Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, de son vrai nom Ahmad ibn Mohamed ibn Abib Allah et communément appelé Khadim Rassoul, est né vers 1853 (an 1270 de l’hégire) à Mbacké-Baol. Cette localité a été fondée en 1795, sur un don du Damel Amary Ngone Sobel, par son aïeul Maraham Mbacke vers 1772.
Son père, Mouhammad MBACKE, encore appelé
Momar Anta Saly , était un éminent jurisconsulte, un dévot qui enseignait le coran
et les sciences religieuses. Sa mère, Mariama Bousso, grâce à sa piété, sa vertu
et son scrupule, eut le privilège de répondre au nom de « Jâratu-l-lâh »
(voisine de DIEU) au milieu des siens.
Cheikh Ahmadou Bamba disparu le 19 juillet 1927 à Diourbel, au Sénégal. Il était un théologien, juriste musulman et soufi. Il est l’une des figures les plus importantes de l’islam de la région en qualité de fondateur de la confrérie des Mourides. Il fut également un grand poète. Il marqua l’histoire de son pays de par sa résistance pacifique face à la colonisation.
Cheikh Ahmadou Bamba, théologien musulman, marabout
issu d’une lignée de marabouts, apparaît sur la scène politico-religieuse en
1886, à un moment très particulier. À cette date, il fonde non loin de MBacké,
Touba. Cette localité était le siège de
son enseignement coranique confrérique : le Mouridisme. Étymologiquement,
le Mouridisme vient de « Al Mouride » ou de « Mourite » qui signifie « aspirant
» ou « postulant » en wolof, c’est-à-dire « disciple » dans le vocabulaire
religieux (Talibé). Il deviendra
l’une des figures les plus importantes de l’Islam de la région et fondera la
confrérie des Mourides. Ses compatriotes l’appellent affectueusement Cheikh
Ahmadou Bamba.
Fils de marabout de la confrérie de
Xaadir (Qadiriyya) la plus ancienne du Sénégal, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké
était un musulman ascétique et mystique qui écrivait sur la méditation, les
rituels, les études coraniques et fabriquait des amulettes porte bonheur pour
ses adeptes. Bien que ne supportant pas la conquête française, il ne participa
pas à la guérilla que menaient les plus célèbres marabouts tidjanes. Il prêche
cependant avec succès la paix et promet le paradis à ses disciples. Étant
parvenu à convertir plusieurs rois de la région et pouvant mobiliser de très
nombreux disciples, il est accusé par l’administration coloniale française de
préparer une guerre sainte. Aussi, il est exilé en 1895 au Gabon. Il est libéré
en 1902 et retourne à Dakar en 1902, après 7 ans et 9 mois d’exil dans la forêt
équatoriale, puis est envoyé en Mauritanie entre 1903 et 1907. De ses exils, de
nombreuses légendes sont nées. C’est ainsi que chaque année, plusieurs
centaines de milliers de ses disciples effectuent en commémoration de son
départ en exil au Gabon un pèlerinage dans la ville sainte de Touba. Ce
pèlerinage, organisé les 18 du mois lunaire de Safar et communément appelé
Grand Magal de Touba, est l’occasion d’une fervente communion pour les pèlerins
qui le considèrent comme le jour de leur salut.
Entre autre épreuves, le Cheikh a vécu
l’épreuve du lion affamé du jardin zoologique de Sor. Ce jour, il fut enfermé
avec un lion qui se montra aussi docile qu’un mouton. Le Cheikh paisible et
sage, déclarait toujours : » Jamais je ne porterai préjudice à qui que ce
soit. Enfermé dans un cachot, le Cheikh récite les sourates de la vache et de
la famille d’Imrane.
Rappelons que Serigne Touba invitait
les hommes à se tourner vers Dieu, il prêchait la non-violence, la quête du
savoir utile, le travail, le courage pacifique, la détermination et la foi en
Dieu. Il ne cessait de déclarer : « Je ne crains que DIEU, je porte mes
espoirs en DIEU, rien ne me suffit si ce n’est la religion et la science ».
En 1910, les autorités françaises,
conscients du fait qu’Ahmadou Bamba ne désirait pas la guerre, elles décident
de collaborer avec lui. C’est ainsi que Ahmadou Bamba refusa la Légion
d’honneur.
En 1926, il débute la construction
de la Grande Mosquée de Touba, où il est inhumé le 19 juillet 1927.