Plusieurs
quartiers de Niamey, la capitale, sont engloutis par les eaux, ont annoncé
jeudi les autorités.
Les fortes pluies qui
s’abattent depuis juin sur le Niger, Etat sahélien pauvre et très sec, ont fait
45 morts et plus de 226 000 sinistrés, alors que plusieurs
quartiers de Niamey, la capitale, sont engloutis par les eaux, ont annoncé
jeudi 27 août les autorités du pays.
Il a été enregistré
dans tout le pays 25 834 ménages sinistrés totalisant
226 563 personnes avec « 45 pertes en vies
humaines » à la date du 24 août, précise le ministre
nigérien de l’action humanitaire et de la gestion des catastrophes dans un
communiqué. Un précédent bilan officiel du 18 août faisait état de
38 morts et plus de 150 000 sinistrés.
Les régions les plus
touchées sont Maradi (sud), Tahoua, Tillabéri, Dosso et Niamey (ouest). Selon
le ministère, 20 201 maisons, 1 167 cases, 64 salles
de classe, 24 mosquées se sont effondrées ainsi qu’un dispensaire. Plus de
4 290 têtes de bétail ont été décimées tandis que 448 greniers à
céréales, 713 puits d’eau potable et 5 306 hectares de cultures
ont été endommagés.
Paradoxe pour cet Etat
très sec
A Niamey, où plusieurs
quartiers sont sous les eaux depuis lundi, le niveau du fleuve Niger – qui
avait déjà largement dépassé sa cote d’alerte – est encore monté de plusieurs
centimètres après de fortes pluies tombées mercredi, a constaté un journaliste
de l’Agence France-Presse.
Des dizaines de riverains en détresse fuyaient
jeudi matin leurs habitations, certains à la nage à travers des rues inondées. « On
était jusqu’ici dans un endroit sec, puis une forte pluie est arrivée mercredi
nuit et a fait monter les eaux qui nous ont surpris dans le sommeil »,
explique, baluchon sur la tête, Moussa Amadou, un résident du quartier
Kirkissoye, l’un des plus touchés. Des équipes de sapeurs-pompiers sillonnent à
bord de canots les quartiers inondés pour assister les sinistrés.
La
quasi-totalité du million et demi d’habitants de Niamey vit sur les rives du
fleuve et certains ont même construit leurs maisons dans son lit. En 2019,
les inondations avaient fait 32 morts et plus de
226 000 sinistrés.
En dépit de la
courte durée – tout au plus trois mois – et de la faiblesse des précipitations,
ce pays fait face depuis plusieurs années à des inondations, y compris dans les
zones désertiques du Nord. Un paradoxe pour cet Etat très sec, où les mauvaises
récoltes sont habituellement dues à la sécheresse.