Dans un communiqué
de presse, produit à Abidjan (Côte d’Ivoire), Africa Rice (Le Centre du riz
pour l’Afrique) a mis en exergue, depuis quelques années, des technologies
pertinentes et favorables aux femmes productrices, transformatrices et autres
ménagères, permettant d’améliorer leurs opportunités économiques.
Il s’agit d’un
système d’étuvage du riz amélioré, appelé GEM et combiné à des
formations ciblées et à l’adoption de l’approche d’une plateforme d’innovation
le long de la chaîne de valeur du riz. Des techniques qui commencent à avoir un
impact positif sur la vie des femmes étuveuses de riz dans les pôles rizicoles
de certains pays de la sous-région.
La technologie est
favorable aux femmes, et raccourcit le temps de transformation, réduit les
corvées et n’expose pas les femmes étuveuses aux brûlures. En effet, ce plan
stratégique promeut la recherche transversale pour le bénéfice des femmes rurales et le
développement de chaînes de valeur rizicoles plus inclusives et équitables
entre les genres. Et, il
est en phase avec les efforts déployés par la communauté internationale, qui a
récemment adopté 17 objectifs de développement durable qui incluent, entre
autres, l’égalité entre les genres.
Selon les
chercheurs d’Africa Rice, juste deux mois après que le système GEM a été
installé à Glazoué (au Bénin) grâce à l’appui du projet financé par la Banque
africaine de développement intitulé Sard-Sc « Appuie à la recherche
agricole pour des cultures stratégiques en Afrique », à la fois, le
résultat moyen mensuel (quantité de riz étuvé produit) et le revenu mensuel
moyen généré à partir de cette activité, ont plus que doublé, comparé à ceux
obtenus en utilisant le système d’étuvage traditionnel.
Avec le système
traditionnel, les femmes étuveuses ne transformaient que près de 120 kg de
paddy par session, alors qu’avec la technologie GEM, elles transforment déjà
près de 300 à 400 kg de paddy par session et visent à atteindre 1 tonne.
Une session d’étuvage dure normalement deux jours ; elle débute par le
nettoyage et se poursuit jusqu’au séchage. Le premier jour est dédié au
nettoyage et au trempage alors que la seconde journée est consacrée à l’étuvage
et au séchage du paddy. De plus, la qualité du riz étuvé est similaire à celle
du riz importé de première qualité. Les résultats ont montré qu’avec la
technologie GEM, il y a moins de 2 % de grains brûlés, 90 % de grains
entiers, zéro grain crayeux et zéro impuretés comparé à près de 24 % de
grains brûlés, 60 % de grains entiers, plus de 20 % de grains crayeux
et 5 % d’impuretés avec le système traditionnel. La technologie GEM
consomme bien moins de combustibles et d’eau que le système traditionnel, et
est plus sécurisé et plus durable. Il est équipé de palans et de rails pour
lever et déplacer les lourdes marmites dans lesquelles le paddy est étuvé.
La technologie
GEM, qui peut être facilement construite localement, fournit une opportunité
d’améliorer la qualité et la compétitivité du riz produit localement, » a
déclaré Dr Sali Ndindeng, chercheur en qualité du grain et en post-récolte à
AfricaRice, qui a dirigé la mise au point de cette technologie. « Mais il
est également important de garder à l’esprit que les améliorations dans la
qualité du riz nécessitent une amélioration par des acteurs le long de la
chaîne de valeur ».
La demande de riz
étuvé de bonne qualité est forte, car il est préféré dans certaines parties du
Bénin, du Sénégal, du Mali, du Nigeria, du Ghana et d’autres pays d’Afrique de
l’Ouest et du Centre. Il a été rapporté que la majorité du riz importé au Benin
est étuvé et pénètre le marché nigérian par des canaux informels. Mais, le
processus d’étuvage traditionnel utilisant des équipements et méthodes
rudimentaires produit souvent du riz de mauvaise qualité avec des niveaux
élevés d’impuretés, de grains brisés ou brûlés et une odeur indésirable.
Le processus est
également laborieux, prenant, dangereux et inefficace et nécessite beaucoup de
feu de bois et d’eau. L’étuvage du riz est effectué principalement par les
femmes rurales dans ces régions et contribue significativement à leurs moyens
d’existence. Afin de réduire leurs corvées et d’améliorer le rendement à
l’usinage et la qualité du riz local, AfricaRice a conçu un prototype basé sur
les modèles améliorés de l’Irad ( l’Institut de recherche agricole pour le
développement) du Cameroun, du Food Research Institute (FRI),
Ghana et de l’Institut national de recherche agricole du Bénin. Le petit
prototype d’étuvage adapté localement a été mis au point en étroite
collaboration avec l’Université McGill, Canada, dans le cadre d’un projet
conjoint avec l’appui du Dfatd (Département des affaires étrangères, du
Commerce et du Développement du Canada).
Mbagnick Kharachi
Diagne/ CHRONIQUES.SN
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