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Gamou annuel de Cheikh Hadramé : la 48ème édition sera célébrée, le 2 novembre 2019, à Darou, Sor/Saint-Louis.
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MarieC’est en 1971, que les fidèles khadres ont célébré pour la première fois ce Gamou, à Sakal. En 1972, ils ont transféré cet événement religieux à Saint-Louis. Depuis, ces disciples et autres fervents talibés de Cheikhna Cheikh Saadbou, perpétuent cette célébration à Darou, dans le faubourg de Sor. Actuellement, sous la houlette de Cheikh Sidy Bouya, Ould Cheikh Hadramé, Ould Cheikhal Khalifa, Ould Cheikhna Cheikh Saadhbou, les fidèles se mobilisent pour organiser la 48ème édition, prévue le 2 novembre prochain dans le même quartier. L’organisateur principal de ces dernières éditions, Cheikh Beuya Aïdara, Petit-fils de Cheikh Hadramé, assisté de Djeylani Fall, travaille d’arrache-pied avec les fidèles, pour accueillir chaleureusement le ministre du développement communautaire, de l’équité sociale et territoriale, Mansour Faye, par ailleurs, maire de Saint-Louis, le Gouverneur Alioune Aïdara Niang et plusieurs autres autorités administratives, coutumières et religieuses. L’événement de cette année sera marqué par un défilé des fidèles à travers la ville, une manifestation de Hayroul-Diné, qui sera organisée par Cheikh Mahfouz, Ould Cheikh Hadramé, des chants religieux et autres séances de recueillement et de ziarra. Ce sera l’occasion pour les fidèles de renouveler leur acte d’allégeance auprès des dignes descendants et héritiers de Cheikh Hadramé.
L’histoire très intéressante de Cheikh Hadramé Borom Guelem Gui
A Nimzatt, nombreux sont ceux qui s’impatientent de voir Cheikhal Khalifa arriver avec son chameau au lieu de prière, accompagné de ses disciples et sympathisants qui entonnent des lâ ilaha illa lah. C’est un moment fort qui fait pleurer vieux et jeunes disciples. Vieux par ce que beaucoup d’entre eux plongent dans la nostalgie en voyant l’image de son défunt père Cheikh Hadrami qui a initié cet évènement. Les jeunes eux sont émus devoir cela, cet évènement qui leur rappelle ce qu’ils ont regardé dans les films relatant la vie du Prophète(PSL). Cette entrée de Cheikhal khalifa ressemble beaucoup à l’entrée triomphale du Prophète(PSL) à Médine. Ceci n’est pas un hasard car ces chourafa sont des descendants directs de Seydna Mouhammed(PSL). Cheikh Hadrami would Cheikhal Khalifa, était un homme de Dieu, dont tout Saint Louis se souvient, ainsi que tout disciple khadre du Sénégal et de la Mauritanie.
Sa jeunesse
Selon Dah Dieng, serviteur de Cheikhna Cheikh Saadbouh, Ceikh Hadramé est né en 1910, sept ans avant la disparition de Cheikhna Cheikh Saadbou. Son père est Cheikh Sidibouya le premier fils de Cheikhna Cheikh Saadbouh. Sa mère s’appelle Sadani mint Chekh Abdaty would Cheikhna Cheikhna Cheikh Mouhammed Vadal.
C’est à l’âge de huit-neuf ans que Cheikh Sidaty el Kébir le récupère pour s’occuper de son éducation. En effet son père Cheikh Sidibouya dit Cheikhal Khalifa fut le premier Khalife de Cheikhna Cheikh Saadbou. Il n’a fait qu’une année et quelques mois (1919) au Khilafa comme son homonyme l’a fait dans le khilafa de Cheikhna Cheikh Mouhammed Vadal would Mâmin.
Lorsque Cheikh Sidibouya sentit ses derniers moments venir, il apparut en rêve à Cheikh Sidaty el Kébir pour qu’il vienne le rejoindre à Nimzatt. En ce moment Cheikh Sidaty avait campé avec sa suite hors de la ville sainte. Aussitôt Celui-ci en parlant avec sa mère Aycha mint Bouh décide de rentrer urgemment à Nimzatt. Lorsqu’il rejoignit son frère ce dernier lui confia toute sa famille pour qu’il s’occupe de leur éducation. C’est dans ces circonstances que Cheikh Hadrami et ses frères se voient confiés à celui que tout le monde redoutait à l’époque à cause de son fort tempérament et aussi de sa rigueur surtout en matière de respect des principes de la religion.
Cheikh Hadrami a ainsi passé sa jeunesse auprès de son deuxième père à côté duquel il a participé à la bataille de Tejbarant entre la famille de Cheikhna Cheikh Saadbouh et les Etlabin. Lorsque ceux-ci avaient un contentieux avec eux sur des problèmes lié à l’exploitation des puits d’eau.
A la quête de la spiritualité
Lorsque Cheikh Hadrami senti le moment venir pour s’ouvrir au soufisme, Il fit d’abord allégeance à son oncle Cheikh Bouneneu, le benjamin de la famille de Cheikhna Cheikh Saadbouh. Mais cette allégeance ne dura pas, car un jour, il fit un rêve dans lequel il vit beaucoup de saints hommes et des chourafa courir vers Cheikh Malaynin would Chekhna Cheikh Saadbouh qui s’apprêtait à diriger la prière. Alors que lui (Cheikh Hadrami) était resté assis sur une place. Il vit aussi son maitre Cheikh Bouneneu rejoindre Cheikh Malainine. Il se posait alors la question : « pourquoi n’ai-je pas rejoins les gens ? »
Tout d’un coup il vit Cheikh Malainine qui vient le prendre et le mit à ses côtés pour diriger ensemble la prière. Le lendemain, il demanda à son oncle Cheikh Bounene qu’il voulait prêter allégeance à Cheikh Malainine, celui-ci n’y trouva pas d’opposition, vu que c’était son grand frère.
Il continua son tarbiya chez Cheikh Malainine jusqu’à ce que ce dernier le consacre cheikh. Il retournait ainsi à Nimzatt et son oncle Cheikh Talibouya prit la lettre qu’on lui avait donnée pour y apposer un deuxième cachet.
Il restait ainsi à Nimzatt en enseignant à ses disciples maures, peuls et wolofs qui aspiraient s’ouvrir aux secrets du Zikr. Cheikh Hadrami resta auprès de son oncle Cheikh Talibouya à qui il épousa sa fille Sihiya. Il passait le plus clair de son temps à pratiquer le zikr et à effectuer des prières surérogatoires, mais aussi réciter le Saint Coran. Sa voix était inégalable lorsqu’il faisait du zikr.
Ses méditations finissent par le faire entrer dans un état d’extase mystique extraordinaire qu’il ne pouvait plus contenir. C’est ainsi qu’il se résolut d’aller voir Cheikh Ahmad Aboul Ma’aly, disciple de Cheikhna Cheikh Saadbouh pour se décharger. Pour rappel, Cheikh Aboul Ma’aly fait partie des derniers Cheikh consacrés par Cheikhna Cheikh Saadbouh. Il est venu vers Cheikhna Cheikh Saadbouh au moment où celui-ci était dans un état de transe extraordinaire et qu’il s’apprêtait ainsi à quitter ce monde (entre 1916/1917). Pendant les trois jours qu’il passa avec Cheikhna Cheikh Saadbouh, il reçut des secrets inestimables à tel point que Cheikhna recommandait aux disciples d’aller le voir pour s’abreuver. On raconte que lorsque Cheikh Aboul Ma’aly, se levant pour la prière, disait « Allahou Akbar », la terre tremblait sur Maxtalajar et on voyait les collines se rapprocher, les disciples derrière lui qui priaient, tombaient tous avant de se relever.
C’est auprès de cet homme de Dieu extraordinaire, que Cheikh Hadrami, s’est rendu pour se décharger de son état d’extase mystique. Car il était en ce moment le seul capable de le contenir. En 1952, Cheikh Hadrami se rendit chez Cheikh Aboul Ma’aly, accompagné de trois de ses disciples parmi lesquels Cheikh Mamadou Kâ, un homme qui faisait tomber beaucoup de Chourafa en transe lorsqu’il entamait des zikr.
Mbagnick Kharachi Diagne/ CHRONIQUES.SN