Le président béninois, Patrice Talon, était mardi 30 août l’invité de la Rencontre des entrepreneurs de France, l’université d’été du Medef, le syndicat patronal français. Lui-même ancien chef d’entreprise, celui que l’on surnommait le « roi du coton » en a profité pour vanter le modèle de développement et les atouts du Bénin pour les investisseurs étrangers. Et il a aussi prodigué ses conseils, très applaudi par les chefs des grandes entreprises français.
Devant le gotha des affaires réuni à l’hippodrome de Longchamp à Paris, Patrice Talon ne s’est pas fait prier pour démarrer au grand galop : « Je partage avec tous ceux qui sont ici les mêmes éléments d’ADN : l’ambition, le sérieux et le labeur. »
À écouter le président béninois, ces valeurs seraient plutôt rares chez ses adversaires. « Ce qui nous manque au Bénin, ce qui a manqué aux leaders, c’est l’ambition, le sérieux et l’acharnement au travail », a-t-il dénoncé.
Le Bénin, terre d’entrepreneurs, c’est l’ambition de Patrice Talon qui a rappelé que son pays était devenu « pro-business » avec des conditions d’investissement améliorées.
« Vous avez de l’électricité de qualité, avec une possibilité de convention sur le prix. On peut vous vendre l’électricité moins cher qu’en Chine. »
Avec une franchise calculée, le numéro un béninois s’est aussi vanté d’avoir mis au pas les syndicats.
« La grève est interdite dans les secteurs vitaux comme la santé, la police, les pompiers. Dans les autres secteurs, elle est limitée à deux jours par mois et dix jours par an. C’est vrai ! C’est un recul par rapport aux acquis démocratiques, mais je n’ai pas l’ambition d’avoir une expression démocratique identique à la France. Mais quand un pays est à construire, vous avez besoin d’avoir une réglementation forte. »
Vu l’applaudimètre, le message a été reçu cinq sur cinq par les entrepreneurs français. Reste à voir s’ils auront la curiosité d’aller juger sur place. La France n’est plus que le troisième partenaire commercial de ce pays, derrière l’Inde et la Chine.