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BAMBA ET LE MAGAL DE TOUBA

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Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké dit Khadimoul Rassoul est né vers 1853 à Mbacké-baol, ville fondée par son arrière-grand-père Maharame Mbacké dans le royaume de Baol. Fils de Mame Mor Anta Sali Mbacké, marabout de la confrérie de Xaadria (la plus ancienne du Sénégal) et de Mame Diarra Bousso, Ahmadou Bamba est un musulman soufi qui écrivait sur le tawhid, le fiqh et le tassawouf ainsi que la grammaire Arabe. Il est également l’auteur de nombreuses fatwas au Sénégal (notamment sur la théologique islamique et la récitation du coran). La plus grande partie de son œuvre écrite est mystique et consacrée principalement à la glorification de Dieu, des prières et éloges sur le prophète Muhamed(psl). Comme en témoignent, les khassaides récités en chœur par les fidèles Mourides.

Il prêche avec succès la paix et promet le salut à ses disciples qui se seraient conformés à ses recommandations qui sont celles de Dieu et de son prophète dans l’islam. Il fonde la ville de Touba en 1887, où des millions de pèlerins viennent chaque année, pour la commémoration de son départ en exil au Gabon.

Cette fête religieuse communément appelée Magal de TOUBA est donc une recommandation de Cheikh Ahmadou Bamba qui avait déclaré dans un sermon ceci : » Quant au bienfait que DIEU m’a accordé ma seule et souveraine gratitude ne le couvre plus ; par conséquent, j’invite toute personne que mon bonheur personnel réjouirait de s’unir à moi dans la reconnaissance à DIEU, chaque fois que l’anniversaire de mon départ en Exil le trouve sur terre. « 

Il ajouta que : » Tout individu que l’occasion de ce jour trouve quelque part, est prié d’y consacrer toute la mesure de ses possibilités sans restrictions et ce, du sacrifice des espèces allant du chameau à la poule, chacun, individuellement, est prié d’intervenir avec les moyens d’oblation dont il dispose. »

Abdoulaye Touré

 

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Manifestations: Le Chef de l’Etat va recevoir des représentants d’organisations de jeunes et de mouvement de jeunesse

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Le chef de l’État, Macky Sall, recevra « prochainement » des représentants d’organisations de jeunes et de mouvements de Jeunesse. Il en a informé le Conseil des ministres, ce mercredi 10 mars. Ce, après avoir annoncé une batterie de mesures en faveur des jeunes. Sortis en masse, la semaine dernière, ces derniers ont violemment manifesté leur mécontentement contre sa politique en la matière.

Abordant la question liée à l’accélération de la relance de l’économie nationale, de l’intensification de l’exécution du PSE/Jeunesse, du financement et de l’emploi des jeunes, Macky Sall a indiqué que « le PAP2A/PSE et le budget de l’Etat seront profondément revus, au regard des nouveaux impératifs, enjeux et urgences signalés. »

Avant d’insister sur « l’urgence de la réorientation des priorités autour de la Jeunesse », soulignant que « dans cette perspective, que sur la période 2021-2023, outre les emplois salariés et les recrutements importants prévus dans plusieurs secteurs, c’est 350 milliards FCFA au moins, qui seront mobilisés pour le financement des jeunes et des femmes. »

« Ces ressources publiques exceptionnelles, vont financer la première phase de la mise en œuvre du Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes, à raison de 150 milliards pour l’année 2021, 100 milliards pour 2022 et 100 milliards pour 2023 », a ajouté le Communiqué du Conseil des ministres. Dans lequel le Chef de l’État a exhorté, « dans cette dynamique, le secteur privé, à développer une Initiative complémentaire de soutien à l’emploi et à l’insertion des jeunes à l’image de la Convention « Etat- Employeurs ». »

Il a demandé, en outre, au Gouvernement, « d’accentuer la mobilisation générale pour accélérer la réalisation des 45 Centres départementaux de formation professionnelle, et des 45 Maisons de la Jeunesse et de la Citoyenneté. » Également, aux Ministres en charge de l’Emploi et de la Jeunesse, en relation avec le Ministre des Finances et du Budget et les autres ministres concernés, « de préparer minutieusement la tenue, au plus tard le 10 avril 2021, du premier Conseil national pour l’Insertion et l’emploi des jeunes. »

Enfin, Macky Sall a rappelé que le ’’Fast Track’’, doit « plus que jamais être une réalité dans la mise en œuvre des projets et programmes du PSE et particulièrement le PSE/Jeunesse. »

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People: A la découverte de Malick Diabou Seck

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Rencontre avec l’icône de la littérature Saint-Louisiane : Entre ombres et lumières

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Il s’appelle Louis Camara. Il est écrivain. En 1996 il a remporté le « Grand prix du Président de la République pour les lettres » avec son livre intitulé » « Le choix de l’Ori » qui fait aujourd’hui partie des œuvres littéraires au programme des classes de seconde des lycées du Sénégal. Il est également lauréat du « Prix de la meilleure nouvelle de la fondation Léopold Sédar Senghor » en 1998 et a été fait chevalier des palmes académiques de la république française en 2013. 
Sa bibliographie d’auteur comporte actuellement une dizaine d’ouvrages de fiction et bien qu’étant à la retraite depuis une dizaine d’années, il poursuit inlassablement son travail de création littéraire. Mais Louis Camara est aussi un chercheur comme il nous le dit lui-même : « Si j’évoque la recherche, c’est parce que la pratique de l’écriture littéraire m’y a conduit presque naturellement dans la mesure où c’est par le biais de ce que les critiques appellent  la « réécriture » et « l’intertextualité »  que je suis arrivé à la création littéraire. 
Il ne faut pas non plus oublier « l’aspect culturel important qui irrigue une bonne partie de mon œuvre et qui lui vient de ce qu’elle tire son origine de la mythologie du peuple yorouba. »Et en effet, au fil des ans, Louis Camara est devenu un véritable spécialiste (même s’il n’aime pas beaucoup ce mot) de la culture, des mythes et de la littérature yorouba. Il se sent proche d’écrivains comme Amos Tutuola, Wole Soyinka, le prix Nobel de littérature et D.O Fagunwa, le premier écrivain en langue yorouba dont il a adapté les œuvres en français.  Tous ces éléments confèrent donc à l’œuvre de Louis Camara une originalité certaine et une place tout fait à part dans le paysage littéraire Sénégalais.      
Ce n’est aujourd’hui plus un secret pour personne que Louis Camara est un chantre de la culture yorouba, ce qui lui a valu le surnom de « Conteur d’Ifa » dont il est par ailleurs très fier. « Mes livres sont une porte d’entrée pour accéder à la culture yorouba, une grande culture africaine. En les écrivant je pense avoir contribué d’une certaine manière au panafricanisme culturel et littéraire. » assène t-il avec conviction. 
Ainsi l’écrivain est très heureux de voir ses œuvres lues et étudiées par les jeunes élèves Sénégalais qui de la sorte enrichissent leur imaginaire avec des éléments authentiques de la culture africaine. 
 Voilà qui n’aurait pas déplu à Cheikh Anta Diop et à Léopold Sédar Senghor deux personnalités intellectuelles pour lesquelles l’écrivain a une grande admiration. Mais la palette littéraire de cet écrivain protéiforme ne se limite pas au seul monde yorouba. En effet, ce fier Saint-Louisien, très attaché à  sa ville natale, qui lui colle à la peau, est aussi l’auteur d’ouvrages à caractère plus « réaliste », ouvrages du terroir pourrait on dire, comme « Il pleut sur Saint-Louis » ou encore « Au dessus des dunes » ou « La fille de Mame Coumba Bang » qui décrivent l’environnement sociopolitique Sénégalais et plus spécifiquement Saint-Louisien.Quittant les hauteurs de l’olympe yorouba, l’écrivain jette un regard sans complaisance sur sa propre société, un regard souvent caustique dans un style humoristique voire satirique dont il fait usage avec une grande aisance. Écoutons ce qu’il nous dit à ce sujet : « L’écrivain n’est pas un être désincarné, inodore, incolore et sans saveur. Il est un membre à part entière de sa société et en tant que tel il a des responsabilités par rapport à cette dernière.  Il  lui est loisible partager ses opinions à travers ses œuvres ce qui ne fait bien sûr pas forcément de lui le militant d’une cause, d’une idéologie ou d’un parti politique. Il ne sert à rien de vouloir se réfugier dans une tour d’ivoire, même si c’est son droit le plus absolu. Néanmoins je pense qu’en définitive la seule cause qui vaille pour l’écrivain, c’est celle de la littérature. »Écrivain inspiré, curieux de tout, Louis Camara est, dans la vie de tous les jours, un homme d’une extrême simplicité, plein d’humour et très apprécié de ses concitoyens qui l’appellent affectueusement  « Monsieur l’écrivain ». 
C’est aussi un homme de foi, attaché aux valeurs d’humanisme, à la justice sociale, au respect d’autrui, à la paix et à la liberté sous toutes ses formes. Mais qui pourrait deviner que derrière le sourire engageant de cet homme aimable se cache aussi une profonde amertume, une déception incommensurable par rapport à la société dans laquelle il vit ? 
A moi; Kharachi, qui suis son ami de longue date, je dirais même son frère, Louis   a confié ses griefs et sa frustration face  à l’injustice dont il estime être l’objet. De sa propre bouche j’ai appris que la littérature dans laquelle il s’est tant investi ne lui a jamais rien rapporté en termes d’avantages financiers et matériels, même si elle l’a fortifié sur le plan intellectuel et spirituel. 
Selon lui les maisons d’édition ne s’acquittent pas ou trop peu du règlement des droits d’auteur et ne respectent pas les termes des contrats qui les lient aux auteurs dont elles ne font pas la promotion ni n’assurent correctement la diffusion de leurs œuvres. « Mon cher Mbagnick, dans ce pays il y a surtout des écrivains qui écrivent en vain » m’a-t-il dit un jour sur un ton d’humour désabusé.  Louis m’a également fait part de ses difficultés matérielles du moment ainsi que de l’état de précarité dans lequel il se trouve après que sa maison se soit effondrée il y a de cela quelques années.  Le coût des travaux de restauration étant trop élevés pour lui, il s’est donc vu obligé de vivre en location avant de se faire héberger chez son beau-père où il se trouve présentement. Tout cela n’est pas de nature à lui faciliter la tâche et pèse négativement sur son travail de création littéraire. 
« Je ne peux même pas me payer un bon ordinateur et je suis obligé de travailler dans les cybercafés » me dit-il encore d’un ton de tristesse. Il se plaint de l’indifférence à laquelle se sont habitués les artistes, écrivains et autres poètes ainsi que la majorité des intellectuels qui ne font que « se gargariser de bons mots et faire des promesses qu’ils ne tiennent jamais. »Ne parlons pas de la jalousie, de la méchanceté, de l’hypocrisie, de l’opportunisme et même du clientélisme politique qui règnent dans ces milieux pseudo-littéraires. Pour illustrer ses propos, Louis me raconte qu’il y a deux ans de cela, à l’occasion de la journée mondiale du théâtre au théâtre national Daniel Sorano, son œuvre « Le choix de l’Ori » avait été mise en scène et jouée par de jeunes et talentueux  comédiens en présence du ministre de la culture Mbagnick Ndiaye. Mais lorsqu’il s’est agi de parler de droits d’auteur avec la direction du théâtre, on lui a fait comprendre qu’il n’en était pas question et pire, la pièce qui avait pourtant fait un tabac, avait purement et simplement été éliminée du répertoire des œuvres du théâtre Sorano, au grand dam des jeunes comédiens qui l’avaient interprétée. « Tout cela est bien dommage. Les arts, la littérature, le théâtre sont entre les mains de lobbies qui ont malheureusement l’oreille du ministère de la culture » conclut Louis Camara qui reste pourtant convaincu que tout cela va changer avec la nouvelle génération d’écrivains et de poètes pétris de talent qui pointe à l’horizon. Mais « Le conteur d’Ifa » n’entend pas baisser les bras et malgré les immenses difficultés auxquelles il est confronté, il compte parachever son œuvre littéraire et se consacrer, avec encore plus d’engagement, à la littérature qui est sa raison de vivre « pour que rayonnent la beauté et la vérité » pour repr endre ses propres termes. No comment !

                                                       Mbagnick Kharachi Diagne/Chroniques.sn         

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