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Entretien avec Alioune Badar Diop, Dg de l’Office des lacs et des cours d’eau (Olac): « nos projets vont permettre de développer les territoires, avec l’utilisation d’un milliard de m3 d’eau par an».

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Dans cet entretien, le Dg de l’Office des lacs et cours d’eau revient sur ses réalisations après presque deux années à la tête de la structure. Il évoque également les différents projets qui vont permettre de développer les territoires intérieurs avec l’utilisation d’un milliard de m3 d’eau par an. Ce qui va considérablement changer la vie des populations.

Monsieur le Directeur Général, cela fait déjà deux ans que vous êtes à la tête de l’Office des Lacs et Cours d’Eau (Olac), pouvez-vous revenir sur les missions de l’Olac.

Alioune Badara Diop : Je rappelle que l’Office des lacs et cours d’eau a été créé en avril 2017, sous le statut d’un établissement public, et relève du ministère de l’Eau et de l’Assainissement. Il a pour mission, entre autres, l’aménagement, la planification et la gestion rationnelle de l’ensemble des lacs et cours d’eau du Sénégal a l’exception des fleuves Sénégal et Gambie, la programmation des investissements ainsi que la maitrise d’œuvre de même que la maitrise d’ouvrage des travaux de constructions des infrastructures hydrauliques. L’Olac s’occupe également du suivi quantitatif et qualitatif des ressources en eau, de la lutte contre la prolifération des végétaux aquatiques et aussi de la gestion des périmètres de protections des lacs et cours d’eau, les dits périmètres sont de plus en plus empiétés par toutes sortes d’occupations.

Pouvez-vous nous faire le bilan de vos deux années à la tête de la structure?

ABD : Effectivement, nous sommes au mois de septembre 2019,  je viens de faire deux ans à la tête de cette structure. En termes de bilan, nous avons poursuivi les projets initiés par l’Olac notamment le Projet de restauration des fonctions écologiques et économiques du Lac de Guiers (Prefelag), et les projets d’assainissement et d’alimentation en eau des localités riveraines du lac de Guiers. Nous avons initié d’autres projets qui entrent dans le cadre de la stratégie nationale de mobilisation des ressources en eau de surface, et qui couvrent une grande partie du territoire national. Ces projets sont déclinés sous forme de Plan stratégique de développement (Psd) pour la période 2019-2023, conformément au Plan Sénégal Emergent Pse qui définit la vision du président Macky Sall, et aux orientations stratégiques du ministère de l’Eau et de l’Assainissement inscrites dans la Lettre de politique sectorielle et développement 2016-2025 (Lpsd). Au-delà de ces projets, nous avons eu à mettre en place des outils de planification et de gestion parmi lesquels, je peux citer : le contrat de performance, le manuel de procédures, l’acquisition de logiciel de comptabilité et de logiciels métiers ainsi que des équipements de suivi de la qualité de l’eau. Nous avons aussi amorcé la mise en place d’un laboratoire de contrôle de la qualité de des eaux brutes.
Du point de vue institutionnel, on a noté un élargissement des compétences de l’Olac à tous les cours d’eau et lacs du Sénégal.

Qu’est-ce que ce changement a apporté à votre structure ? La mutation institutionnelle est-elle aboutie?

ABD : Avec l’élargissement des compétences de l’Olac, le Sénégal dispose aujourd’hui d’un instrument qui lui permet, d’une part de mieux maitriser la gestion des cours d’eau sur l’ensemble du territoire national afin de mieux prendre en charge les besoins en eau des différents usages et, d’autre part, de préserver le patrimoine hydrologique national aujourd’hui agressé par l’occupation anarchique des périmètres de protection.

Dg, pour les projets en cours, vous avez parlé du Préfelag et de l’accès à l’eau, et à l’assainissement des populations riveraines du lac. Pouvez-vous revenir sur ce bilan de ce programme ?

ABD : Concrètement, le Prefelag a permis d’améliorer la dynamique hydrologique du système du Lac de Guiers, par la réhabilitation des infrastructures de régulation, mais également la remise en eau de la grande mare du Ndiael et du marigot de Yéti Yone. Ainsi, les apports annuels en eau vers le lac ont presque doublé en passant de 1,2 milliards m3 à 2,3 milliards de m3. Cette situation permet aujourd’hui, au Lac de Guiers d’être en mesure de satisfaire l’ensemble des besoins en eau des différents usages, notamment l’alimentation en eau de Dakar, la mise en valeur agricole de plus de 50 000 ha, mais également l’abreuvement d’environ 2 millions de têtes de bétail. De même, le projet Prefelag a permis l’aménagement d’une quarantaine de points d’accès au plan d’eau au niveau des villages riverains qui connaissaient des difficultés d’accès au Lac à cause du typha. Aussi, mettant en œuvre une directive présidentielle issue du conseil des ministres décentralisé à Louga, l’Olac a procédé à l’alimentation en eau potable de plus d’une centaine de localités riveraines du lac de Guiers.

L’un des résultats attendus du Prefelag consistait à la remise en eau de la grande mare du Ndiaël, et le retrait de cette réserve, du registre de Montreux. Où en êtes-vous ?

ABD : Effectivement, un des objectifs majeurs du Prefelag était la remise en eau du Ndiael, asséché depuis les années 70, afin de sortir cette réserve de la liste des zones humides en danger. Aujourd’hui, on peut dire que l’objectif est atteint puisque lors de la Cop 13 Ramsar organisée en octobre 2018 à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis, le Secrétariat général a annoncé le retrait du Ndiael du registre de Montreux, suite à sa remise en eau et au retour constaté de l’avifaune. Présentement, la réserve a retrouvé sa place d’antan pour un nouvel envol. C’est l’occasion de remercier l’ensemble des acteurs qui ont concouru à cet état de fait notamment la Bad, le Fonds mondial pour l’environnement, l’Union internationale pour a conservation de la nature (Uicn), la direction des Eaux et Forêts entre autres.

Monsieur le Dg, vous avez annoncé l’élaboration de projets pour la mobilisation de ressources en eau de surface à l’échelle nationale. Pouvez-vous nous donner un peu plus d’informations sur ces projets ?

ABD : Notre Psd 2019-2023, qui s’aligne parfaitement au Pse, a identifié un ensemble de six projets, dont la mise en œuvre va permettre la mobilisation d’un volume d’eau estimé en moyenne à un milliard de mètre-cubes par an et dont leur valorisation devrait permettre la mise en valeur d’un potentiel de 80.000 hectares. Ces projets vont répondre aux besoins en eau des différents usages, notamment pour l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’alimentation en eau potable et la restauration des écosystèmes. Il y’a d’abord le Projet de renforcement de la résilience des écosystèmes du Ferlo (Preferlo) qui est un plan prioritaire du chef de l’Etat Macky Sall. C’est un projet de transfert d’eau vers le Ferlo à partir de Keur Momar Sarr. Sa mise en œuvre va changer fondamentalement les conditions de vie des populations de cette zone, soumises depuis les années 70 aux sécheresses récurrentes. Il y’a également, les projets de mobilisation des ressources en eau des bassins versants de Djikoye, du Baobolong et du Nanija Bolong dans les régions centre notamment Fatick, Kaolack, et Kaffrine. Ils vont optimiser la mobilisation annuelle de 360 millions de m3 d’eaux douces, au profit du développement des activités socio-économiques tels que l’agriculture et l’élevage, mais aussi arrêter l’intrusion des eaux salées en provenance de l’océan via le Fleuve Gambie. A ce lot, on peut ajouter les deux projets de restauration des 03 Marigots dans les départements de Saint Louis et de Dagana et les mares de Mani et Bassom dans le département de Bakel. Enfin, le dernier projet consiste à la valorisation des plantes aquatiques envahissantes pour transformer ces dernières, qui présentement causent beaucoup de nuisance aux populations, en opportunités de création de richesses.

Mais en quoi le Preferlo va-t-il changer les conditions de vie des populations du Ferlo ?

ABD : Vous savez le problème du Ferlo, c’est la disponibilité de l’eau qui a fini d’inhiber le développement socioéconomique de la zone. Le Preferlo va permettre de transférer à partir du lac de Giers et à travers des canaux à ciel ouverts, plus de 600 millions de m3 dans les départements de Louga, Linguère et Ranérou. Ce volume d’eau va permettre la mise en valeur de 46 000 ha, l’abreuvement de 2 millions de têtes de bétails, l’approvisionnement en eau potable des populations, le développement de la pisciculture et la restauration des écosystèmes. Tout ceci va concourir à booster le développement socioéconomique de la zone sylvo-pastorale.

Pouvez-vous revenir sur les autres projets à court terme que vous comptez dérouler ?

ABD : Il y a d’abord, les projets de mobilisation des ressources en eaux qui sont localisées dans les régions de Fatick, KaOlack, Kaffrine et Tambacounda concernent les bassins versants de Djikoye, Baobolong et Nanija-Bolong. Ces cours d’eau mobilisent annuellement environ 360 millions de m3 d’eau durant la saison des pluies, mais qui sont envahis en saison sèche par les eaux salées de l’océan. Il s’agira, en plus de leurs dragages et leurs endiguements, de construire des barrages anti-sel et des ouvrages de régulation pour mobiliser les ressources d’eau de ruissellement brutes de la zone en vue de leurs usages pour des activités agricoles et pastorales. Les études ont identifié un potentiel de plus de 40.000 hectares de terres valorisables. Ensuite, il y’a deux plans de restauration de cours d’eau, la restauration des 03 Marigots dans les départements de Saint Louis et de Dagana d’une part, et d’autre part les marigots de Wolongue et les mares de Mani et Bassom dans le département de Bakel.

Depuis des années, le typha est une préoccupation dans le Delta du Fleuve Sénégal. Quelles sont les dispositions prises par votre structure par rapport à ce phénomène ?

ABD : Vous savez, depuis l’avènement du barrage de Diama et le développement de l’agriculture irriguée autour des plans d’eau, le typha s’est proliféré de manière exponentielle dans le Delta. Les impacts écologiques et socioéconomiques causés par cette espèce sont inestimables en matière d’obstacles au développement de l’agriculture irriguée, de la pêche mais également de perte de la biodiversité et de menace sur la santé et la sécurité des populations. Aujourd’hui, avec la permanence de cette plante, l’approche consiste à s’orienter vers sa valorisation. C’est pourquoi, l’Olac a initié le Projet de valorisation du Typha (Provet). L’innovation consiste à créer des unités industrielles de production de bio-charbon de typha sur toute la chaine de valeur. Cette approche va non seulement régler les difficultés liées à la prolifération mais également créer de l’emploi au profit de la jeunesse et contribuer au développement de l’entreprenariat rural à l’échelle des terroirs.

Avec les compétences nationales de l’Olac, à quand son déploiement à l’intérieur du pays ?

ABD : d’ici 2022, il est prévu l’ouverture de quatre antennes pour couvrir les grands bassins hydrologiques. L’antenne de Dakar sera ouverte en 2020 pour prendre en charge les lacs urbains de Dakar et les bassins du plateau de Diass. Ensuite, s’en suivront l’ouverture des antennes du centre basée à Kaolack, du Sud basée à Ziguinchor et de l’antenne de Tambacounda.            

Mbagnick Kharachi Diagne, (en étroite collaboration avec Amadou Maguette Ndao, Journaliste), pour CHRONIQUES.SN

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Guédiawaye : Ahmed Aïdara retire à GFC son stade, Lat Diop annonce une plainte

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Dans une correspondance adressée à Lat Diop, président de GFC et responsable local de Benno, le maire Yewwi de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, annonce la suspension «pour un temps» de la convention dans le cadre duquel la mairie met à la disposition du club le stade Ibrahima Boye. Celle-ci a été signée sous le magistère de son prédécesseur, Aliou Sall.

D’après Les Echos, Ahmed Aïdara a invoqué «un déficit budgétaire criard». Ainsi, renseigne le journal, GFC a jusqu’au 1er octobre prochain à 18 heures pour vider les lieux. L’édile de Guédiawaye offre cependant la possibilité de renouveler la convention «dans d’autres circonstances particulières qui seront définies d’accord parties».

Les Echos rapporte que Lat Diop ne l’entend pas de cette oreille. «Il veut nous retirer le stade que Aliou Sall avait mis à notre disposition sur la base d’une convention de quatre ans, en contrepartie de l’appui financier que la ville devait octroyer à GFC. Il ne sait même pas qu’il ne peut dénoncer une convention de façon unilatérale», souligne le président du club de football.

Ce dernier informe que les avocats de GFC vont saisir la justice et que le Comité exécutif du club va se réunir ce mercredi avant de faire face à la presse demain, jeudi.

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Lenteurs au Port autonome de Dakar: Le Dg Aboubacar Sadikh Bèye explique

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Les lenteurs au niveau du Port autonome de Dakar ont été décriées pendant la réunion présidentielle sur la cherté de la vie.  Mais pour le directeur général de cette structure,  cela s’explique  par une situation conjoncturelle. En effet Aboubacar Sadikh Beye a expliqué l’indisponibilité de certains quais entrave  l’offre portuaire. Sur 23 postes, les huits sont immobilisés. Par exemple, au mole 1,  deux postes sont au service du pétrole et du gaz pour la plateforme Tortue et Sangomar. Le bateau hôpital occupe aussi un poste au Port autonome de Dakar. Deux autres postes sont mobilisés pour être modernisés et seront récupérés en octobre.

  Le directeur général du Port d’ajoute que ces lenteurs s’expliquent aussi par un atre facteur lié à la forte portuaire. « En juillet on a fait 104% en importation. La congestion terrestre est réglée parce que les camions sortent très tôt du Port  alors qu’ils pouvait y faire plus de 4 jours ».  S’agissant de la manutention, un bateau de 40 000 tonnes reste à  quai pendant 20 jours parce que les manutentionnaires font 2000 tonnes par jour. « La manutention se fait encore comme il y a 40 ans. Il faut une modernisation. Il ajoute que les concessionnaires et les lignes maritimes sont aussi dans le Port et occupent de grandes surfaces », conclut-il.

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Lutte contre le trafic illicite à Thiès : Une contrevaleur de 437 millions FCfa de produits prohibés incinérés

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La Douane de Thiès a procédé à l’incinération de produits prohibés d’une contrevaleur de 437 millions de francs CFA.

Les produits prohibés saisis en 2021, dans le cadre des opérations de « bouclage » des couloirs et réseaux de trafic illicite, sont composés de faux médicaments vétérinaires d’une contrevaleur de 175 259 382 francs CFA ; de 3529 kg de chanvre indien pour une contrevaleur de 236 940 000 francs CFA ; de sachets en plastique pour une contrevaleur de 25 000 000 francs CFA.

L’adjointe au Gouverneur de Thiès, Mme Tening Faye Ba, a supervisé la cérémonie d’incinération en présence des représentants des autres Forces de Défense et de Sécurité, du corps médical et des services en charge de l’environnement.

Le Lieutenant-Colonel Amadou Lamine Sarr, Chef du Groupement polyvalent de Recherche et de répression de la fraude a rappelé la dangerosité des produits incinérés sur la santé de la population.

Il a affirmé une fois de plus l’engagement de son unité à combattre farouchement le trafic illicite sur toutes ses formes conformément aux directives de la Direction générale des Douanes, le DG en particulier. 

L’Adjointe au Gouverneur, Tening Faye Ba, a ensuite, invité les populations, celles du littoral plus précisément, à une collaboration plus étroite avec les forces de défense et de sécurité. 

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