De retour de l’Odyssée de la Coupe d’Afrique des Nations, nos Lions ont été accueillis comme des héros. Le message que ce vaillant peuple a adressé à Aliou Cissé et à ses poulains est sans équivoque. « Nous attendions avec optimisme le trophée mais les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. »
Le Sénégal vient d’échouer à quelques encablures de l’exploit devant une équipe algérienne qui est en passe de devenir la bête noire des lions. Et pourtant, vu la richesse du potentiel de l’équipe nationale, rien ne laissait présager cette débâcle. Sur le papier nous étions la première nation du continent. Malheureusement nous avions un coach qui n’était pas à la hauteur pour déjouer les traquenards de son collègue et camarade algérien qui l’a battu et en match de poule et en finale.
Aliou Cissé lui-même a fait un aveu de taille en reconnaissant le manque de caractère de ses joueurs et surtout la frousse qu’ils ont à chaque rencontre. En voulant ainsi jeter le discrédit sur les joueurs, il oublie que la peur est communicative, et celle-ci vient de lui car son discours doit pouvoir gonfler à bloc ses joueurs et si cela n’est pas le cas c’est qu’il lui manque un élément fondamental dans sa gestion humaine qui est un facteur déterminant dans le haut niveau le discours d’avant match.
On a perdu cette finale parce qu’il a manqué au coach, ce brin de lucidité pour déjouer les pièges de l’adversaire, qui a pris soin de visionner convenablement notre équipe et je doute fort si les Sénégalais ont pris soin de le faire à leur côté. Menés par un but à zéro dès la deuxième minute, nous avons attaqué aveuglément, flamberge au vent et l’adversaire qui ne cherchait que ça. Ils se sont recroquevillés dans leur dernier tiers, laissant délibérément le ballon au Sénégalais. Et la consigne était simple il faut couper les transmissions depuis le milieu de terrain en montant sur le porteur du ballon pour le perturber et même de faire faute sur lui, tout en sachant que l’adversaire marque rarement sur les balles arrêtées.
Seconde consigne c’est d’empêcher Sadio Mané et Ismaila Sarr de rentrer dans la surface de réparation en les bloquant par un rideau défensif très compact. Mbaye Niang, l’avant-centre, pris dans un étau, avait perdu ses repères. Et cela a réussi. Malheureusement bon nombre de Sénégalais croient que cette possession de balle de 63 contre 37 pour le Sénégal est une domination. Loin de là, on n’a obtenu sur l’ensemble du match que trois tirs cadrés, hors de la surface adverse, des frappes de loin, le reste étant un jeu fait dans la latéralité avec un jeu haché pour casser à chaque fois le rythme ce qui faisait le bonheur des Algériens. Est-ce Aliou Cissé avait compris cela ? Pour quoi donc des correctifs n’ont pas été apportés ?
Aliou Cissé, encore une fois, manque d’expérience car il n’a jamais entraîné de clubs dans sa vie et c’est en forgeant qu’on devient forgeron et il a perdu sa finale par manque d’expérience et par manque de moyens intellectuels pour résoudre l’équation Bel Mahdi.
Maintenant, il faut que nos dirigeants comprennent que l’équipe nationale ne doit plus servir de cobaye, mais il urge aujourd’hui de remporter la CAN car nous avons ce qu’il faut pour le faire.
Aliou est un compatriote, nous aurions aimé qu’il continue son aventure à la tête de l’équipe nationale, mais nous avons une urgence et tant qu’il est là nous connaîtrons toujours la désillusion.
À l’État, à la Fédé et surtout au ministre des sports Matar Ba, le Sénégal ne peut plus continuer d’être looser. Et cela, il n’y a que Aliou Cissé qui peut nous épargner cela en allant voir ailleurs et de refuser sa reconduction en toute sportivité avant que le peuple n’exige lui-même sa démission. Ce n’est pas de leur faute si les grenouilles n’ont pas de queue.
Merci à Aliou Cissé de nous avoir permis au moins de rêver.
Thierno.A.Diongue