Le gouvernement allemand envisage d’augmenter son aide économique à l’Ukraine mais campe sur son refus de livraisons d’armes de guerre, a indiqué dimanche une source gouvernementale à la veille d’une visite à Kiev du chancelier Olaf Scholz.
Selon le ministère de la Défense russe, cet « exercice » aurait pour but de « défendre la côte maritime de la péninsule de Crimée, les bases des forces de la flotte de la mer Noire, ainsi que les objets du secteur économique du pays (…) d’éventuelles menaces militaires ». Des exercices navals avaient été annoncés par la Russie en janvier. L’opération est cependant lancée dans un contexte tendu.
Depuis l’annexion de la Crimée en 2014 par Moscou, l’Allemagne est le pays qui a apporté l’aide financière bilatérale la plus importante à l’Ukraine, avec 2 milliards d’euros, auxquels s’ajoute une ligne de crédit de 500 millions d’euros, dont les deux-tiers environ ont été utilisés.
L’aide de l’Union européenne vient en plus de cette aide bilatérale.
Dans une interview dimanche à la radio publique allemande, l’ambassadeur d’Ukraine à Berlin, Andrij Melnyk, a réclamé, lui, l’annonce d’un plan d’aide «de plusieurs milliards» d’euros, lors de la venue d’Olaf Scholz lundi à Kiev, avant un déplacement le lendemain à Moscou.
Et les deux pays restent à couteaux tirés sur la question des livraisons d’armes «létales», que Berlin continue de refuser en l’état à Kiev en se réfugiant derrière la politique suivie en la matière depuis la période nazie, consistant à ne pas en exporter dans les zones de conflit.
Kiev a transmis à Berlin une liste de demandes. Pour lundi «il ne faut encore rien attendre» de la part de Berlin sur le sujet, a souligné la source gouvernementale allemande.
Selon les médias allemands, cette liste comprend des systèmes de missiles anti-aériens, des systèmes anti-drones, des systèmes de localisation électronique, des équipements de vision nocturne et des munitions.
Il n’est pas exclu que certains de ces équipements, considérés comme non-létaux, puissent être acceptés.
Sur cette liste figurent «certains éléments (…) qu’on peut examiner», a souligné la source allemande. Mais il faut voir s’ils sont «disponibles en ce moment» car «l’armée allemande elle-même n’a pas de surplus, on y trouve pas des milliers d’équipements de vision nocturne non utilisés» par exemple, a-t-elle ajouté.