Les funérailles de John McCain, héros de la guerre du Vietnam et vétéran de la politique américaine, ont débuté samedi à Washington, en conclusion d’une semaine d’hommage national, dont Donald Trump a été exclu.
L’Amérique dit adieu à l’un de ses héros. Les obsèques nationales de l’ancien sénateur John McCainont débuté samedi 1er septembre à la cathédrale de Washington.
L’ex-président démocrate Barack Obama et son prédécesseur républicain George W. Bush se succèderont pour prononcer l’oraison funèbre de l’ancien prisonnier de guerre au Vietnam, connu pour son anticonformisme et pour sa capacité à transgresser les lignes politiques.
Trump, un grand absent
La semaine d’hommages à John McCain suit un ordonnancement qu’il avait lui-même décidé. Décédé le samedi 25 août à 81 ans dans son État d’Arizona après une année de combat contre un cancer du cerveau, il avait fait savoir avant sa mort qu’il ne souhaitait pas que Donald Trump assiste à ses obsèques. Pas plus que Sarah Palin, sa colistière de l’élection présidentielle perdue de 2008, dont il avait dit dans le dernier tome de ses mémoire regretter le choix.
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Aux yeux de ses amis, républicains comme démocrates, John McCain incarnait une tradition politique radicalement opposée à celle de Donald Trump. « Héros américain », fils et petit-fils d’amiraux, il avait été fait prisonnier et torturé pendant la guerre du Vietnam, avant d’entamer une carrière de 35 ans au Congrès.
« Nous partagions, malgré nos différences, une fidélité à quelque chose de plus élevé, les idéaux pour lesquels des générations entières d’Américains et d’immigrés se sont battus et se sont sacrifiés », a dit de lui Barack Obama, dont le discours samedi devrait être le temps fort des cérémonies.
Les observateurs scruteront la tonalité de son propos : plus personnelle ou au contraire politique dans un contexte de polarisation et de divisions du pays depuis l’élection de Donald Trump. John McCain avait été son adversaire lors de sa première élection victorieuse en 2008. Il avait aussi sauvé sa réforme du système de santé, l’Obamacare, une dizaine d’années plus tard au Sénat, en votant contre un projet de réforme voulu par Donald Trump.
Ce dernier sera absent samedi à la cathédrale de Washington. Il y déléguera son plus proche collaborateur, le général John Kelly, ainsi que son ministre de la Défense Jim Mattis et son conseiller à la sécurité nationale John Bolton. L’ancien secrétaire d’État Henry Kissinger, 94 ans, ainsi que des amis parlementaires de John McCain doivent également s’exprimer lors de cette cérémonie.
Parmi les porteurs du cercueil de John McCain, grand contempteur du régime de Vladimir Poutine, figurera aussi l’historien et dissident russe Vladimir Kara-Murza. L’ancien sénateur et ancien pilote de chasse sera inhumé dimanche lors d’une cérémonie privée à l’Académie navale d’Annapolis, non loin de Washington, dont il fut dans les années 50 un élève turbulent et indiscipliné, se signalant déjà par son anticonformisme et son franc-parler.
Avec AFP et Reuters
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