Le groupe Air France-KLM a essuyé les premiers effets du Covid-19 sur son trafic, avec une perte nette de 1,8 milliard d’euros au premier trimestre. Le groupe va entamer des pourparlers avec les syndicats sur d’éventuelles suppressions de postes.
Les premiers bilans sont tombés et ils sont douloureux. Air France-KLM fait état d’une baisse de capacités de 10,5 % au premier trimestre (-35 % en mars), soit une perte nette de 1,8 milliard d’euros. Une chute qui ne va pas s’endiguer tout de suite malgré l’aide de 7 milliards d’euros de l’Etat français pour soutenir la compagnie : le groupe prévoit un effondrement de 95 % pour le deuxième trimestre et de 80 % au troisième, selon un communiqué.
Face à cette crise inédite, le transporteur aérien franco-néerlandais va entamer des pourparlers avec ses syndicats sur une éventuelle réduction de ses effectifs, a déclaré le directeur général d’Air France-KLM, Ben Smith, à Reuters. Air France prévoit une réunion de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) en juin pour discuter des réductions de capacité et de leurs conséquences pour le personnel, a dit Ben Smith.
Ce type de réunion préfigure souvent des plans de licenciements importants. Sans en préciser l’ampleur, Ben Smith a déclaré que l’entreprise avait « déjà identifié » des possibilités de départs volontaires.
Air France emploie quelque 45 000 personnes et KLM, 35 000. L’âge moyen relativement élevé du personnel de la compagnie française devrait lui permettre de procéder aux réductions nécessaires par le biais de plans de départs volontaires, a estimé Ben Smith, sans avancer de chiffres. « Beaucoup de gens approchent de la retraite, nous avons donc cet avantage », a-t-il déclaré.
Le secteur aérien sévèrement touché
Le transport aérien est un des secteurs économiques les plus sévèrement touchés par la crise du coronavirus, du fait notamment des restrictions de circulation et fermetures de frontières décidées partout dans le monde pour freiner la propagation du virus. Le 3 mai par exemple, le nombre de vols en Europe était inférieur de 91 % par rapport à la même période en 2019, selon l’organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne Eurocontrol.