La Centrafrique est un des pays les plus dangereux pour les travailleurs humanitaires. En 2021, près de 400 incidents – ayant touché des travailleurs humanitaires – ont été enregistrés selon Ocha, le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.
La majorité des incidents signalés ont eu lieu à Bangui ainsi qu’à Bossangoa dans le centre du pays. Un chiffre en baisse par rapport à l’année précédente -en 2020, le chiffre des « incidents » était de 424- mais qui reste élevé.
« Entre janvier et décembre 2021, nous avons pu enregistrer 396 incidents, y compris trois morts et vingt-huit blessés », nous explique Safari Djumapili, chef adjoint d’Ocha en Centrafrique, joint par Alexandra Brangeon de la rédaction Afrique de RFI.
Plus de la moitié de ces incidents sont des « actes opportunistes », c’est à dire « des braquages » ou des « cambriolages », explique Safari Djumapili… « Et aussi, plus d’un tiers des cas sont liés aux interférences et restrictions, comme des barrières et autres. Surtout dans les zones ouest et centre. »
La menace des engins explosifs
Le gros problème, c’est « l’insécurité qui persiste dans certaines parties du pays, avec quelques confrontations armées. Dès qu’on voyage dans des zones où il y a eu des confrontations, il y a toujours un risque d’une attaque, mais aussi d’explosions liées à des engins explosifs », notamment si on circule sur une route qui n’a pas été vérifiée : il peut y avoir une explosion avec des dégâts humains et matériels.
La menace des engins explosifs continue de s’accentuer en République centrafricaine : au moins 23 civils tués entre janvier et novembre 2021, rappelle OCHA. Les groupes armés qui sévissent en Centrafrique posent, de plus en plus, des engins explosifs improvisés le long des axes routiers pour contrer les forces progouvernementales. Cela a aussi pour effet de ralentir voire bloquer le travail des organisations humanitaires et l’acheminement de l’aide.