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États-Unis: le plan d’investissement sur le climat et la santé, un bol d’air pour Biden et les démocrates

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Le président américain Joe Biden a promulgué ce mardi 16 août son plan d’investissement sur le climat et la santé. Cela apporte à son camp démocrate une victoire politique importante à moins de trois mois d’élections législatives déterminantes. 

Plus gros investissement aux États-Unis dans la lutte contre le changement climatique, le texte prévoit une série d’incitations financières destinées à faire évoluer l’économie américainevers les énergies renouvelables. Il limite aussi le prix de certains médicaments et crée un taux d’imposition minimal sur les grosses entreprises.

« Un pays peut être transformé. C’est ce qui se passe aujourd’hui », a déclaré M. Biden, dans un discours aux accents électoraux prononcé avant de signer cette réforme, baptisée Inflation Reduction Act, à la Maison Blanche. « Il s’agit de l’avenir. Il s’agit d’apporter le progrès et la prospérité aux familles américaines, a-t-il dit. Il s’agit de montrer à l’Amérique et au peuple américain que la démocratie fonctionne encore aux États-Unis. »

Fruit de difficiles tractations avec l’aile droite du parti démocrate – il a notamment fallu convaincre le sénateur Joe Manchin qui âprement bataillé contre le plan- l’enveloppe comprend le plus grand investissement jamais engagé aux États-Unis pour le climat – 370 milliards de dollars pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici à 2030. Joe Biden plaidait à l’origine pour un plan d’investissement plus vaste encore, mais le fait même qu’il puisse promulguer cette réforme représente une quasi-résurrection politique pour les démocrates avant les élections de mi-mandat de novembre, traditionnellement perdues par le camp au pouvoir.

Baisse du prix des médicaments

Le second volet de ce grand plan d’investissements entend corriger en partie les immenses inégalités dans l’accès aux soins aux États-Unis, notamment en baissant le prix des médicaments. Joe Biden a insisté sur ce dispositif, plaidant sur l’engagement social des démocrates.

Medicare, un système public d’assurance santé destiné entre autres aux plus de 65 ans, pourra pour la première fois négocier directement les prix de certains médicaments avec les laboratoires pharmaceutiques, et ainsi obtenir des tarifs plus concurrentiels. Pour financer ces investissements, la réforme prévoit l’adoption d’un taux d’imposition minimal de 15% pour toutes les sociétés dont les profits dépassent le milliard de dollars. Ce nouvel impôt vise à empêcher certaines grosses entreprises d’utiliser les niches fiscales qui leur permettaient jusqu’ici de payer beaucoup moins que le taux théorique. Selon les estimations, cette mesure pourrait générer plus de 258 milliards de dollars de recettes pour l’État fédéral américain au cours des dix prochaines années.

Une année difficile pour l’administration démocrate 

C’est une bouffée d’air pour l’administration démocrate, meurtrie par le retrait chaotique d’Afghanistan l’an dernier, les vagues successives de Covidune inflation à son plus haut depuis quarante ans. L’administration Biden a eu une année difficile. En outre, ses efforts ont souvent été entravés par une majorité très étroite aussi bien à la Chambre des représentants qu’au Sénat.

Selon les sondages, les républicains devraient remporter une solide majorité à la Chambre des représentants en novembre, voire emporter aussi le Sénat, ce qui pourrait faire de Joe Biden un président potiche jusqu’à la fin de son mandat en 2024. Mais alors que les républicains sont embourbés dans le scandale des imprudences de Donald Trump vis-à-vis de documents classés « top secret » déplacés vers sa résidence personnelle de Mar-a-Lago, où le FBI a dû aller les chercher cette semaine, Joe Biden a marqué quelques points ces dernières semaines : la loi régulant les armes à feu, la plus importante en près de trente ans, le coup de pouce à la production de semi-conducteurs aux Etats-Unis, et à l’international, la mort du chef d’al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, tué par un drone américain à Kaboul. 

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