Une forte délégation de l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida), conduite par le Secrétaire Général de cette agence, Ousmane Ndao et la Représentante Résidente de la Commission de l’Uemoa au Sénégal, Mme Aïssa Kabo Sidikou, a visité hier la ferme piscicole de Diama/Maraye, aménagée depuis 2016, avec l’appui de la coopération espagnole. Cette ferme dispose de 25 étangs et a bénéficié depuis 2016 d’un financement de près de 800 millions Cfa de l’Uemoa pour moderniser ses activités. Il s’agit de la mise en place dans cette ferme d’une centrale solaire thermodynamique.
Ces 25 étangs, selon le Responsable de la Formation de l’Anida, Amsata Niang, pourraient permettre de créer dans quelques mois une centaine d’emplois salariés, à raison de quatre emplois par étang.
Car, a-t-il précisé, avec l’appui financier et technique de l’Uemoa, les contraintes liées à trois goulots d’étranglement, ont été levées. Il s’agit notamment des besoins majeurs relatifs à la chaleur qui doit permettre d’élever la température des 12 bassins intérieurs de l’écloserie, à environ 30 degrés C, à l’électricité nécessaire au bon fonctionnement de l’écloserie, à la production d’aliments pour les poissons. Dès lors, l’amélioration de la gestion doit passer par l’apport d’énergie supplémentaire afin d’accroître considérablement les activités économiques dans la ferme.
La délégation a constaté sur place, le fonctionnement performant du système de concentrateurs solaires, équipé de capteurs thermiques, d’antennes paraboles et autres accessoires très modernes, haut de gamme et de dernier cri. Ce système permet de réchauffer l’eau puisée dans le canal de Maraye, pour la réchauffer et l’envoyer vers l’écloserie des alevins.
Mme Kabo Sidikou s’est réjouie de cette visite, qui lui a permis de suivre attentivement les explications du Dr Ablaye Ngom, Responsable de l’Anida dans les régions de Saint-Louis et de Matam. Ce dernier a montré à la délégation comment les agents de cette ferme parviennent à organiser et superviser la production de ces alevins de tilapia, de carpes et de poisson-chat, qui vont ensuite passer aux étapes de pré grossissement et enfin de grossissement dans ces 25 étangs.
Elle a rappelé que la mise en place du financement de l’Uemoa entre dans le cadre de la mise en œuvre du Programme régional de développement d’une plateforme agricole intégrée de production, de transformation et de conservation de produits alimentée par une centrale solaire thermodynamique (Microsol).
Mme Sidikou a insisté longuement sur les enjeux et les perspectives de ce projet d’installation de cette plateforme multifonctionnelle, initié par l’Uemoa pour développer la ferme piscicole pilote de Maraye. Un projet qui a donné des résultats satisfaisants et qu’il faut nécessairement dupliquer dans les pays de la sous-région.
Le Secrétaire Général de l’Anida, Ousmane Ndao, a rappelé que l’Anida œuvre pour la modernisation des exploitations agricoles et la promotion des filières à haute valeur ajoutée. Cela consiste à réaliser des fermes familliales et villageoises dites « Natangué » caractérisées par une intégration des productions (animale, végétale et aquacole). La ferme de Diama/Maraye, à vocation piscicole, d’une superficie de 50 ha dont 25 ha aménagé, dispose d’équipements pour la production de carpes « Tilapia » à destination de la consommation locale sur la zone de Saint-Louis, située à environ 50 kms.A en croire M. Ndao, ce projet ambitionne d’augmenter la production piscicole et de développer d’autres activités comme la production végétale (le maraîchage, cultures de riz, de maïs, etc) impliquant les populations des villages environnants. C’est un projet qui permettra aux jeunes de cette partie de Diama de se fixer définitivement dans leur terroir et de ne plus penser à l’émigration clandestine et à l’exode rural. Awa Diagne Sall Kharachi
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