En marge du dernier atelier sur les énergies
renouvelables, qui s’est déroulé dans les locaux du conseil départemental de
saint-Louis, nous avons eu l’occasion de discuter à bâtons rompus avec les
acteurs territoriaux des cinq communes qui constituent le département de
saint-Louis. Il s’agit notamment des communes de Mpal, Gandon, Saint-Louis,
Fass-Ngom et de Ndiébéne Gandiole.
Ils ont été six interlocuteurs à être unanimes
pour reconnaître que, de nombreux problèmes de ce département peuvent trouver
les solutions les plus adéquates, à travers la mise en œuvre du projet
d’intercommunalité qui concerne aussi le conseil départemental de Saint-louis,
en tant que collectivité territoriale. Un projet très ambitieux, qui sera
réalisé avec l’appui de l’Agence régionale de développement (Ard) et qui
permettra à ces cinq communes, de faire ensemble à l’insalubrité, à certaines
catastrophes naturelles relatives aux changements climatiques, à l’érosion
côtière et maritime, à l’avancée de la mer, aux raz-de-marée, etc.
Et, du point de vue de l’Assainissement collectif
en milieu urbain dans ce département, ils ont laissé entendre que seule la
commune de Saint-Louis dispose d’un système d’assainissement à l’égout. La
longueur actuelle du réseau est de 95km pour 9604 branchements. Compte
tenu des contraintes rencontrées dans l’établissement de systèmes
d’assainissement autonomes adaptés du fait du niveau de la nappe
dans la commune de Ndiébéne-Gandiole, la mise en
place de réseau d’assainissement collectif constitue la
seule alternative durable.
Un diagnostic sans complaisance qui leur a permis
également d’évoquer les contraintes du secteur de l’assainissement, en
mettant en exergue la faiblesse des investissements par rapport à
une demande toujours élevée, le faible niveau de connaissance des
populations sur les questions d’hygiène et l’occupation de
certaines zones non destinées à l’habitation en milieu urbain,
les comportements inappropriés des populations au niveau des canaux
d’évacuation (elles y introduisent des ordures ménagères et même parfois,
des carcasses de mouton), la vétusté du réseau d’assainissement.
Pour ce qui est de l’urbanisation, ils ont
souligné que le département de saint-Louis compte
5 communes, dont deux communes avec un caractère rural prononcé,
à savoir Fass-Ngom et Ndiébène-Gandiole. Le taux d’urbanisation
du département est de 72,92%, contre 45,33% pour la région. Cette forte
urbanisation est portée par la commune de Saint-Louis qui
polarise les 99,74% de la population urbaine du département.
Concernant l’Habitat, ils ont fait savoir que
l’évolution démographique des communes a engendré des besoins de plus en
plus importants en matière d’habitat. Cette situation explique la
forte pression foncière et l’épuisement de terrains constructibles,
ce qui a poussé les populations à occuper des espaces non
aedificandi (non habitables). Cela est surtout perceptible dans la
commune de Saint-Louis, qui a épuisé ses réserves foncières et
qui est étouffée par les communes voisines de Gandon et de Ndiébène Gandiole.
Dans le cadre de l’habitat planifié, ont-ils
ajouté, des parcelles à usage d’habitation sont produites par l’Etat et
les collectivités territoriales pour une solution durable
à l’occupation irrégulière et anarchique de terrains quelquefois
impropres à l’habitat. A titre d’exemple, ils ont pu citer la ZAC de
Ngallèle/Maka-Toubé dans la commune de Saint-Louis. Les documents de
planification urbaine dont le Pdu jouent également ce rôle mais
soit les communes n’en disposent pas, soit leur mise en œuvre
n’est toujours pas effective et ils deviennent obsolètes.
Dans le secteur de l’Eau Potable, ces acteurs
territoriaux se sont entendus pour soutenir avec véhémence que les 93% des
localités raccordées sont alimentées par la Sde et seulement 17% par les
stations de traitement. Le taux de couverture de la
population départementale est de 96%.
Par ailleurs, ils ont noté des disparités
entre les communes, 100% pour les communes de Saint-Louis et de
Mpal, 86% pour celle de Fass-Ngom et 85% pour chacune des
communes de Ndiébéne-Gandiole et de Gandon où la plupart
des villages de la zone Jerri n’ont pas accès à
l’eau potable. Malgré ces taux reluisants, des efforts doivent
être déployés pour améliorer la qualité du service, notamment
au niveau des débits et pression faibles, notés dans
toutes les communes. Le raccordement du nouveau château
d’eau situé à l’entrée de Saint-Louis devrait permettre
de réduire ces difficultés.
Mbagnick kharachi Diagne / CHRONIQUES.SN