L’ex-chef de la rébellion ivoirienne et candidat à la présidentielle de 2020, Guillaume Soro, a promis hier « d’organiser la résistance » au président Alassane Ouattara depuis Paris, après son retour avorté en Côte d’Ivoire. Rappelons que Guillaume Soro avait finalement renoncé à rentrer à Abidjan le 23 décembre après six mois d’absence à l’étranger. La justice ivoirienne avait émis un mandat d’arrêt international contre lui, alors même que son avion faisait demi-tour vers l’Europe, pour tentative d’atteinte à l’autorité de l’État.
Malgré le mandat d’Arrêt internationale émis par la justice ivoirienne à son égard pour » tentative d’atteinte à l’autorité de l’état » mais aussi d’avoir voulu fomenter » insurrection civiles et militaires, l’ancien président de l’assemblée nationale ivoirienne semble plus que jamais galvanisé. Dans les pages du journal du Dimanche ( JDD) il revient sur sa situation actuel et sur ses ambitions politiques qui restent intactes.
Des accusations « mensongères » et des poursuites « politiques » qui ne seront pas suivies d’effet, selon l’opposant, qui se dit « victime d’une manipulation » comme « le président Lula au Brésil ».
Dans cet entretien, il donne d’abord sa version de son retour raté en cote d’ivoire. Selon lui, c’est une « tour de contrôle au Niger » qui a averti « qu’il était périlleux d’atterrir à l’aéroport d’Abidjan », en raison « d’un déploiement anormal de forces de l’ordre ». Le pilote du jet a refusé d’atterrir car il a estimé qu’ « un assaut contre l’appareil était possible ».
De retour en France « avec un visa normal », Guillaume Soro assure qu’il ne bénéficie d’ « aucune assistance particulière » et dit « n’avoir aucun contact avec l’Élysée ». D’ailleurs, ses mots sont durs lorsqu’il évoque le president Emmanuel Macron, accusé d’avoir manqué « de courage et de maturité » lors de sa récente rencontre avec Alassane Ouattara, qualifié, quant à lui, d’ « autocrate ». « Au nom de contrats juteux, on est donc prêt à fermer les yeux sur le piétinement de la démocratie en Afrique », tacle Guillaume Soro.
Toujours candidat à la présidentielle ivoirienne, Soro affirme qu’il a conclu un accord électoral avec l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié. « Nous allons tous les deux au premier tour et le mieux placé soutiendra l’autre au second », expose-t-il alors que l’ex-président est jusque-là resté évasif sur sa possible candidature.
Pour Guillaume Soro, « Mr Ouattara vient d’inventer la crise pré-électorale » et, selon lui, « il faut que la classe politique s’organise pour combattre cela ».