Après l’annonce par les talibans du gouvernement intérimaire composé exclusivement de membres du mouvement islamiste et sans femmes, des manifestants ont battu le pavé, mercredi 8 septembre, pour exprimer leur désaccord. Et notamment des groupes de femmes.
Mina a participé à plusieurs manifestations qui ont eu lieu à Kaboul contre les talibans au cours de ces derniers jours. « Je n’ai pas eu peur la première fois et les talibans ne nous ont pas arrêtés ce jour-là, raconte-t-elle. Mais j’ai eu très peur la deuxième fois, lorsque les talibans ont commencé à frapper les femmes et à lancer des gaz lacrymogènes. J’ai vu une manifestante gravement blessée parce qu’un taliban l’avait frappée à la tête avec un câble électrique. Ils nous maltraitaient, nous traitaient de prostituées et disaient que nous étions soutenues par les États-Unis. »
« Si j’ai pu me battre contre ma famille, je peux me battre contre les talibans »
Manija, poète et militante de la société civile a été fouettée à la nuque mercredi par les talibans alors qu’elle filmait la marche féministe à laquelle elle participait à Kaboul. « Ma famille est très conservatrice, alors si j’ai pu me battre contre ma famille pour mes droits, je peux certainement me battre contre les talibans, argue-t-elle. Depuis le jour où les talibans sont arrivés, je sors sans raison, juste pour être vue par eux dans la rue et leur montrer qu’ils ne peuvent pas m’enfermer à la maison. Je veux leur dire que si j’ai pu faire face à ma famille, alors je peux certainement leur faire face. »
Manija est persuadée que les talibans se montreront de plus en plus violents. « Je n’ai plus aucun espoir pour l’Afghanistan », dit-elle.