Fils de Cheikh
Ahmadou Bamba, chantre et Serviteur du Prophète et de Sokhna Fatma Al Koubra,
Borom DeurBi, de son vrai nom Cheikh Abdoulahi naquit un jour de Shahban de
l’an 1327H à Darou Rahmane communément appelé Thiéyène Djolof.
Il était le cinquième
fils de Serigne Touba après Serigne Mouhammadou Moustapha Mbacké, Serigne
Fallilou Mbacké, Serigne Mouhammadou Lamine Bara Mbacké et Serigne Bassirou
Mbacké.
Sa mère, Soxna Fatima
Koubra Al Kuntiyu, était la petite fille de Cheikh Sidy El Moukhtar Al Kuntiyu,
un grand saint homme qui vivait en Mauritanie. Serigne Abdoulahi Mbacké passa
ses premières années au Djoloff, et quand le Cheikh partit à Diourbel en 1912,
il le confia à Serigne Abdou Rahman Lô à Darou Alimul Qabir pour son
apprentissage coranique.
À l’occasion de sa
naissance, son vénéré père écrivit un poème intitulé Minal Hakhi « la
vérité est apparue en provenance de la Vérité (Dieu) », faisant ainsi
allusion au Saint Coran. Du coup, annonçait-il la venue au monde d’un saint qui
regroupera toutes les vertus du Saint Coran et dont l’existence sera synonyme
de prospérité et de verdure.
Comme tous les fils
de Cheikh Ahmadou Bamba, il fréquenta très tôt l’école coranique. En effet
suite à la mise en résidence surveillée à Diourbel de son père, il fut
confié à Serigne Ndame Abdou Rahmane Lo. Après son séjour à Daroul Halimoul
Khabir, il passa par des érudits comme Serigne Mbacké Kanni Bousso, Serigne
Afiya Mbacké et Mame Thierno Ibra Faty Mbacké pour parfaire son apprentissage
des sciences religieuses. Doté d’une intelligence extraordinaire et d’une
mémoire très féconde, il paracheva ce beau cursus en désaltérant sa soif auprès
de l’océan du savoir : Khadimou Rassoul. Cette période passée à côté de
son père fut très fructueuse. Tous les fondements et principes du soufisme
khadimien furent inculqués à Cheikh Abdou. En déphasage avec les convictions de
son époque, il a mieux que quiconque mis en valeur la pensée de son père. Se
basant sur la célébrissime tradition du Prophète (PSL) qui dit :
« travaille pour la vie mondaine comme si tu ne devais jamais mourir et
travaille pour la vie future comme si tu devais mourir demain », il avait
réussi une parfaite symbiose entre le spirituel et le temporel.
Homme de
Dieu avant tout, Cheikh Abdou s’évertuait à ce que l’Islam fut purifié de toute
pratique païenne. Dans ses sermons, il n’arrêtait pas de s’attaquer aux us et
coutumes fétichistes adoptés par les musulmans.
Par sa modestie inégalable, il qualifiait
toujours de normales même ses réalisations les plus inhabituelles. Pour lui,
les miracles sont des solutions de derniers recours. Son affabilité et sa
générosité étaient à fleur de peau. Homme d’ouverture, il était d’une culture
extrêmement vaste ; la revue arabe intitulée Al Hayat le comptait parmi
ses abonnés. La fertilité de son imagination et sa perspicacité avaient fait de
lui un conseiller de premier rang pour tous ses pairs. Son opinion était
toujours tenue en compte dans toute prise de décision majeure concernant le
mouridisme. Il était d’une dignité et d’une austérité rarissimes.
En
effet, en 1930, à l’âge de 22 ans, il fonda le village de Darou Rahmane (qui a
le même nom que son lieu de naissance) à cinq kilomètres au sud de Touba. En
1941, entouré de quelques disciples, il posa les premiers jalons de ce qui sera
son image de marque la plus populaire : « DeurBi »
(signifiant le verger ou le jardin en français).
Parti presque de rien, il métamorphosa en un
laps de temps (trois ans) une savane en un oasis. À l’époque, le site où ne
poussaient que des arbustes était peuplé uniquement de bêtes sauvages. En
coupant quelques arbres et en vendant le bois au marché de Mbacké Baol on
achetait, avec les recettes, des pelles, des pioches et des piques pour
débroussailler et niveler les terres à exploiter. En parfaite connaissance de
ses hommes, Cheikh Abdoulahi divisa son effectif en différentes sections allant
de l’administration à la vente en passant par la manutention et l’intendance
sans compter ceux qui étaient chargés de la sélection des semences et des
cultures. Le Cheikh quant à lui était chargé du bureau d’étude et de la
coordination.
Le vendredi 15 janvier 1960 (15e jour du mois de RAJAB), Serigne
Abdoulahi Mbacké s’éteignit, laissant les talibés dans un profond désarroi. Ses
descendants dont Serigne Cheikh Mbacké, l’actuel khalife, ont hérité sa sagesse
et ses qualités, et à ce titre tout le monde les estime pour le respect qu’ils
imposent. Ils montrent également une envergure intellectuelle et morale
louable, un savoir-être remarquable et une détermination sans faille.
Suite à sa disparition, c’est son fils ainé
Serigne Cheikh Ahmadou Mbacké qui assurait de fort belle manière son khalifat.
Depuis la disparition de ce dernier, c’est Serigne Modou Habib Mbacké qui
assure le khalifa de Serigne Abdoulahi Borom Deurbi.
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