L’ONG Human Rights Watch rapporte que 180 personnes ont été tuées ces derniers mois à Djibo, dans le nord du Burkina Faso, et affirme qu’il existe des preuves suggérant l’implication des forces de sécurité gouvernementales burkinabè.
Human Rights Watch (HRW) a dénoncé dans un rapport, publié mercredi 8 juillet, des exécutions extrajudiciaires de 180 personnes ces derniers mois à Djibo, dans le nord du Burkina Faso, impliquant des forces armées burkinabé.
« Des fosses communes contenant au moins 180 corps ont été découvertes au cours des derniers mois, et les preuves disponibles suggèrent l’implication des forces de sécurité gouvernementales dans des exécutions extrajudiciaires de masse », indique l’organisation de défense des droits humains.
« Les autorités du Burkina Faso devraient dévoiler de toute urgence qui a fait de Djibo un terrain d’exécutions sommaires », a déclaré la directrice pour l’Afrique de l’Ouest de HRW, Corinne Dufka, citée dans le rapport. « Les informations existantes désignent les forces de sécurité gouvernementales, il est donc essentiel de mener des enquêtes impartiales », estime-t-elle.
En réaction à ces allégations, le gouvernement s’est engagé à ouvrir une enquête, expliquant que ces exécutions avaient pu être commises par les groupes armés jihadistes en utilisant des uniformes et moyens logistiques de l’armée volés lors d’attaques, selon HRW.
Djibo est située dans l’une des régions les plus touchées par les attaques terroristes, qui ont fait dans le pays plus de 1 100 morts depuis 2015, et contraint près d’un million de personnes à fuir leur foyer.