La campagne pour les élections législatives et municipales camerounaises, qui s’achève ce samedi 8 février 2020, n’a pas suscité beaucoup d’enthousiasme. À Douala, l’arrivée de nouveaux réfugiés a été enregistrée dans le quartier de Bonabéri à cause du conflit entre armée et séparatistes, selon plusieurs ONG. La plupart d’entre eux n’iront pas voter dimanche.
J-1 avant les élections législatives et municipales au Cameroun prévues dimanche. Ces élections locales sont boycottées par une partie de l’opposition et de la société civile. Dans un Cameroun meurtri depuis trois ans par le conflit en zone anglophone entre armée et séparatistes, de nombreuses personnes fuient le scrutin.
L’armée a considérablement renforcé sa présence dans ces deux régions. Les séparatistes, eux, appellent les habitants à rester chez eux, avant, pendant, et après le scrutin sous peine de représailles. L’ONG Amnesty International a d’ailleurs dénoncé une flambée de violence à l’approche de ces élections. Fin décembre, l’ONU avait recensé 700 000 déplacés internes à cause de ce conflit.
De son côté, le ministre Paul Atanga Nji conteste. Selon lui, le chiffre de 700 000 déplacés est très exagéré. Il assure au contraire que la sécurité revient progressivement et incite les déplacés à rentrer chez eux pour aller voter. « Ce sont des élections locales. Si vous êtes inscrit dans une localité, vous devez aller voter dans cette localité, c’est la logique. (…) Je crois que pour ceux qui sont des déplacés, la plupart sont en train de rentrer que ce soit dans les régions du Nord-Ouest ou dans la région du Sud-Ouest pour aller voter parce qu’ils doivent voter, c’est la meilleure façon de participer à l’édification de notre destin commun », a déclaré Paul Atanga Nji à RFI.