Au Gabon,le procès de l’ancien directeur général de Gabon Oil Compagny, la société nationale des hydrocarbures. Christian Patrichi Tanasa, s’est ouvert hier, lundi 18 juillet. Incarcéré dans la cadre d’une opération «mains propres», il a été l’un des hommes forts du Gabon entre 2018 et 2019 quand Ali Bongo a été victime d’un accident vasculaire cérébral. Compte rendu d’audience.
Après deux ans et sept mois de détention préventive, lors de cette première comparution, Christian Patrichi Tanasa est apparu en bonne forme.
Devant la barre, il était en compagnie de la trésorière et un ancien cadre de la société. Tous sont poursuivis pour détournement de fonds ou complicité de détournement de fonds et blanchiment des capitaux. Les détails sur ces accusations ont été révélés lors de la lecture de l’arrêt qui autorise l’ouverture du procès. On a appris qu’en une année de fonctions, Christian Patrichi Tanasa et ses collaborateurs auraient détourné plusieurs milliards de francs CFA. Le nom de Brice Laccruche Alihanga, ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, est cité plusieurs fois comme bénéficiaire des décaissements.
Pendant la lecture de cet arrêt, les prévenus étaient comme sur un nuage. Quand la cour a voulu les interroger, leurs avocats ont objecté : ils ont exigé que les cabinets qui ont audité les comptes de l’entreprise, le ministre du pétrole de l’époque ainsi que l’agence judiciaire de l’État soient entendus comme témoins.
Après un débat houleux, la cour a débouté les avocats de la défense. L’audience a été suspendue. L’affaire sera examinée au fonds ce mardi.