« Avec la mise en service des barrages de Diama et de Manantali, les populations riveraines du Fleuve Sénégal et de la Falémé, disposent d’eau douce durant toute l’année. Composées à 70% d’agriculteurs, ces dernières obtiennent ainsi la garantie du premier intrant pour l’exercice de leurs activités : L’Agriculture irriguée ». L’homme qui parle ainsi, est un journaliste consultant et spécialiste des questions liées au développement de l’agriculture dans le delta et la vallée du fleuve Sénégal. Il s’agit notamment de Madine Ndao, qui a presque passé toute sa vie à collecter et traiter des informations relatives à la communication agricole dans la région Nord.
Finies ces longues années où la langue salée empêchait toute possibilité de double culture au niveau du delta et une partie de la moyenne vallée. Pour autant, cette notion ou cette réalité d’abondance de ce précieux liquide, selon Madine Ndao, requiert un comportement et une utilisation rationnelle des besoins en eau par les utilisateurs. Dans cette optique, la SAED s’est impliquée dès sa création, encore plus durant ces 3 dernières décennies, dans une mission consistant à jouer un rôle avant-gardiste de gestion de cette ressource vitale. « D’abordau niveau du Fleuve Sénégal, sa participation très active aux réunions de la Commission Permanente des Eaux (CPE) de l’OMVS lui permet de faire prendre les besoins en eau de l’agriculture et de suivre la mise en œuvre des programmes de gestion des différents barrages (Diama, Manantali, et Felou) arrêtés antérieurement, de les faire respecter le cas contraire et enfin de faire sur cette base, des propositions, pour la période à venir, en vue d’une satisfaction de l’ensemble des besoins des usagers de l’eau, le long du fleuve Sénégal et de ses dépendances ».Ensuite au niveau des axes hydrauliques, a-t-il précisé, la SAED assure une gestion de l’eau à travers le suivi des plans d’eau par lecture directe grâce au dispositif mis en place et composé d’échelles limnométriques et de thalimèdes, les mesures des débits et la gestion des différents ouvrages le long de ces axes.Dans le même sens, le responsable de la cellule de communication de la Saed, El Hadj Ibrahima Gueye, a précisé que les deux premières opérations offrent une meilleure connaissance de l’évolution des plans d’eau notamment durant les campagnes agricoles et un suivi régulier des différents adducteurs du Delta et de la moyenne vallée. Les sites suivis sont, pour les échelles limnométriques, les ouvrages de Ronkh, Diambar, Diawel, Boundoum, Ross Béthio, Ndiol, ouvrage G et ceux du canal de Krankaye, et, pour les thalimèdes, Ronkh, Ndiol, la prise des 3PRD dans la Délégation de Dagana et P1 et P5 au niveau du Ngallenka amont à Podor.A en croire El Hadj Ibrahima Gueye, les agents de la SAED effectuent périodiquement des mesures de débits par le biais d’un appareil appelé ADCP (Acoustic Dopper Current Profiler) et relèvent également les données issues des débitmètres automatiques de type SLD. Ces opérations ont pour but d’avoir une bonne maîtrise de la capacité des axes hydrauliques desservant les stations de pompage. Enfin, au niveau des périmètres irrigués, les activités de gestion de l’eau se résument à l’établissement et à la restitution des bilans de prélèvement d’eau.M. Gueye a rappelé que les informations technico-économiques contenues dans ces bilans, permettent aux responsables des Unions gestionnaires de ces périmètres, de mieux recentrer leurs actions pour un fonctionnement judicieux de leurs stations de pompage respectives mais aussi de dicter les conduites à tenir par les usagers pour réduire les charges d’irrigation. Par ailleurs, le suivi des paramètres physico-chimiques au niveau des adducteurs et émissaires de drainage dans le delta du fleuve Sénégal a concerné environ une cinquantaine de sites de prélèvement.
Ce même suivi se fait pour les eaux souterraines au niveau du delta à travers le dispositif de piézomètres ; les résultats y afférents sont stockés dans la base de données créée à cet effet.
Il a enfin laissé entendre qu’un Système de Management Environnemental (SME) pour gérer les impacts de l’ensemble des activités de la SAED sur les écosystèmes de sa zone d’intervention, est en perspective grâce au partenariat entre la SAED et les 3 SAR françaises (BRLi, SCP, CACG) financé par l’AFD.
Mbagnick Kharachi Diagne/Chroniques.sn
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