Le procés de l’Iaaf a débuté hier, lundi, à Paris avec comme antagonistes l’ancien président de l’iaaf, Lamine Diack à l’époque des faits supposés, de Gabriel Dollé, médecin chargé de l’antidopage et de l’avocat Me Habib Cissé, conseiller du président Diack.
Les seuls présents au box des accusés, la colonie russe ayant brillé par leur absence. Après la lecture de l’acte d’accusations aux prévenus par la présidente de la cour, et le rejet de la demande de renvoi introduit en début de séance par l’avocat de Papa Massata Diack, l’honneur est revenu à Dollé de s’expliquer dans le fond du dossier, il est accusé de corruption passive et d’avoir entravé le processus de sanctions des athlètes russes suspectés de dopage moyennant des sommes perçues par Diack et fils( 190 000 euros).
«Je manquais d’indépendance dans mon travail, car je rendais compte au secrétaire général et au président Lamine Diack de mon travail», en répondant à une question du procureur. Cette assertion de Dollé a fait bondir de sa chaise le taciturne, Me Simon Ndiaye, l’un des conseils de Lamine Diack pour faire repréciser la pensée du médecin afin d’éviter toute équivoque dans la tête des membres de la Cour. «Est-ce que Lamine Diack s’est jamais immiscé dans les procédures et gestions des cas de dopage que tu traitais durant la période où t’as été à l’IAAF». Sa réponse limpide et sèche devrait certainement refroidir les ardeurs des parquetiers. « Non, le président Lamine Diack ne s’est jamais immiscé dans les procédures encore moins dans la gestion des cas de dopage durant tout le temps que je m’occupais de ce secteur », a-t-il répondu, pour mettre fin aux débats du jour à 18 heures 20mn.
Quid des sommes reçues de Papa Massata Diack
Une des questions essentielles de l’accusation qui essaie de trouver un lien de causalité entre ces sommes perçues (du président et de son fils) et le dopage des athlètes russes. «En 2013, Papa Massata Diack m’a demandé de passer à son hôtel et il m’a remis la somme de 50.000 euros en espèces. Je n’ai rien demandé. Je considère cette somme comme une récompense pour avoir permis que l’Iaaf de trouver des sponsors en évitant l’éclatement d’un scandale du fait du dopage d’athlètes russes. Sur demande du président Diack de différer et de différencier les sanctions contre les athlètes russes suspectés, car la situation financière de l’IAAF allait imploser, elle était catastrophique, si un scandale éclatait. Cela aurait comme conséquence d’éloigner les sponsors dont avec certains les négociations étaient bien avancées. Il fallait une gestion raisonnée et politique de ces cas de dopage d’athlètes russes pour sauver l’Iaaf de la faillite, en ralentissant les procédures en toute discrétion surtout que beaucoup de passeports sanguins, sur la liste des 23 athlètes russes, étaient incomplets et ne pouvant faire l’objet de sanctions de suite», explique le médecin.
D’ajouter que «Papa Massata Diack n’intervenait jamais dans les questions de dopage, seulement il lui arrivait de me demander conseil sur la teneur de certains produits marketing pour savoir si ces derniers étaient compatibles avec la ligne anti-dopage de l’institution».
Qu’en est-il de la somme de 140.000 euros remis par Lamine Diack
«La remise de cette somme en plusieurs tranches est à replacer dans le contexte de licenciement, de manière brutale, dont j’ai fait l’objet fin 2014. J’avais intenté un procès pour licenciement abusif au tribunal administratif. C’est après qu’on a trouvé un compromis avec le président Diack pour le versement de cette somme de 140.000 euros devant constituer des dédommagements au préjudice que j’avais subi. Je l’ai pris comme une prime de départ, que j’ai acceptée au vu du nombre d’années de travail réalisé pour l’Iaaf.
You must be logged in to post a comment Login