La Cour pénale internationale (CPI), explique ce mardi, les motifs écrits sur l’acquittement prononcé depuis janvier, en faveur de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo et son ministre de la jeunesse, Charles Blé Goudé, poursuivis pour crimes contre l’humanité, commis à la suite de l’élection présidentielle de 2010 en Côte d’ Ivoire.
Les juges ont soulignés d’abord, «l’exceptionnelle faiblesse » des preuves présentées par la procureur. Ensuite, ils évoquent, une « déconnexion globale» entre le récit du procureur et les preuves déposées lors des trois années de ce procès ouvert en janvier 2016.
« Une des lacunes fondamentales du dossier du procureur résidait dans la présentation d’un récit déséquilibré des faits, reposant sur une conception unidimensionnelle du rôle de la nationalité, de l’ethnicité, et de la religion (au sens le plus large) en Côte d’Ivoire en général, et pendant la crise post-électorale en particulier, et ne tenant pas compte d’informations essentielles sans lesquelles il n’était pas possible de comprendre pleinement ce qui s’est passé et certainement pas ce qui a motivé des acteurs politiques clés dans cette affaire. Sans tirer de conclusion à cet égard, la majorité a jugé que ce qui ressortait des éléments de preuve apparaissait sensiblement différent du tableau brossé par le procureur », explique la Cour Pénale Internationale, comme les motifs de l’acquittement, dans un communiqué.
« Sans remettre en cause le fait que des crimes avaient
été commis », les juges ont conclu « que les éléments de preuve
disponibles n’étayaient pas l’allégation selon laquelle les crimes en cause
étaient le résultat d’une politique ayant pour but de prendre pour cible des
personnes considérées comme des opposants politiques ». Ils ont estimé que
« les éléments de preuve sur lesquels s’était fondé le procureur étaient
suffisants pour établir l’existence, dans le cadre de la commission des crimes,
d’un mode opératoire récurrent dont pourrait être déduite l’existence d’une
telle politique ».
La juge Herrera Carbuccia a estimé « qu’il y avait des éléments de preuve suffisants qui, s’ils étaient admis, permettraient à une chambre de première instance de déclarer Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé coupables de ses crimes ». (Meurtre, tentative de meurtre, viol, actes inhumains et persécution) ».
Mais, la procureure, Fatou Bensouda , a un délai supplémentaire , jusqu’au 10 octobre, pour decider, si elle fera appelle ou non.