Quatre élèves professeurs de l’École normale supérieure (ENS) au Gabon entament ce lundi 6 décembre leur 14e journée d’une grève de la faim. Il y a un an, ils ont été exclus de l’école à six mois de la fin de leur formation. Il leur est reproché d’avoir chahuté une enseignante, cassé et brûlé des biens de leur établissement suite à une grève pour réclamer le paiement de leurs bourses.
Devant le portail central de l’École normale supérieure (ENS), les quatre grévistes de la faim ont posé depuis le 24 novembre un gros parapluie, des cartons et des vieux draps pour passer la nuit sous les intempéries. Treize jours plus tard, ils sont devenus barbus, fatigués… Certains sont amaigris. Edgard Nze Mba, leur porte-parole, indique : « Nous revendiquons notre réhabilitation, un nouveau conseil de discipline qui soit équitable et où les précédents membres ne siégeront pas. »
Une grève et des vidéos
Tout a commencé en décembre 2020. La bourse des étudiants n’est pas payée. Plus de 600 boursiers se retrouvent dans un amphi pour manifester leur colère. Une enseignante aurait filmé la scène… Les étudiants lui demandent de supprimer les photos et vidéos prises.
Se sentant humiliée, l’enseignante saisit l’administration qui convoque les quatre étudiants en conseil de discipline. « En réalité, nous avons assisté à une parodie de conseil de discipline, car les décisions avaient déjà été prises auparavant. »
Les grévistes regrettent que l’administration, qui n’a pas répondu à nos sollicitations, fasse la sourde oreille : « Nous demandons l’intervention des plus hautes autorités de la république qui doivent regarder comment on est en train de bafouer les lois de la république. »
Les autres élèves enseignants ne soutiendraient pas leurs camarades de peur d’être également exclus.
