’esprit critique : paroles délirantes, agitations incohérentes en sont les signes. La transe est une modification de la conscience qui suscite une activité mentale qui supprime les barrières trop étroites de la réalité. Il n’y a pas plus malchanceux que celui qui est lié d’amitié à un homme qui a l’habitude de tomber en transe : on ne sait jamais quand est-ce qu’il est réellement en transe et quand est-ce qu’il y joue ! Qu’arrive-t-il alors lorsque tout un peuple est en transe ?

Ndoumbélane est un pays en transe permanente : les rues sont des lieux de transe de même que les écoles et universités, les mosquées, les routes, les moyens de transport. L’émotivité est devenue endémique dans cet étrange pays ; et ce qui s’y passe n’est que la traduction dans la réalité des phénomènes psychiques bizarres qui rythment le vie mentale de ses habitants. La quiétude est la denrée la plus rare à Ndoumbélane, et on comprend pourquoi les chercheurs et ingénieurs de ce pays-là ont du mal à trouver et innover. Le bruit fait désormais partie de l’être de l’homme de Ndoumbélane, il a fini de coloniser chaque atome de son corps, chaque neurone de son cerveau. Aussi, est-on, sans retenue, plongé dans une transe profonde à la moindre étincelle !

Pour une petite histoire d’Histoire (un peu trop particulière quand même !) tout Ndoumbélane est subitement plongé dans un état second : on crie, hurle, invective, menace… Et devinez pourquoi ? Parce que, comme à son habitude, le citoyen de Ndoumbélane résume tout à la religion. Il refuse sa mission sur terre sous le prétexte de la religion. Il confond histoire et apologie ; il substitue l’hagiographie aux faits historiques ; et fidèle à sa profonde dénaturation, il veut que les dieux remplacent les hommes dans leurs tâches. Ce n’est donc pas étonnant que le citoyen de Ndoumbélane confonde histoire générale de son pays et histoire de la religion comme si son histoire se résumait à des faits religieux. Ce pays est le seul au monde où on parle rarement de faits rationnels : ce n’est même pas de l’obscurantisme, c’est de l’obscurité ontologique. Ce qui est le plus désespérant c’est d’entendre les gens de Ndoumbélane rabâcher le refrain devenus comique :  Dëk-bi Dëk Diiné la. Est-ce vraiment sérieux ? Et avec ça, on veut un patriote, un républicain. N’est-on pas capable, à Ndoumbélane, d’être autre chose qu’un fidèle ?

Il y a un mal complexe et délicat que les intellectuels, puisque le politique s’accommode éhontément de compromission, jugulent une bonne fois pour toutes : c’est l’emprise du folklore sur la vie des citoyens. Une vidéo qui circule dans les réseaux sociaux permet d’illustrer la nature complexe et sournoise de ce mal : la femme d’une personnalité de la république étalant ses biens matériels et faisant preuve d’une largesse insolente envers des communicateurs traditionnels. Comment une république peut-elle intégrer une telle pratique ? De véritables sangsues, refusant tout contact avec le travail, exploitent la folie des grandeurs d’arrivistes qui sont à leur tour présentés comme modèles. Comment le même visage qui fait le Woyaan peut-il parler, en même temps, au nom de la religion, de la politique, du sport et même de la science ? Cette ignominie est mise sous le compte de la culture et de la tradition (encore que c’est inexact) comme si culture et tradition ne devraient jamais être critiquées et réformées. Et on veut que Ndoumbélane émerge ?

Les principaux acteurs de cette fourberie sont curieusement les voix des plus grandes familles religieuses de Ndoumbélane. Le résultat de cette machination est évidemment la folklorisation de la religion : ce n’est dès lors pas étonnant que la religion dans ce pays devienne une rivale de la lutte avec ses Cumukay, ses Bakk-Kat, ses chorégraphes-rhapsodes, ses Taaxuran-Kat, ses Suxx : à la place de fidèles on a créé des supporters ivres de chauvinisme comme de vulgaires hooligans. Le Woyaan est institutionnalisé jusque dans la religion après avoir infecté le sport, la politique et le show-biz. La prêche religieuse n’est plus faite selon les préceptes de la décence, de la mesure et de la parole sage et placide : elle est soumise au diktat du folklore. Tout le monde crie au lieu de parler ; et la concurrence est désormais dans la vulgarité et l’obscénité du discours.

Ndoumbélane est une gigantesque transe, ce n’est même plus un pays en transe, Ndoumbélane est lui-même une transe à ciel ouvert. Le seul réconfort ou bénéfice de l’état de transe, c’est l’insensibilité : voilà pourquoi la défaite dans le sport et l’échec dans les études sont devenus banals, ordinaires, normaux. Je crois que même le ciel a fini d’adopter notre existence en transe : la pluie est entrée en transe dès qu’elle a mis fin à sa longue bouderie, et le tonnerre se réjouit de sa cruauté quasi quotidienne. La normalité étant la première victime de la transe, les habitants de Ndoumbélane meurent comme des mouches dans d’étranges accidents : les voitures et les chauffeurs sont forcément en transe. Le vol, la corruption, le rapt, le détournement de deniers publics, sont devenus des phénomènes normaux aux yeux des citoyens parce qu’ils ont choisi la transe comme refuge.

Le Casse-pieds de Ndoumbélane.

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Guédiawaye : Ahmed Aïdara retire à GFC son stade, Lat Diop annonce une plainte

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Dans une correspondance adressée à Lat Diop, président de GFC et responsable local de Benno, le maire Yewwi de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, annonce la suspension «pour un temps» de la convention dans le cadre duquel la mairie met à la disposition du club le stade Ibrahima Boye. Celle-ci a été signée sous le magistère de son prédécesseur, Aliou Sall.

D’après Les Echos, Ahmed Aïdara a invoqué «un déficit budgétaire criard». Ainsi, renseigne le journal, GFC a jusqu’au 1er octobre prochain à 18 heures pour vider les lieux. L’édile de Guédiawaye offre cependant la possibilité de renouveler la convention «dans d’autres circonstances particulières qui seront définies d’accord parties».

Les Echos rapporte que Lat Diop ne l’entend pas de cette oreille. «Il veut nous retirer le stade que Aliou Sall avait mis à notre disposition sur la base d’une convention de quatre ans, en contrepartie de l’appui financier que la ville devait octroyer à GFC. Il ne sait même pas qu’il ne peut dénoncer une convention de façon unilatérale», souligne le président du club de football.

Ce dernier informe que les avocats de GFC vont saisir la justice et que le Comité exécutif du club va se réunir ce mercredi avant de faire face à la presse demain, jeudi.

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Lenteurs au Port autonome de Dakar: Le Dg Aboubacar Sadikh Bèye explique

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Les lenteurs au niveau du Port autonome de Dakar ont été décriées pendant la réunion présidentielle sur la cherté de la vie.  Mais pour le directeur général de cette structure,  cela s’explique  par une situation conjoncturelle. En effet Aboubacar Sadikh Beye a expliqué l’indisponibilité de certains quais entrave  l’offre portuaire. Sur 23 postes, les huits sont immobilisés. Par exemple, au mole 1,  deux postes sont au service du pétrole et du gaz pour la plateforme Tortue et Sangomar. Le bateau hôpital occupe aussi un poste au Port autonome de Dakar. Deux autres postes sont mobilisés pour être modernisés et seront récupérés en octobre.

  Le directeur général du Port d’ajoute que ces lenteurs s’expliquent aussi par un atre facteur lié à la forte portuaire. « En juillet on a fait 104% en importation. La congestion terrestre est réglée parce que les camions sortent très tôt du Port  alors qu’ils pouvait y faire plus de 4 jours ».  S’agissant de la manutention, un bateau de 40 000 tonnes reste à  quai pendant 20 jours parce que les manutentionnaires font 2000 tonnes par jour. « La manutention se fait encore comme il y a 40 ans. Il faut une modernisation. Il ajoute que les concessionnaires et les lignes maritimes sont aussi dans le Port et occupent de grandes surfaces », conclut-il.

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Lutte contre le trafic illicite à Thiès : Une contrevaleur de 437 millions FCfa de produits prohibés incinérés

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La Douane de Thiès a procédé à l’incinération de produits prohibés d’une contrevaleur de 437 millions de francs CFA.

Les produits prohibés saisis en 2021, dans le cadre des opérations de « bouclage » des couloirs et réseaux de trafic illicite, sont composés de faux médicaments vétérinaires d’une contrevaleur de 175 259 382 francs CFA ; de 3529 kg de chanvre indien pour une contrevaleur de 236 940 000 francs CFA ; de sachets en plastique pour une contrevaleur de 25 000 000 francs CFA.

L’adjointe au Gouverneur de Thiès, Mme Tening Faye Ba, a supervisé la cérémonie d’incinération en présence des représentants des autres Forces de Défense et de Sécurité, du corps médical et des services en charge de l’environnement.

Le Lieutenant-Colonel Amadou Lamine Sarr, Chef du Groupement polyvalent de Recherche et de répression de la fraude a rappelé la dangerosité des produits incinérés sur la santé de la population.

Il a affirmé une fois de plus l’engagement de son unité à combattre farouchement le trafic illicite sur toutes ses formes conformément aux directives de la Direction générale des Douanes, le DG en particulier. 

L’Adjointe au Gouverneur, Tening Faye Ba, a ensuite, invité les populations, celles du littoral plus précisément, à une collaboration plus étroite avec les forces de défense et de sécurité. 

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