Souffrant d’endettement chronique
envers le secteur privé depuis quelques années, l’Etat, en recherche désespérée
de ressources financières, va faire payer davantage le contribuable. Hier, lors
de sa conférence de presse, la cheffe de mission du FMI, Mme Deléchat, a évoqué
un certain nombre de réformes de nos finances publiques préconisées par son institution.
Elle a fait état en particulier d’une stratégie de mobilisation fiscale axée
sur le dos du contribuable sénégalais.
Prêtez
bien attention à vos porte-monnaie ! Car, que ça soit les établissements privés
d’enseignement supérieur, les entreprises du BTP, la Société africaine de
Raffinage (SAR) et même la société nationale d’électricité (Senelec), l’Etat
est acculé par des créanciers qui le pressent de rembourser ses dettes. Mais,
force est de constater que le gouvernement peine à honorer ses engagements
vis-à-vis de ses fournisseurs. Lesquels sont mis dans une situation intenable
du fait de l’importante dette que l’Etat reste leur devoir. Pour faire face à
la situation, l’Etat aurait trouvé un « accord de principe » avec le Fonds
monétaire international FMI pour réorienter les termes du paiement de sa dette
par le biais de l’accroissement de son assiette fiscale.
Et,
c’est en des termes clairs que la cheffe de division Afrique du FMI, Mme Corine
Deléchat, a annoncé les bases de cette nouvelle donne fiscale. « Le
gouvernement du Sénégal entend maintenir la cible de déficit budgétaire de 3 %
en 2019 comme pour les années à venir, tout en assurant le règlement de ses
obligations envers le secteur privé. Le cadre budgétaire de 2019 comprend
également une opération ponctuelle visant à régler les obligations impayées
vis-à-vis de la compagnie nationale d’électricité, Senelec. Une Stratégie de
Recettes à Moyen Terme (SRMT) qui a notamment pour objectif d’élargir
l’assiette fiscale est en cours d’élaboration » a-t-elle informé relativement
au troisième pilier des réformes structurelles en vue. « On a un inventaire qui
est assez exhaustif de tout ce qui est impayé qu’on va devoir régler. Il va
falloir voir comment apurer ça rapidement pour permettre au secteur privé de
continuer. Mais l’idée est d’avoir un contribuable qui participe à l’effort et
que l’Etat ne soit plus le premier acteur au développement », a notamment
indiqué Mme Deléchat. Qu’en termes choisis c’est choses-là sont dites !