Des centaines de touristes, fêtards et autres visiteurs, venus de tous
les coins du pays et même de l’étranger, ont rallié depuis une semaine la
capitale du Nord pour assister à la célébration de l’Assomption.
Cette année, les jeunes vacanciers n’ont pas pu mettre à profit leur séjour
dans la ville tricentenaire et amphibie (entourée d’eau) de Saint-Louis, pour
assister massivement au concert de Waly Seck, qui était prévu, mais finalement
annulé, du fait du rappel à Dieu du jeune artiste Saint-Louisien, Alioune
Badara Mbengue dit Zoula, décédé le jour de la Tabaski dans un accident
tragique, survenu sur la route de Saint-Louis, plus précisément à l’entrée de
Louga. Ils se sont rendus néanmoins sur la plage de l’hydrobase, avant de se
retrouver vers 22 heures 30 au centre-ville pour terminer la soirée, à la manière des grands ducs. Hier,
avec toutes ces manifestations culturelles et sportives d’assez-bonne facture,
la vieille cité a vibré.
L’animation était au beau fixe dans l’ancienne
capitale de l’Afrique occidentale française (Aof), longtemps considérée comme
un centre d’élégance, de téranga, du bon goût, de la mode et de la douceur.
Hôteliers, gérants d’auberge, de restaurants et de night-clubs, chauffeurs de taxi
et autres véhicules de transports en commun, vendeuses de poisson, de beignets
et de friandises, ont mis à profit cette fête du 15 août pour réaliser de bons
chiffres d’affaires. Des
groupes de jeunes musulmans et chrétiens se sont retrouvés sur les plages de
l’hydrobase et de Sal-Sal à Gokhou-Mbathie pour s’épanouir à travers des
activités sportives et culturelles saines.
Les manifestations organisées sur la plage ont
tourné essentiellement autour de petites séances de démonstration de Rap, de
compétitions sportives, de jeux de hasard, de parties alléchantes de lutte
traditionnelle avec frappe, de causeries, thé-débats, de séances de baignade
collective, etc. Mame Khar Diop et Seynabou Fall Sène, étudiantes à
l’université Gaston Berger et originaires du Ndiambour, se sont réjouies de ces
retrouvailles fort délirantes entre jeunes sur cette plage de l’hydrobase.
A fond la caisse, la sono a permis à certains
vacanciers d’esquisser des pas de danse, de décompresser, de se défouler, de
passer de beaux moments dans cette partie de la Langue de Barbarie fréquentée
chaque année par les jeunes pour évacuer le stress des grandes villes. Ils ont
communié dans la joie et l’allégresse.
Cette année encore, les autorités administratives,
en étroite collaboration avec les autorités municipales, ont pris au moment
opportun, toutes les dispositions sécuritaires, en vue d’encadrer ces centaines
de jeunes sur la plage de l’hydrobase.
Elles ont mis en place à l’hydrobase, des miradors qui surplombent la
plage et qui permettent aux surveillants et autres maîtres-nageurs d’avoir une
vue large sur l’océan. Très vigilants, fermes, dynamiques et serviables, ces
derniers ont pu assurer durant toute la journée la sécurité des jeunes
baigneurs. Certains opérateurs économiques ont pu installer sur la plage des
tentes bâchées, prises en location par les fêtards à des prix modiques. Un
chauffeur de taxi urbain, nommé Modou Gaye, âgé d’une quarantaine d’années et
domicilié à Ndialakhar, a laissé entendre que la navette entre Saint-Louis et
l’hydrobase, lui a permis de gagner une importante somme d’argent. Le grand
parking aménagé à quelques encablures de la plage a facilité le stationnement
des véhicules, moyennant le paiement d’une taxe. Une brigade mobile d’agents de
sécurité faisait la navette entre le centre-ville et les plages pour veiller
sur la sécurité des fêtards. Hier, avant 19 heures, tous les jeunes avaient
déjà quitté la plage de l’hydrobase. Aujourd’hui, malgré les séances de
causeries religieuses organisées par des associations islamiques de la ville,
les jeunes fêtards ont repris les chemins qui mènent à l’hydrobase et à Sal-Sal
(plage de Gokhou-Mbathie).
Mbagnick Kharachi Diagne/Chroniques.sn