Vieux Farka Touré, fils d’Aly Farka Touré (1939/2006), est un musicien malien très célèbre, qui a chauffé l’ambiance au centre culturel français. Il fait exactement comme Jimmy Hendrix, qui chantait en plaquant ses accords sur sa guitare, accompagné d’un bassiste et d’un batteur. Vieux Farka est très agressif sur scène. Il arrive à relierblues, culture africaine et américaine et mêle modernité et tradition. C’est qu’il a de qui tenir. Son père, décédé à l’âge de 66 ans, était chanteur, guitariste, paysan, chauffeur, flûtiste, résistant, géographe. Il était l’une des figures musicales les plus importantes d’Afrique. Ses compositions sont marquées par une volonté d’associer musique malienne traditionnelle et le blues.
Comme son père, Vieux Farka est venu chanter à Saint-Louis, en plusieurs langues africaines, notamment en songhaï, peulh, touareg et en bambara. Il a hérité cette ténacité sur scène, de son père qui aimait rappeler avoir perdu « neuf frères du même père et de la même mère. Le nom que je porte est Ali Ibrahim. Mais il est une tradition en Afrique de donner un surnom étrange (Farka signifie âne, qui n’a rien de péjoratif car cet animal est admiré pour sa force et sa ténacité) à votre unique enfant si vous avez perdu tous les autres… laissez-moi vous dire clairement une chose, je suis l’âne sur lequel personne ne peut monter ».
Boureima « Vieux » Farka Touré est un chanteur et guitariste malien né à Niafunké, petite ville du nord du pays près de Tombouctou et de la boucle du Niger. Il est le fils du légendaire musicien Ali Farka Touré, mort d’un cancer en 2006. Dès son enfance, Boureima affirme le souhait de devenir lui aussi musicien. Mais son père qui voulait le voir embrasser une carrière militaire s’y oppose un temps. C’est finalement le joueur de kora Toumani Diabaté, un ami de la famille, qui convainc le père de donner son accord. Vieux Farka Touré s’initie d’abord à la batterie et aux calebasses. En 1999 il intégre l’Institut National des Arts à Bamako pour étudier la guitare. Il étudie également la musique traditionnelle malienne, en particulier avec Toumani Diabaté.
Entre tradition et modernité le musicien vise à jeter de nouveaux ponts entre l’Afrique et le blues américain. Publié en 2013 le plus récent disque de Vieux Farka Touré « Mon pays »est directement inspiré par la crise que traverse actuellement le Mali. Il comporte deux titres en anglais « Futureet Peace » et a été conçu comme un hommage aux beautés de la culture de son pays déchiré. Parmi les collaborateurs figure en bonne place le joueur de kora Sidiki Diabaté.A Saint-Louis, Vieux Farka a interprété le morceau fétiche de son père, intitulé « Wallahi-Dou » et d’autres titres qui ont fait danser le public jusqu’à 1 h du matin.
Awa Diagne Sall Kharachi
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