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Kenya : une paix des braves entre Kenyatta et Odinga ?

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Le président Uhuru Kenyatta et Raila Odinga, chef de l’opposition, plaident la réconciliation. De quoi limiter les conséquences d’un scénario qui enlisait progressivement le pays.
Le président kényan Uhuru Kenyatta a rencontré vendredi le chef de l’opposition Raila Odinga pour la première fois depuis sa réélection contestée en octobre, et les deux dirigeants ont promis d’essayer de réconcilier le pays. À l’issue d’une rencontre-surprise dans les bureaux du président, dans le centre de Nairobi, les deux hommes ont symboliquement lu un communiqué commun, côte à côte. S’appelant l’un et l’autre « mon frère », ils ont annoncé lancer « un programme » destiné à combler les fractures ethniques et politiques qui parcourent depuis longtemps le Kenya. Ils n’ont cependant fourni aucun détail sur ce que ce plan pourrait impliquer exactement.

Confronter les divergences et les résoudre

« Nous en sommes arrivés à un accord commun, un accord selon lequel ce pays est plus grand que n’importe quel individu et, pour que ce pays se rassemble, ses dirigeants doivent se rassembler », a déclaré M. Kenyatta. M. Odinga a fait écho à ces propos. « Tout au long de notre histoire depuis l’indépendance, nous avons eu des doutes sur la manière dont nous menons nos affaires au regard des divisions croissantes sur des lignes ethniques, religieuses et politiques », a-t-il expliqué. « Malheureusement, nous avons répondu à nos défis essentiellement en les fuyant. (…) Le temps est venu de nous confronter à ces divergences et de les résoudre », a ajouté l’ex-Premier ministre. La rencontre surprise de MM. Kenyatta et Odinga s’est déroulée quelques heures avant la visite officielle à Nairobi du secrétaire d’État américain Rex Tillerson.

Mettre fin à un mauvais scénario politique qui n’a que trop duré

La dernière élection présidentielle en 2017 a été marquée par l’annulation d’un premier scrutin, entaché d’irrégularités, puis par un deuxième exercice boycotté par l’opposition. Le président sortant Kenyatta a été en conséquence réélu avec 98 % au terme de cette présidentielle en deux temps marquée par des violences politiques qui ont fait au moins 100 victimes, la plupart tuées par la police. L’administration américaine, entre autres, avait appelé ces derniers mois les deux protagonistes à se rencontrer pour sortir de la crise politique et M. Tillerson s’est félicité de ce rapprochement. « C’est une avancée très positive à nos yeux et, même si nous savons qu’en finir avec les divisions ethniques et politiques au Kenya prendra du temps et demandera des efforts, aujourd’hui ces hommes ont fait preuve de grandes qualités de dirigeant en se rassemblant », a-t-il estimé en conférence de presse, après avoir rencontré le président Kenyatta. Il a cependant rappelé le gouvernement kényan à ses devoirs dans la défense des « institutions démocratiques », en référence aux suspensions d’antenne en début d’année des principales chaînes de télévision kényanes et aux atteintes à l’indépendance des tribunaux.

AFP

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